dimanche 26 septembre 2021

On est bien trop nombreux sur terre – Chronique du 27 septembre

Bonjour-bonjour

 

Vous rappelez-vous de René Dumont ? Il y a 50 ans, premier écologiste à briguer un mandat Présidentiel, il étonnait les français non seulement avec son allure décontractée, buvant face caméra un verre d’eau en affirmant que d’ici la fin du siècle (nous étions en 1974) elle viendrait à manquer en France, mais aussi avec des mesures de décroissance pour sauver le monde. Car, réduire sa croissance, cela veut dire aussi réduire la population mondiale et donc prendre des mesures de contrôle des naissances : avortement autoritaire, quotas de naissance dans chaque pays, etc. (Lire ici) Pour mémoire, la Chine de Mao attendra 1979 pour mettre en pratique un tel projet.

René Dumont a fait moins de 2% aux élections présidentielles de 1974. Et aujourd’hui alors ? Quid de la politique de sauvetage de la planète chez les écologistes radicaux ? Les avez-vous entendu parler d’une telle limitation ? Si les plus décroissants d’entre eux n’ont pas repris ce projet, est-ce par frilosité ou bien serait-il obsolète ? Inefficace ? Inhumain ?

 

Encore un rappel. Nous sommes en 1798. Thomas Malthus, pasteur anglican publie Essai sur le principe de la population, un ouvrage où il établit que la population humaine augmente de façon exponentielle ou géométrique (par exemple : 1, 2, 4, 8, 16, 32...) tandis que les ressources ne croissent que de façon arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6...). Autrement dit, l’accroissement sans frein de la population aboutit à la famine et seul le contrôle volontaire des naissances peut éviter un tel glissement, car l’équilibre naturel entre population et ressources ne s’effectuerait que très en-dessous d’un niveau convenable pour la vie des hommes. Le mouvement qui est issu de cette pensée s’appelle le malthusianisme, à l’époque de René Dumont il était sur toutes les lèvres ; aujourd’hui plus personne ne l’évoque. Est-ce en raison de l’échec relatif de cette mesure en Chine où l’intervention de l’État a abouti à un nouveau déséquilibre, cette fois entre les générations ? Ou alors parce que le déclin de la démographie est aujourd’hui repéré non comme une chance mais comme un malheur ?

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