Voilà un
sujet bien embarrassant et très technique… D’ailleurs, même les spécialistes y
perdent leur science : pesticides, polluants, médicaments, alcool, tout a
été passé en revue et rien ne vient expliquer cette anomalie de naissance.
Quant à moi,
j’observe que les journalistes ont eu un autre dilemme : comment figurer
un enfant sans mains ? Ou sans bras ? Les lecteurs vont-ils supporter
une telle monstruosité sans zapper l’article vite-fait ?
D’où le choix
étrange fait ici : au lieu d’exhiber un monstre bien fait pour les barnums
d’autre fois, montrons un jolie petite main potelée et laissons les lecteurs
imaginer le pauvre enfant privé de ces mignons petits doigts que l’adulte prend
entre les siens… « Qu’il est moignon-moignon » comme on disait du
temps des bébés-thalidomides.
C’est là que
se révèle une idée pourtant très courante mais qu’on oublie facilement :
le pire ne se montre pas, on ne peut que le suggérer… à partir de son
contraire. Supposez que vous ayez un mort à montrer : un mort pouah !
Quelle abomination ! La déontologie journalistique l’interdit absolument.
Mais alors, montrerons-nous un agonisant à l’instant du trépas ? Même
pas : ce sera peut-être un blessé ou même un homme encore en pleine vie
sachant que ce qu’on voit c’est précisément ce qui a disparu dans l’info
rapportée.
Quand
François Mitterrand est mort, des photos ont fuité de son cadavre sur son lit
mortuaire. C’était si je me rappelle son médecin personnel qui les avait
faites. Hé bien tout le monde lui a fait honte au nom du respect qu’on doit au
défunt. Et si le défunt il n’en avait rien à faire ? Mieux même :
s’il avait laissé comme volonté ultime que son image en cadavre soit diffusée.
Ce seraient alors les vertueux censeurs qui seraient en faute :
« Cachez
ce mort que je ne saurais voir ! »
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