C’est surtout la première ministre britannique Theresa May,
qui, à en croire les Vingt-Sept, a besoin d’un délai pour trouver une majorité
politique, à Londres, afin d’accepter la dernière condition posée par Bruxelles
pour boucler le traité de divorce proprement dit. Un traité indispensable afin
d’éviter un « no deal », le 29 mars 2019. Les discussions butent toujours sur
un très gros écueil : la question de la frontière entre les deux Irlandes. Lu ici (1)
Racontons le calvaire souffert par Theresa May :
obligée de subir les injonctions de la commission Barnier qui lui dicte les
exigences des 27, elle revient avec ça à
la Chambre des Communes, et là se trouve contrainte à subir une autre
humiliation, celle de ces députés – qui lui font part de leur volonté de la
démissionner plutôt que d’avaliser le projet d’accord.
- Y a-t-il plus triste condition que d’être investi du
pouvoir et de ne pouvoir rien en faire ?
On se rappelle d’Alexis Tsipras élu pour opposer la
souveraineté grecque aux exigences de la troïka et finalement contraint à découper dans le
budget du pays de vastes trous destinés financer les exigences des bailleurs de
fonds : il a humilié sa fonction supposée être souveraine, et – pire
encore – piétiné la voix du peuple
largement exprimée en référendum et jetée à la poubelle dès qu’exprimée.
Nous avons une expression pour dire cette humiliation d’un
monarque puissant dont les faits et gestes sont tout à coup soumis à une
volonté plus forte que la sienne : on dit que cet homme est « allé à
Canossa », comme Henri IV, futur empereur germanique, obligé en plein 12ème
siècle d’attendre devant la résidence du Pape que celui-ci veuille bien lui
ouvrir : 3 jours en robe de bure et les pieds dans la neige…
--------------------------------------
Puisqu’on
parle de l’humiliation d’être contraint à attendre le bon vouloir de celui avec
qui on a pourtant rendez-vous, rien n’est plus parlant que l’image de Gérard
Collomb, attendant 20 minutes l’arrivée d’Edouard Philippe pour la passation de
pouvoir. Cet homme seul, dansant d’un pied sur l’autre et consultant nerveusement
sa montre, face à une forêt de caméras et de micros…
--------------------------------------
(1) Mon correcteur d’orthographe rejette le « s »
ajouté à « Irlande » : l’Irlande doit être au singulier, et
c’est en effet parce que cette règle n’est pas respectée qu’il y de telles
complications.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire