samedi 1 décembre 2018

ÉTATS-UNIS: OVERDOSES ET SUICIDES FONT ENCORE BAISSER L'ESPÉRANCE DE VIE

On lira ici l’article concerné, montrant qu’aucun Etat n’a de statistiques pareillement en baisse, à part l’Island.
Ce qui fait réagir, c’est le titre utilisé pour situer l’enquête : il s’agit de mesurer l’espérance de vie d’un enfant à sa naissance. Oui, qui donc pourrait parler sans rire de l’espérance de vie, lorsqu’on affirme dans le même temps qu’elle est diminuée par l’usage de drogues et par le suicide ?
Nous sommes devenus tellement puissants par rapport aux aléas de la nature que nous parvenons à nous doter d’une médecine qui nous maintient en bonne santé au-delà de tout ce qu’on connaissait autrefois. Tout va donc bien ? Par tout à fait car notre science ne nous a pas donné les moyens de vivre heureux ce surplus de vie. On a fait comme s’il était évident que vivre plus longtemps était désirable en soi – Hé bien non : vivre c’est vivre en jouissant plus et mieux. La recherche du plaisir ne connait pas de limites, sauf les frontières actuelles de la jouissance que nous ne pouvons pas découvrir sans vouloir les dépasser : les overdoses sont justement les effets de cette tendance.
Mais il y a plus encore : vivre plus longtemps est désirable à condition de ne pas en souffrir. On sait que selon Dante, la porte de l’enfer est surmontée de l’inscription : « Toi qui entre ici, abandonne tout espoir » : parce que l’âme du damné ne peut supprimer ni les tourments de l’enfer, ni elle-même qui les subis. Vivre plus longtemps à quoi bon si c’est pour subir les misères de l’existence ?
Si ce raisonnement est exact, alors on n’a pas fini de voir reculer dans les statistiques la durée de l’espérance de vie. Rappelez-vous que le pessimisme antique prenait comme formule celle-ci :

« Quel malheur pour toi que d’être né ! »

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