Bonjour-bonjour
Charles Berling le déclarait hier : il est près à faire une tournée théâtrale en prenant le bateau plutôt que 10 tournées en avion. Il faut dit-il se réaccoutumer au temps long, et pour cela abandonner les pratiques qui ont épuisé la planète et disparaitre trop d’espèces animales. Greta Thunberg a été entendue, au moins par Charles Berling.
Et nous ? Oui, nous qui en sommes à nous demander s’il vaut mieux prendre le métro ou le bus plutôt que notre voiture – à moins que le vélo ne nous convienne – et tout cela parce qu’on voudrait qu’il y ait le moins de covid’ pour nous sauter dessus. Avons-nous changé depuis le confinement ? Avons-nous oublié les émotions qui furent les nôtres alors que l’ONU accueillait la jeune suédoise venue à New-York en voilier ? Oui, bien sûr : notre émotion tient à présent toute entière dans le décompte quotidien des morts du corona et dans l’évolution de ce chiffre au jour le jour. Comment pourrions-nous nous sentir concernés par ce temps long imposé par les transports respectueux de l’environnement, comme Stevenson traversant à pied les Cévennes derrière la queue de son âness - alors que notre regard ne va pas plus loin que les 24 heures du décompte des morts du covid19 ? Quelles pensées, quelles émotions peuvent naitre d’un horizon si proche ? Et alors, comment prendre au sérieux des évènements qui vont se développer sur les dizaines d’années ?
Bien sûr on ne doit pas non plus contempler les étoiles sans voir ce qui est à nos pieds, comme avec cette anecdote rapportée dans le « Théétète » de Platon, où Socrate raconte la légende qui court sur Thalès : « Préoccupé comme toujours par l’astronomie, il observait les astres et, tandis qu’il avait les yeux au ciel, il tomba dans un puits. Une servante d’auberge voyant cela se mit à rire : Voilà donc le grand philosophe qui observe le ciel mais qui ne voit pas ce qui se trouve à ses pieds »
Tant qu’on n’aura pas démontré qu’il y a un lien entre le virus et la déforestation de l’Amazonie (par exemple), nous continuerons à regarder à nos pieds sans voir où nous mène la route. Et pourtant...
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