dimanche 21 octobre 2018

TOYOTA ET LES NAVETTES TOUTES LES 8 MINUTES

À l'heure où les pays membres de l'UE sont en conclave à Bruxelles pour trouver un arrangement sur le Brexit, un divorce brutal entre le Royaume-Uni et l'Union européenne aurait des conséquences d'une très grande ampleur.
Difficile de renouveler  l’intérêt pour ce sujet si souvent commenté ici même.
Ce qui me fait sursauter, c’est cette remarque : « Une usine automobile comme Toyota par exemple, dépend à 56% des pièces qui arrivent de l'UE, par navettes toutes les 8 minutes. Un retard engendré par des contrôles de douanes perturberait considérablement ces échanges. » (A lire)

Que le processus industriel ait depuis longtemps adopté le principe du « flux tendu » cela ne nous est pas inconnu. Mais qu’il suppose des navettes depuis le continent jusqu’en Grande-Bretagne espacées de 8 minutes, voilà qui me laisse pantois. Entre le moment où, sur une voiture la première soudure est réalisée et le moment où le dernier boulon est serré, on se doutait qu’il devait s’écouler très peu de temps. Mais voilà qu’on devine qu’il en va de même pour les matériaux, la fabrication des pièces, leur usinage etc. J’imagine même qu’on devrait voir se former sous nos yeux toutes ces pièces à la minute même où elles sont assemblées, de sorte que du minerai à la tôle, de l’acier au boulon, du sable au pare-brise il y aurait une transformation permanente et visible à l’observateur. Et tout cela par séquences de 8 minutes sur des milliers de kilomètres, façon pont aérien.
Fantastique.
Et maintenant, oublions le Brexit, et songeons qu’au bout des chaines de production on trouve les containers et les cargos destinés à distribuer la marchandise à des dizaines de milliers de kilomètres avec des délais de plusieurs semaines…

A quoi bon aller si vite d’abord, s’il faut aller si lentement ensuite ?

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