jeudi 4 octobre 2018

"C'ÉTAIT UN COMPLIMENT": RÉCIT DU PROCÈS DE L'AGRESSEUR DE MARIE LAGUERRE

Le 24 juillet dernier, alors qu'elle était en train de rentrer de chez elle, dans le XIXe arrondissement de Paris, un homme s'est mis à faire des bruits avec sa bouche et à tenir des propos obscènes.
Firas M.  l’agresseur présumé a déclaré :
"La vérité, elle était grave aguicheuse, elle a fait exprès de passer comme ça devant moi, elle se dandinait. Elle était sexy." "C'était un compliment, y a rien de méchant",
- "C'était un compliment, y a rien de méchant", insiste-t-il auprès de la Cour. Le cendrier envoyé dans la figure de la jeune fille ? "C'était un petit cendrier, il pèse même pas dix grammes, à vous entendre parler on dirait que c'est un cendrier béton". "C'est un cendrier en métal", corrige la présidente. (A lire ici)

Dans ce fatras, comment faire le tri entre le dérisoire et le sérieux ? Entre la provocation et l’expression d’une conviction ?
- Déjà, cette constante : les femmes sexy sont des aguicheuses, elles font exprès d’exciter les hommes pour ensuite leur faire honte de leur conduite. Inutile de leur dire que les femmes s’habillent comme ça leur plait exactement comme les hommes peuvent le faire. Inutile de préciser que c’est aux hommes de dominer leurs pulsions exactement comme sur la plage quand ils sont environnés des jeunes corps quasiment dénudés. Pas la peine de les qualifier de religieux intégristes qui n’acceptent de se tenir correctement que si le corps des femmes reste emballé dans un tissus noir de la tête aux pieds.
- Du coup, puisque ce sont les femmes qui ont commencé, la réaction des hommes va se comprendre comme une réponse. Si la femme est supposée montrer ses nichons ou du moins les laisser deviner – donc désirer – réclamer d’y mettre la main n’est qu’un compliment en effet. D’ailleurs diront-ils, demandez aux femmes qui ont passé la cinquantaine: elles se déclarent à peu près tranquilles dans la rue.


Hé bien voilà : ajoutez la nuance de cynisme et d’insolence et vous aurez la défense de ce jeune Firas M devant le tribunal. On nous dit que les experts psychiatres se sont emparés de son cas : intéressant car vu sa banalité on va pouvoir étendre leurs conclusions à l’ensemble du genre masculin !

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