lundi 4 mai 2020

Le désir s'accroît quand l'effet se recule – Chronique du 5 mai

Bonjour-bonjour

La nouvelle est tombée hier : les théâtres pourraient rouvrir leurs portes bientôt à la condition expresse de maintenir la distanciation sociale entre les spectateurs, les techniciens et … les acteurs.
Oui, vous m’avez bien lu : la mise en scène devra respecter la règle des 1 mètres entre les acteurs, quelque soit l’exigence du texte. Ce qui condamne formellement des scènes de baisers telle que celle-ci entre Roméo et Juliette pour ne laisser voir que le début de la scène du balcon :


Bien sûr on pourrait se demander pourquoi Roméo se donne la peine de grimper au balcon si à l’arrivée il n’y a pas l’embrassade espérée. Mais voilà : si la lutte contre le corona-virus le commande on doit s’en tenir là.
Mais après tout c’est peut-être une chance pour la mise en scène : la tension dramatique gagnerait beaucoup sans doute à ces embrassades empêchées. Pas besoin de psychanalyste pour le savoir  le désir s’accroit du fait de la distance imposée. Rappelons-nous à cette occasion le célèbre vers de Corneille : « …le désir s'accroît quand l'effet se recule » (Polyeucte), que les lycéens de ma jeunesse transformaient ainsi : « le désir s'accroît quand les fesses reculent » : ils avaient déjà compris l’essentiel.
Mais pourquoi sans proximité physique les drames ne pourraient pas se nouer, ni les films se terminer ? Il ne resterait plus qu’à trouver une autre façon de célébrer une victoire :



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