vendredi 14 décembre 2018

ATTENTAT DE STRASBOURG. LES EXCUSES DE BFM/TV APRÈS LA DIFFUSION DE LA CHANSON « I SHOT THE SHERIFF »

Lors de l’annonce de la mort de Chérif Chekkat à Strasbourg jeudi 13 décembre, la célèbre chanson de Bob Marley, « I shot the sheriff » (1), a été entendue à l’antenne de BFMTV, provoquant le malaise et l’incompréhension des téléspectateurs. La chaîne d’info a présenté ses excuses ce vendredi 14 décembre. (Lu ici)
Encore une marque de pruderie et de vertu de notre époque vertueuse et prude jusqu’au ridicule ? Pas sûr.
Car que dit la chanson ?  « I shot the sheriff, but I swear it was in self-defense » (J’ai tué le shérif, mais je le jure : c’était de l’autodéfense) : il s’agit de montrer qu’on peut avoir des raisons très légitimes de tuer le sheriff, mais, même si l’argument n’est pas très convaincant, ce n’est pas cela qui porte le motif des excuses. Certains internautes se sont dits choqués sans pouvoir expliquer pourquoi. D’autres, plus explicites ont pointé le mauvais goût de saluer par une forme de dérision la mort d’un homme.
Voilà donc quelque chose qu’on n’a guère entendu depuis que Chérif Chekkat est mort : le respect est dû à ce mort comme à n’importe quel autre, et même si on se réjouit qu’il ne puisse plus nuire à quiconque, la mort d’un homme est toujours tragique parce qu’elle entre en résonnance avec notre propre future mort.
"Ne demande pas pour qui sonne le glas / Il sonne pour toi" dit le poème de John Donne (2)
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(1) A écouter ici
(2) La mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne. Tiré du poème « Aucune homme n’est une île » – 1624 Lire ici

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