Bonjour-bonjour
Il fut un temps où le 1er avril chacun faisait des blagues en diffusant des fausses nouvelles, bien grosses et bien désopilantes, qui ridiculisaient ceux qui y croyaient. Au point qu’on pouvait dire : « Le 1er avril, c’est le seul jour où les gens vérifient une info avant de la croire » car bien sûr le reste du temps toutes les informations avaient été vérifiées par les diffuseurs.
Autrement dit, comme il est permis de se déguiser en femme quand on est un homme ou en homme quand on est une femme uniquement en période de carnaval, on ne pouvait sciemment tromper les autres que le 1er avril.
Oui, « il fut un temps… » Mais ce temps n’est plus puisque les fakenews nous ont envahi désormais tous les jours et qu’elles n’existent qu’à condition que leur diffusion ne soit pas un délit – et que des réseaux soient équipés à grand frais rien que pour ça. Et en plus, tout le monde le sait mais personne ne s’en étonne : qu’on soit couillonné (permettez l’expression) tous les jours et avec notre assentiment, voilà qui étonne quand même pour peu qu’on y réfléchisse.
Comment une telle mutation s’est-elle opérée ? Comment le ridicule d’avoir pris pour vrai et défendu opiniâtrement un bobard ne couvre plus de honte ceux qui en ont été victimes ? Comment le fait d’avoir été piégé par des fakenews ne conduit pas à plus de prudence ? Comment ceux qui ont diffusé ces mensonges en tirent-ils une certaine popularité ?
Voilà bien des mystères… Mais le privilège du philosophe c’est de pouvoir poser des questions sans qu’on n’exige de lui qu’il y réponde.
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