samedi 23 mai 2020

Tranquilou : on ne va pas la rembourser, la dette – Chronique du 24 mai

Bonjour-bonjour

Sortis de la peur de la contamination (enfin presque), nous voici pris par l’anxiété de la crise économique et surtout par la crainte des impôts dont la hausse serait proportionnelle à la dette formidable contractée par le pays pour sauver ce qui pouvait l’être dans l’économie paralysée par le confinement. Car l’État doit rembourser et dans ces cas-là on n’oublie jamais que l’État, c’est nous.

Mais écoutons plutôt ceux qui nous disent qu’il est possible de ne pas payer.
- Les uns disent : il faudra faire payer les riches ! Et de brandir le totem du rétablissement de l’ISF contre lequel le pouvoir en place est arc-bouté. Jusqu’à ce que l’on compare les chiffres : plusieurs centaines de milliards d’euros empruntés, 3 ou 4 milliards annuellement récupérés sur les riches. Comme on dit, c’est « peanut » !
- D’autres (comme Thomas Piketty) nous disent : « Créons un impôt très fort sur la fortune et le patrimoine, comme en 1945 pour reconstruire la France. » On devine que cet impôt devra être généralisé au moins à l’Europe entière pour pas ruiner notre pays par l’exode des capitaux.
- D’autres enfin nous disent : cet argent n’est pas fait pour être remboursé, puisque la BCE va le créer rien que pour cela. Ce sont les milliards consacrés au rachat des dettes souveraines, comme celle que nous fabriquons en ce moment, à l’aide de monnaie … comment dire ? Fictive ? J’hésite à employer ce mot, mais l’idée c’est bien que l’on fait fonctionner la « planche à billet » – expression il est vrai un peu désuète.
Dans ce cas, il y a bien remboursement de la dette, non pas par l’emprunteur, mais par un organisme supranational qui rembourse les créanciers sans que les débiteurs n’aient à ouvrir leur bourse. 
Alors, allons-y ?
Pourquoi pas, surtout s’il est possible de cumuler ces trois recettes :
- La première pour le symbole. Il faut faire payer les riches, même si c’est peanut, pour montrer que tout le monde participe à l’effort de redressement national (vocabulaire emprunté à la défunte 4ème République). Après tout si la paix sociale est à ce prix…
- La seconde bien sûr, en sachant qu’elle ne se fera sans doute pas parce qu’on n’imagine pas l’Europe-Unie se mettant d’accord pour chasser les paradis fiscaux – surtout ceux de l’intérieur.
- Et la troisième parce que c’est une preuve de souveraineté et de puissance que de produire de la masse monétaire faire sans flinguer sa monnaie. L’euro tiendra bien le choc (?)
… Et si ça ne suffit pas ? Hé bien l’inflation générée par l’augmentation de la masse monétaire (3ème voie) va engloutir la valeur de la dette – un peu comme dans les années 70-80 où bien des gens ont financé leurs emprunts immobiliers avec ça.
Alors, heureux ?

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