vendredi 7 décembre 2018

PLUS DE 700 LYCÉENS ONT ÉTÉ INTERPELLÉS DANS TOUTE LA FRANCE CE JEUDI.

«Voilà une classe qui se tient sage»,


 Lycéens arrêtés à Mantes-la-Jolie, le 6 décembre 2018 après des heurts avec la police

L’arrestation de lycéens à Mantes-la-Jolie fait scandale : on voit une centaine de lycéens, alignés, à genoux et les mains sur la tête. Ils sont gardés par une dizaine de policiers, matraques sorties. « Voilà une classe qui se tient sage », s’exclame l’homme qui filme (lui-même policier).
Le média qui rapporte cette situation titre : « Des interpellations au lycée Saint-Exupéry ont donné lieu à une mise en scène de la police »
S’agit-il d’une mise en scène ? (1) On n’en est pas très sûr, et en tout cas, il ne s’agit sûrement pas de cela pour les malheureux lycéens soumis à ce traitement. Faut-il alors incriminer la violence des forces de l’ordre, après s’être désolé de celle des manifestants (et les lycéens auraient eux aussi fait fort dans ce domaine) ? Oui ? Alors, nous voilà contraints à la banalité de condamner la violence « d’où qu’elle vienne » ? Bien sûr : d’ailleurs ce n’est pas parce que c’est banal que c’est moins vrai.
Mais quand même : on pourrait aussi remarquer que les crises sociales engendrent de la violence et que celle-ci est comme une tension électrique dans un accumulateur : elle doit se décharger de quelque façon que ce soit pour que le circuit fonctionne normalement.
J’hésite quand même : car cela revient-il à dire qu'en cette période, il faut absolument « casser du flic » ou bien « casser du manifestant » - c’est sans importance du moment qu’on « casse ». Du coup, nous voici contraint de bénir la violence qui met un terme à la violence, comme avec cette mise en scène : « Voilà une classe qui se tient sage ».
Gandhi, au secours !
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(1) On entend parler d’une technique visant à mettre des manifestants appréhendés hors d’état de détaler. Il s’agirait donc d’un procédé enseigné dans les écoles de CRS pour garder des gens qu’on vient d’arrêter - et non d'une volonté d'humilier.

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