Bonjour-bonjour
Françoise Bernard, auteure d’ouvrages culinaires, vient de mourir à 100 ans. Ce n’est certes pas « l’info du jour », mais à moi, elle me parle. « Elle était entrée dans les cuisines des Français en publiant en 1965 la première version de son best-seller, "Les Recettes faciles", qui proposait des recettes simples et économiques. Cet ouvrage, qui a "révolutionné la cuisine familiale", a été depuis plusieurs fois réédité et s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires », dit l’article de France-info. Mais dans ma mémoire, Françoise Bernard c’était celle qui, dans les années 50, « parlait à la radio » pour nous encourager à cuisiner à la margarine Astra.
Occasion de le rappeler : en France l’art culinaire nous dit quelque chose des modes de vie.
On comprend que ce soient d’abord Les Recettes faciles, son œuvre destiné aux femmes actives (= qui travaillent toute la journée et qui font la cuisine en rentrant le soir) et qui n’ont pas le temps d’éplucher les carottes (« Ouvrez donc une boite de conserve ! ») qui aient retenu l’attention. Mais pour moi, avec Françoise Bernard, c’est l’étape d’avant qui me revient – quand notre cuisinière vendait sa renommée à Astra la firme créatrice de margarine à l’huile de noix de coco, réputée faire des plats aussi bons que s’ils étaient cuisinés avec du beurre. Ce qui veut dire qu’à l’époque, si les français étaient attachés par-dessus tout à leur gastronomie, ils étaient en revanche trop pauvres pour faire chaque jour la cuisine au beurre : les années 50 étaient celles où la pauvreté était telle qu’on devait livrer aux vieux durant l’hiver des sacs de charbon pour éviter qu’ils meurent de froid dans leur logement.
Aujourd’hui nous recherchons dans les huiles végétales des omégas-3 destinés à soulager nos artères des méfaits des graisses animales ; et l’empreinte carbone de nos kiwis nous donne des angoisses : souci de riches. Mais soucis quand même.
En 1950 Françoise Bernard venait donner un peu de bonheur à ceux qui construisaient un monde radieux pour le plus grand bonheur de leurs enfants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire