mardi 18 décembre 2018

« VIS MA VIE DE SMICARD » : QUE RESTE-T-IL À LA FIN DU MOIS?

Sébastien, Déborah, Karène et Camille : 4 travailleurs rémunérés au SMIC, avec ou sans la prime d’activité. Leur budget passé au peigne fin par cet article (Lire ici) montre la difficulté à boucler les fins de mois et le manque d’élasticité de leurs dépenses. Trop souvent celles-ci sont des dépenses « contraintes », entendez qu’elles sont engagées automatiquement chaque mois, comme le loyer ou le crédit de l’auto.
Occasion de dire combien les plaintes émises par les Gilets Jaunes sont révélatrices de cette situation : « Quand j’ai payé mes dépenses obligatoires, il ne me reste plus rien pour autre chose dans le mois. » Les témoins cités par l’article de l’Express le montrent bien : certes il est bien évidemment indispensable de payer ses factures, mais il est également nécessaire de pouvoir bénéficier des quelques loisirs marqueurs du bien-être dans le groupe social : 15 jours de vacances, 2 cinémas par mois, 1 ou 2 restaurants. Celui qui après avoir durement travaillé tout le mois reçoit sa paye et sait déjà qu’il n’aura pas cette juste rétribution de son effort enfile un gilet jaune et va bloquer les ronds-points.

Autrefois – ça devait être dans les années 60 – les chercheurs en sciences sociales, décortiquant la société de consommation et la société des loisirs, dénonçaient les manipulations dont nous autres, innocents consommateurs, nous étions victimes. Façon de monter à quel point nous tous nous étions manipulés par les multinationales et le grand capitalisme : et si aujourd’hui c’était justement  notre demande qui se trouvait là ?

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