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L'acheteuse
de la toile «a confirmé sa décision
d'acquérir la nouvelle œuvre qui a été créée ce soir-là», a annoncé
Sotheby's dans un communiqué, en précisant que le prix auquel elle avait été
attribuée, 1,042 million de livres (1,185 million d'euros), était maintenu.
«Banksy n'a pas détruit une œuvre lors de la
vente aux enchères, il en a créé une», a souligné un responsable de la
maison d'enchères, Alex Branczik. Il a précisé qu'elle avait été renommée «Love is in the Bin» (« L'amour est dans la poubelle » :
justement pas !) après cet évènement. La personne qui a acheté cette œuvre
a déclaré après sa partielle destruction qu’elle avait acquis « un bout
d'histoire de l'art»
L’œuvre
d’art, indestructible ? Rien pas même la poubelle ne peut en avoir raison,
parce que, détruire une telle œuvre, c’est ipso facto en créer une nouvelle. Criez
au fétichisme, c’est partout comme ça. Les galeries d’art sont comme de vastes
creusets où les œuvres macèrent avant d’arriver à ce pouvoir fantastique de
régénérescence.
Ce genre de remarque conduit bien sûr à une
méfiance systématique : rien ne peut nous faire oublier qu’une œuvre
d’art, c’est d’abord un artiste et le patient travail par le quel il parvient à
extérioriser l’œuvre qu’il porte en lui. Faire comme si la moindre
manifestation venant de son activité pouvait être assimilée à une création
relève d’un fétichisme bête et les millions de dollars qui accompagnent la
vente de tels produits ne doivent pas le faire oublier.
C’est le bon
sens, mais ne sommes-nous pas ici au cœur même de la société non pas du
spectacle mais des signes ? Un exemple ? Prenez un billet de 100
euros, confiez-le à un artiste réputé pour qu’il y griffonne sa signature. Le
voilà qui double, triple ou décuple sa valeur.
Ridicule –
oui, mais : pourquoi ce billet avait il initialement une valeur reconnue
même par moi, sceptique parmi les sceptiques ? Parce qu’il était revêtu de
la signature de Mario Draghi ?
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