Bonjour-bonjour
Alors que les ménages français redeviennent suspicieux, s’inquiétant de la pérennité de leurs emplois et épargnant toujours d’avantage, les nouvelles rassurantes viennent sans qu’on s’y attache, tant du côté de la pandémie que du côté de l’économie. C’est ainsi que suite au redémarrage des entreprises, la pénurie de main d’œuvre entraine mécaniquement la hausse des salaires. En effet, la main d’œuvre est comme une denrée commerciale dont la rareté produit l’augmentation du prix : déjà au 14ème siècle, l’épidémie de peste noire avait tué la moitié de la population européenne, entraînant un rééquilibrage économique avec la disparition du servage et l’augmentation des salaires. La covid, comme la peste noire serait-elle donc également bénéfique pour les travailleurs ?
Écoutons sur ce point Geoffroy Roux de Bézieux, patron du Medef, à sa sortie d'un entretien à Matignon : « Il y a le cas particulier des HCR (hôtels, cafés et restaurants) où effectivement je pense qu'il y aura des négociations salariales parce qu'il y a un problème de recrutement » auxquels il ajoute également les soignants des hôpitaux et les métiers de service en général. Le capital serait donc résigné à augmenter les salaires conformément à la Loi du Marché ?
- Lisons la suite : « Quand on augmente les salaires dans ces métiers, c'est les prix qui vont augmenter », ainsi que de nombreux exemples l’ont démontré, comme avec l’augmentation du Smic de 35% début 70, suspecté d’avoir déclenché une inflation qui aurait privé les travailleurs du bénéfice de cette mesure. Du coup ce sont les classes moyennes qui ont profité de l’aubaine avec une inflation qui a fortement réduit leur dette immobilière
Le progrès serait donc que les pauvres restent toujours aussi pauvres, tandis que les riches s’enrichissent toujours d’avantage ? C’est pourtant ce que nos enfants apprennent en lisant pour se distraire :
Si Picsou est si populaire (1), n’est-ce pas parce que chacun dès l’enfance intègre ce modèle en accepte la règle du jeu : il ne s’agit pas de mieux partager les fruits du travail mais plutôt d’être du bon côté du jeu, du côté des accapareurs.
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(1) Sur ce point on lira avec intérêt cet article que Joëlle Zasck consacre à la cupidité de Picsou.
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