Sébastien,
Déborah, Karène et Camille : 4 travailleurs rémunérés au SMIC, avec ou
sans la prime d’activité. Leur budget passé au peigne fin par cet article (Lire ici) montre la difficulté à boucler les fins de mois et le manque d’élasticité
de leurs dépenses. Trop souvent celles-ci sont des dépenses
« contraintes », entendez qu’elles sont engagées automatiquement
chaque mois, comme le loyer ou le crédit de l’auto.
Occasion de
dire combien les plaintes émises par les Gilets Jaunes sont révélatrices de
cette situation : « Quand j’ai
payé mes dépenses obligatoires, il ne me reste plus rien pour autre chose dans
le mois. » Les témoins cités par l’article de l’Express le montrent
bien : certes il est bien évidemment indispensable de payer ses factures,
mais il est également nécessaire de pouvoir bénéficier des quelques loisirs
marqueurs du bien-être dans le groupe social : 15 jours de vacances, 2
cinémas par mois, 1 ou 2 restaurants. Celui qui après avoir durement travaillé
tout le mois reçoit sa paye et sait déjà qu’il n’aura pas cette juste
rétribution de son effort enfile un gilet jaune et va bloquer les ronds-points.
Autrefois –
ça devait être dans les années 60 – les chercheurs en sciences sociales,
décortiquant la société de consommation et la société des loisirs, dénonçaient
les manipulations dont nous autres, innocents consommateurs, nous étions
victimes. Façon de monter à quel point nous tous nous étions manipulés par les
multinationales et le grand capitalisme : et si aujourd’hui c’était
justement notre demande qui se trouvait
là ?
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