lundi 8 mars 2021

Liberté – Égalité – Sororité / Chronique du 9 mars

Bonjour-bonjour

 

Hier les femmes étaient dans la rue, le plus souvent habillées de violet :

 

 


 

(Explication : les femmes « ont revêtu leurs manteaux, bonnets, doudounes, foulards violets, couleur non genrée, mélange de bleu et de rose. » précise cet article du Monde consacré aux « premières de corvée ». Notez le rôle prépondérant de la couleur signalétique : la leçon des gilets-jaunes n’a pas été perdue)

Sur une pancarte l’inscription « Liberté – Égalité – Sororité », formule reprise bien de fois déjà par les mouvements féministes.

Pour protester contre la formule républicaine qui mentionne la « fraternité », inutile de dénoncer cet usage de la langue française qui confond le genre humain tout entier, hommes et femmes confondus, sous le vocable masculin. L’écriture inclusive qui fait florès en ce moment suffit à nous monter que ce sont-là des combats d’arrière-garde qui n’interviennent que lorsque le plus important a déjà été gagné… ou perdu. Car la substitution de la sororité à la fraternité signifie bien plus : elle suggère que jamais les femmes ne se reconnaitront dans une communauté incluant les hommes, et qu’elles ne seront vraiment reconnues pour ce qu’elles sont que par des femmes exclusivement : pour une femme, il n’y a pas d’autre communauté véritable que les femmes – excluant les hommes.

Je sais que cette interprétation va paraitre à certain.e.s trop radicale. Mais depuis bien longtemps les féministes ont insisté sur la nécessité pour les femmes qui voulaient se libérer de la tyrannie masculine de prendre leur sort en main avec exclusivement d’autres femmes – leurs consœurs.

Cette exclusion est significative : elle situe ce féminisme-là du côté des mouvements radicalisés qui rejettent hors de l’humanité une partie d’elle-même, comme les capitalistes par les prolétaires, ou les juifs par les nazis.

C’est vrai, je risque le reproche de réduire le débat par la reductio ad hitlerum comme le dénonce la loi de Godwin. Mais j’assume.

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