dimanche 28 octobre 2018

PRÉSIDENTIELLE AU BRÉSIL : DEUX VISIONS DU PAYS S’AFFRONTENT AU SECOND TOUR

Quelque 147 millions d’électeurs sont attendus dimanche dans plus de 80 000 bureaux de vote pour départager Jair Bolsonaro et Fernando Haddad.

Brexit… Régimes nationalistes qui conduisent le pays à la banqueroute … privatisations et mises en vente au plus offrant des ressources du pays…
Tout cela avec la bénédiction des urnes, et voilà qu’on se pose la question : la démocratie a-t-elle toujours raison ? Suffit-il d’être majoritaire pour donner la direction vers la quelle gouverner ?
Et après tout, on a bien le droit de s’interroger devant les dégâts causés par des référendums comme le brexit obtenu grâce à une série de mensonges – mais on sait bien que ce sera toujours pareil : lorsque le peuple se prononce sur des opinions invalides (« fakenews ») – il n’est désabusé que lorsqu’il est trop tard pour faire marche arrière, d’où un régime instable au plus haut degré.
Remontons au XVIIIème siècle, lorsque les philosophes de l’époque ont posé la question. Déjà notons que beaucoup ont estimé que le bien du peuple se ferait sans le peuple, donc que la démocratie n’était pas salutaire pour lui. On est alors à l’époque du despotisme éclairé.
Quant à ceux qui ont affronté le problème ils ont répondu d’une manière qui ne laisse aucun doute : quant à nous nous ne sommes pas du tout dans une perspective vraiment démocratique.
Ecoutons Rousseau : le privilège du peuple sur les élites vient de ce qu’il connaît parfaitement les besoins qui sont les siens sans que personne ne vienne lui expliquer en quoi cela consiste. Mieux même : Rousseau veut que soient interdit les partis et les coteries qui poussent les individus à voter comme leur communauté sans tenir compte du bien public. Inutile de dire que Rousseau n’aurait pas aimé les réseaux sociaux !
Enfin – et surtout – que chacun en votant tienne compte d’abord de l’intérêt général plutôt que de son intérêt particulier : la vertu selon Montesquieu n’est pas loin.

2 siècles et demi plus tard nous en sommes encore à nous demander comment en arriver là.

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