mardi 5 mai 2020

Rendez-nous notre bagnole – Chronique du 6 mai

Bonjour-bonjour

On ne va pas se mentir : il y a des matins où l’idée de réfléchir à quelque chose lié au covid, au confinement ou à la distribution des masques, il y en a marre ! Soupé ! Ras la casquette.

- Je fouille alors dans mon crâne pour voir ce qui s’y trouve : et tout ce que je trouve c’est un vieux film visionné en replay hier : Christine de John Carpenter, sorti en 1983. « Adapté du roman homonyme de Stephen King sorti la même année, le film raconte l'histoire d'une automobile surnaturelle et malveillante qui prend petit à petit le contrôle de l'adolescent qui l'a achetée et qui tue ceux qui essaient de les séparer. » précise l’article Wikipédia.
On l’a compris ce film fantastique n’est pas fait pour sécuriser ou distraire ; mais il est quand même fait pour stimuler les neurones : comment a-t-on pu faire comprendre sans les mots ce qui relève du fantastique, à savoir qu’une machine comme l’est cette voiture possède une vie affective, une volonté et … des valeurs comme la fidélité à l’être aimé ? Dans les films d’horreur les créatures maléfiques sont des êtres super-vivants, qui sont un peu comme nous, forts, énergiques, doué d’une force vitale, qu'ils possèdent de façon inépuisable. Symétriquement les super héros sont aussi puissants que des machines, mais ils sont à certains moments des hommes ordinaires sauf que dans certaines circonstances ils accèdent à leurs superpouvoirs. De la même façon, Christine, la voiture vedette de ce film, n’est ordinairement rien d’autre qu’une voiture, mais le moment venu – en général lorsque son propriétaire est en danger – alors ses phares s’allument, sa radio se met à marcher, le moteur démarre tout seul, bref : elle acquiert une autonomie comme si elle était devenue un être humain qui réagit comme une femme jalouse. Et c’est là que l’on touche à ce qui rend ce film intéressant : car, réciproquement l’attitude d’Arnie, le jeune propriétaire de la voiture, est avant tout celle d’un amoureux au point de réserver à sa voiture un prénom féminin : Christine.

- C’est cet attachement amoureux à cette machine qui rend le film à la fois fantastique et en même temps crédible. Car, oui : c’est un peu notre histoire qui est racontée ici, une histoire tout à fait ordinaire, qui raconte que les hommes préfèrent leur « bagnoles » à leur femme ; d’ailleurs c’est là le drame de la petite amie d’Arnie, détruite par Christine : 



Comment mieux dire les choses ?

C’est là que mon esprit s’est un peu détaché de l’histoire que raconte le film. Oui, nous aussi nous sommes un peu amoureux de notre « bagnole » et nous avons mal à notre cœur d’homme lorsqu’on la voit réduite à un pot d’échappement diffuseur de poison destructeur d’atmosphère. Notre BM ça a d’abord été une odeur de neuf – combien sommes-nous a nous souvenir de cette odeur de voiture neuve, peut-être faite d’émanations chimiques nocives pour la santé, qu’importe ? Et puis ce bruit caverneux de moteur survitaminé ? Et ce coup dans les reins qui nous propulse au 7ème ciel ?
Ah… Qu’on en finisse avec ces sournoises voitures qui arrivent dans le silence du moteur électrique et qui malgré leur puissance ne restent que des machines minables.

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