Jeudi soir, Theresa May est allée plaider une renégociation
de l'accord du Brexit avec les 27 États membres de l'Union européenne. La
rencontre a tourné au vinaigre, faisant craindre un "no deal".
Le chef du gouvernement néerlandais, Mark Rutte, a préféré
donner dans la métaphore : "le citron a été entièrement pressé."
La présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité, a été plus
piquante encore sur Twitter : "Vœu de Noël pour le Brexit : décidez enfin
de ce que vous voulez vraiment et le père Noël vous livrera."… ou
pas !
En l'absence d'autre issue, le Royaume-Uni semble se diriger
tout droit vers un "no deal", c'est-à-dire une sortie de l'Union
européenne sans aucun accord juridique. (Lire ici)
Cette situation nous paraît ubuesque à nous, français, car
si l’on nous demandait « Est-ce que vous accepteriez que la Corse entre
dans une union douanière qui lui donnerait une quasi-indépendance », je
crois que bien des gens diraient « Banco ! S’ils veulent
l’indépendance, qu’ils la prennent ! Ça nous fera faire des
économies ! »
Mais avec l’Irlande, le problème est bien différent :
il s’agit de ne pas rallumer une guerre civile qui date maintenant d’un siècle
et qui n’a pas fini d’être menaçante. A défaut de bien comprendre la situation,
tâchons d’en saisir l’enjeu. Voilà donc un traité de paix (L’accord du vendredisaint) signé depuis plus de 20 ans et qui n’empêcherait pas le conflit de se
rallumer si d’aventure une frontière se trouvait à nouveau imposée entre les
deux Ireland. Il y a des armistices qui ont été conclu pour des conflits bien
plus graves et qui ont été bien moins fragiles. Mais il faut croire que les
guerres civiles sont beaucoup plus difficiles à éteindre que les conflits
internationaux. L’enjeu de ce qui se passe en ce moment n’oppose pas Bruxelles
à Londres, mais les gens qui, à Belfast, sont des tenants de Londres contre
ceux de Dublin.
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