« Un
homme peut-il être réduit à sa bibliothèque ? » C’est ainsi que débute cet
article (réservé aux abonnés, donc pas à moi) expliquant qu’une partie de la
bibliothèque laissée par François Mitterrand (celle qui contient des
autographes) allait être dispersée aux enchères – ce qui est une façon de
répondre : « Des livres sont d’abord une valeur financière, et lorsqu’ils
ont atteint un certain niveau, les vendre est évident. »
J’ai cru comprendre
que c’était le Parti Socialiste qui avait « hérité » de cette partie
de la bibliothèque de François Mitterrand et que cette vente s’était organisée
sous la houlette de Laurent Fabius : ça reste en famille.
Dont acte.
On sait que
la collection des livres de Montaigne comprenait un millier d'ouvrages, dont il
ne reste qu'une centaine. On regrettera de ne plus avoir ces livres dont Montaigne
disposait dans sa librairie – là où pourtant il a nourri sa pensée et passé une
part de sa vie.
Et puis… on
va se dire aussi que peu de personnes ne se sentiraient concernées par le
contenu de leur bibliothèque personnelle – d’ailleurs encore faut-il en
avoir une. La mode des « boites à livres de rues » qui permettent
d’offrir aux passants les ouvrages dont on ne veut plus, et en même temps de s’en
approprier de nouveaux qui subiront une fois encore le même sort un peu plus
tard, montre que le livre n’est plus un élément fondateur de la personne, mais
plutôt un moment de délassement (entertainment)
dont la durée d’existence est limitée au temps de lecture.
Moi je dirais
volontiers que l’importance du livre se manifeste lorsqu’on a refermé l’ouvrage
et que son contenu se condense – ou se développe – dans les pensées ou les
images qui en restent ou en naissent
Ma
bibliothèque c’est dans mon cerveau qu’elle existe
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