vendredi 19 octobre 2018

THERESA MAY, A BESOIN D’UN DELAI POUR TROUVER UNE MAJORITE POLITIQUE, A LONDRES

C’est surtout la première ministre britannique Theresa May, qui, à en croire les Vingt-Sept, a besoin d’un délai pour trouver une majorité politique, à Londres, afin d’accepter la dernière condition posée par Bruxelles pour boucler le traité de divorce proprement dit. Un traité indispensable afin d’éviter un « no deal », le 29 mars 2019. Les discussions butent toujours sur un très gros écueil : la question de la frontière entre les deux Irlandes. Lu ici (1)
Racontons le calvaire souffert par Theresa May : obligée de subir les injonctions de la commission Barnier qui lui dicte les exigences des 27, elle revient avec ça  à la Chambre des Communes, et là se trouve contrainte à subir une autre humiliation, celle de ces députés – qui lui font part de leur volonté de la démissionner plutôt que d’avaliser le projet d’accord.

- Y a-t-il plus triste condition que d’être investi du pouvoir et de ne pouvoir rien en faire ?
On se rappelle d’Alexis Tsipras élu pour opposer la souveraineté grecque aux exigences de la troïka  et finalement contraint à découper dans le budget du pays de vastes trous destinés financer les exigences des bailleurs de fonds : il a humilié sa fonction supposée être souveraine, et – pire encore –  piétiné la voix du peuple largement exprimée en référendum et jetée à la poubelle dès qu’exprimée.
Nous avons une expression pour dire cette humiliation d’un monarque puissant dont les faits et gestes sont tout à coup soumis à une volonté plus forte que la sienne : on dit que cet homme est « allé à Canossa », comme Henri IV, futur empereur germanique, obligé en plein 12ème siècle d’attendre devant la résidence du Pape que celui-ci veuille bien lui ouvrir : 3 jours en robe de bure et les pieds dans la neige…
Puisqu’on parle de l’humiliation d’être contraint à attendre le bon vouloir de celui avec qui on a pourtant rendez-vous, rien n’est plus parlant que l’image de Gérard Collomb, attendant 20 minutes l’arrivée d’Edouard Philippe pour la passation de pouvoir. Cet homme seul, dansant d’un pied sur l’autre et consultant nerveusement sa montre, face à une forêt de caméras et de micros…




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(1) Mon correcteur d’orthographe rejette le « s » ajouté à « Irlande » : l’Irlande doit être au singulier, et c’est en effet parce que cette règle n’est pas respectée qu’il y de telles complications.

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