Au cours de
ce procès les juges ont estimé que, du fait de le passivité de la victime
(observée grâce aux images filmées et mises sur les réseaux sociaux par les agresseurs
eux-mêmes), il ne s’agissait pas d’un viol mais d’un simple « abus
sexuel », motivant une peine de 9 ans de prison et non 22 ans comme requis
par le parquet pour viol. (1)
- (Les
avocats de la jeune femme) : Messieurs les juges, comment pouvez-vous
avoir considéré que la plaignante était consentante alors que selon vos
termes-mêmes, « elle s’était soudain
trouvée dans un lieu étroit et caché, entourée par cinq hommes plus âgés et de
forte carrure qui l’avaient laissée impressionnée et sans capacité de réaction
» ?
- (Carlos
Lesmes président du Tribunal suprême) : Oui, car le tribunal a
minutieusement évalué (…) tous les éléments de preuves apportés.
- (Les
avocats des inculpés) Messiers les juges, nos clients sont innocents du crime
dont on les accuse. La soit-disante victime avait bu de la sangria et elle
était consentante puisque qu'elle n'avait jamais semblé dire "non" à
l'image que nos clients ont filmé sur leur Smartphone et diffusé sur WhatsApp.
- (Les
avocats de la plaignante) Le Tribunal vient de se disqualifier en obligeant
cette jeune femme à se justifier de son attitude passive face à ses agresseurs,
comme si sa faiblesse et son infériorité physique n’étaient pas une explication
suffisante !
- (A
l’extérieur, les manifestants) Ce n’est pas un abus sexuel, c’est un viol !
- (Des
carmélites, du fond de notre cloitre) Nous, Carmélites, nous soutenons cette
victime comme le Pape François nous y encourage, puisqu’en souhaitant donner une plus grande importance aux femmes
dans l'Eglise, il souhaite également que la voix des femmes soit mieux
entendue.
- (Et chez
nous ?) Le droit français ne laisse aucune place au doute. Le viol est l'acte par lequel une personne
est contrainte à un acte sexuel, par la force, surprise, menace, ruse ou plus
largement, sans son consentement.
La pauvre
victime espagnole n’a pas dit non, et les violences pires que le viol qu’elle a
subi n’ont pas eu lieu – bien sûr. Reste qu’elle a été contrainte à subir un
acte sexuel par la force et sous la menace de 5 hommes vigoureux.
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(1) « Les
faits remontent à l'été 2016. Cinq Sévillans, âgés de 27 à 29 ans, qui se
surnommaient eux-mêmes "La meute", avaient été condamnés jeudi à une
peine de neuf ans de prison chacun, pour "abus sexuel" sur une
Madrilène de 18 ans pendant les fêtes de la San Fermin de l'été 2016, aggravé
d'"abus de faiblesse". Ils avaient filmé leurs actes et s'en étaient
vantés sur Whatsapp, tandis qu'au procès, la jeune fille avait dû se justifier
d'avoir eu une attitude passive face à eux. Leurs avocats soutenaient que la
victime - qui avait auparavant bu de la sangria - était consentante puisque
qu'elle n'avait jamais semblé dire "non" à l'image. » (Lu ici)