« Une attraction "chaise électrique". Voilà,
ce qui était proposé aux visiteurs lors de la fête foraine de Bordeaux. Le
principe ? Pour un euro, le joueur pouvait activer la chaise électrique sur laquelle
un mannequin était placé. Un amusement jugé de mauvais goût. Le public s'est
ému de cette attraction macabre et l'objet de la polémique a été retiré. »
Lu ici
- On a ici un relent de l’expérience de Milgram lorsque des
« expérimentateurs » bien obéissant aux ordres reçus lançaient des
décharges électriques (fictives sauf pour eux) à des patients qui gémissaient
de plus en plus fort. Bien sûr tout cela était machiné, et puis, peu après nous
étions dans les années 68, où la crise de l’autorité était censée rendre
impossible ce genre de situation. (1)
Et si l’expérience de Milgram renvoyait non pas à l’obéissance
aux ordres reçus, mais bien plutôt à une attirance pour la souffrance infligée
à autrui ? Dans le domaine des exécutions capitales qui retient notre
attention aujourd’hui, rappelons que la guillotine a été cantonnée dans les
cours de prison, après que les manifestations de liesse du public aient
accompagné la chute du couperet. Et même dans ce cas on se souvient de la foule
agglutinée devant la porte de la prison américaine au moment où un condamné est
assis sur le chaise électrique. La foule pousse de cris et brandit des poêles à
frire, le condamné étant en parti brûlé au cours du supplice.
Alors quelle psychologie pour le fêtard qui paye 1 euro le droit
d’envoyer une décharge létale à un mannequin ? Nul ordre au quel obéir,
pas même un simulacre : on est dans le fantasme – et voilà que les récits
détaillés et complaisants de l’assassinat du journaliste saoudien me reviennent
à l’esprit. Un petit plaisir gratuit ?
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(1) Pour mémoire lire ici.
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