Bonjour-bonjour
Alors, quoi de neuf chez vous ? Quoi ? Rien du tout ? Tout est parfaitement vieux, usé, éculé ? Le jour nouveau n’éclaire qu’un passé si ancien qu’on ne saurait dire à combien il remonte ? Vous galéjez un peu, non ? Ça ne fait que 45 jours que vous êtes enfermé avec vous-même pour partenaire et vous voudriez nous faire croire que ça fait plusieurs siècles ?
- Oui, c’est vrai – et non, c’est faux. Vrai parce que le décompte que vous faites est exact. Faux parce que l’épidémie, qu’elle soit de covid ou de choléra, c’est toujours un peu la même histoire : écoutez plutôt.
L’humanité a passé des millénaires, des centaines de millénaires – voire même des millions d’années – avec ça. La lutte qui consiste à s’enfermer chez soi, derrière de hauts murs infranchissables, on en a des récits innombrables venus du moyen âge. 1348 : la peste qu’on croyait nouvelle venue, décimait déjà l’Europe, au point que la moitié de sa population a disparu en moins de 10 ans : c’était l’époque de la peste noire ; les historiens racontent qu’à la suite de son passage, les salaires ont été multipliés par deux tant la main d’œuvre était devenue rare. On ne savait pas d’où elle venait : de l’air ou de la terre, à moins que ce ne soit de l’eau des puits empoisonnés par des juifs ; mais on savait qu’il n’y avait qu’un seul remède : une bonne paire de botte, pour fuir vite et loin.
Ce n’est pas malin ? Ça dissémine les germes ? Et alors ? Regardez les parisiens le jour du confinement, se bousculant dans les gares avec leurs grosses valises : ils vont eux aussi très loin, et s’ils n’ont pas de bottes, ils sont néanmoins équipés par partir longtemps. Nous retrouvons à travers eux les réflexes ancestraux de l’espèce, qui a lutté contre l’épidémie en fuyant.
D’ailleurs, il n’y a pas que cela qui nous rappelle au passé. Voyez comment on a cru un médecin, comment on a espéré en lui et dénoncé le gouvernement qui ne l’écoutait pas, au point que le Président a dû y aller ?
Etait-ce parce qu’il ressemblait à un druide ?
La potion magique, y a rien de mieux
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