mardi 30 octobre 2018

FRANÇOIS MITTERRAND, COLLECTIONNEUR AHURISSANT DE LIVRES ET AUTOGRAPHES

« Un homme peut-il être réduit à sa bibliothèque ? » C’est ainsi que débute cet article (réservé aux abonnés, donc pas à moi) expliquant qu’une partie de la bibliothèque laissée par François Mitterrand (celle qui contient des autographes) allait être dispersée aux enchères – ce qui est une façon de répondre : « Des livres sont d’abord une valeur financière, et lorsqu’ils ont atteint un certain niveau, les vendre est évident. »

J’ai cru comprendre que c’était le Parti Socialiste qui avait « hérité » de cette partie de la bibliothèque de François Mitterrand et que cette vente s’était organisée sous la houlette de Laurent Fabius : ça reste en famille.
Dont acte.
On sait que la collection des livres de Montaigne comprenait un millier d'ouvrages, dont il ne reste qu'une centaine. On regrettera de ne plus avoir ces livres dont Montaigne disposait dans sa librairie – là où pourtant il a nourri sa pensée et passé une part de sa vie.

Et puis… on va se dire aussi que peu de personnes ne se sentiraient concernées par le contenu de leur bibliothèque personnelle – d’ailleurs encore faut-il en avoir une. La mode des « boites à livres de rues » qui permettent d’offrir aux passants les ouvrages dont on ne veut plus, et en même temps de s’en approprier de nouveaux qui subiront une fois encore le même sort un peu plus tard, montre que le livre n’est plus un élément fondateur de la personne, mais plutôt un moment de délassement (entertainment) dont la durée d’existence est limitée au temps de lecture.
Moi je dirais volontiers que l’importance du livre se manifeste lorsqu’on a refermé l’ouvrage et que son contenu se condense – ou se développe – dans les pensées ou les images qui en restent ou en naissent

Ma bibliothèque c’est dans mon cerveau qu’elle existe

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