samedi 9 mai 2020

Sommes-nous devenus meilleurs ? – Chronique du 10 mai 2020

Bonjour-bonjour

55ème jour : le déconfinement arrive ! Enfin, l’espoir de déconfinement, parce que, si l’on veut bien s’informer, on voit que les moindres occasions de se réunir ces jours-ci se sont soldées par des infections collectives, avec des gens sans doute respectueux des règles. 

Il n’empêche : au terme de ce cycle de confinement, et même si d’autres doivent le suivre, on se retourne sur ce passé et on se demande : « Qu’as-tu fait de cette occasion de modifier ta vie » ? Oh, certes pas « As-tu profité de cette occasion pour devenir meilleur » ? mais simplement, « As-tu commencé à faire dès aujourd’hui ce qu’il faut pour aller vers le mieux ? As-tu entrepris de te débarrasser de tes mauvaises habitudes et des ornières dans les quelles tu étais bloqué ? ».

Pas tout à fait, car si j’en crois les statistiques de santé publique, on constate que pour survivre dans ce milieu hostile s’est octroyé de sérieux écarts par rapport à l’hygiène de vie : tel que 2,5 kg de prise de poids moyenne par individu confiné. Ça donne à penser que le plaisir sensuel a été convoqué pour supporter la période, du moins sous sa forme gastronomique. Quant aux autres formes de plaisir, tels que la quantité de boisson alcoolisée ou a fréquence du coït, je ne doute pas que les résultats iront dans le même sens dès qu’on aura des chiffres un peu sérieux. Et bien sûr je ne parle pas des échecs de ces stratégies de survies manifestés par les violences intraconjugales.

Bref : faut-il se reprocher de ne pas avoir su profiter de ce moment où le retour sur soi-même était techniquement possible ? Pas si sûr. Et d’ailleurs qu’en aurait-on fait ? Certes c’était l’occasion de mettre le pied à l’étrier pour se mettre au piano ou apprendre l’aquarelle ; mais peut-on sérieusement croire que la vie allait être à ce point bouleversée qu’elle allait nous permettre de faire ce qu’on n’avait pas pu (ou su) faire dans la première jeunesse ? Une telle conversion est possible, et prise comme point de repère sur lequel on doit s’orienter : soit. Par contre estimer que c’est l’unique cap tenir, c’est s’exposer à bien des déconvenues.

Car ce serait tenir pour certain qu’il va y avoir un « monde d’après » et qu’il sera radicalement différent du « monde d’avant ».

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