jeudi 4 octobre 2018

ENFANTS NES SANS MAIN. UNE SUCCESSION DE CAS RARISSIMES ET DES QUESTIONS




Voilà un sujet bien embarrassant et très technique… D’ailleurs, même les spécialistes y perdent leur science : pesticides, polluants, médicaments, alcool, tout a été passé en revue et rien ne vient expliquer cette anomalie de naissance.
Quant à moi, j’observe que les journalistes ont eu un autre dilemme : comment figurer un enfant sans mains ? Ou sans bras ? Les lecteurs vont-ils supporter une telle monstruosité sans zapper l’article vite-fait ?
D’où le choix étrange fait ici : au lieu d’exhiber un monstre bien fait pour les barnums d’autre fois, montrons un jolie petite main potelée et laissons les lecteurs imaginer le pauvre enfant privé de ces mignons petits doigts que l’adulte prend entre les siens… « Qu’il est moignon-moignon » comme on disait du temps des bébés-thalidomides.
C’est là que se révèle une idée pourtant très courante mais qu’on oublie facilement : le pire ne se montre pas, on ne peut que le suggérer… à partir de son contraire. Supposez que vous ayez un mort à montrer : un mort pouah ! Quelle abomination ! La déontologie journalistique l’interdit absolument. Mais alors, montrerons-nous un agonisant à l’instant du trépas ? Même pas : ce sera peut-être un blessé ou même un homme encore en pleine vie sachant que ce qu’on voit c’est précisément ce qui a disparu dans l’info rapportée.
Quand François Mitterrand est mort, des photos ont fuité de son cadavre sur son lit mortuaire. C’était si je me rappelle son médecin personnel qui les avait faites. Hé bien tout le monde lui a fait honte au nom du respect qu’on doit au défunt. Et si le défunt il n’en avait rien à faire ? Mieux même : s’il avait laissé comme volonté ultime que son image en cadavre soit diffusée. Ce seraient alors les vertueux censeurs qui seraient en faute :

« Cachez ce mort que je ne saurais voir ! »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire