« L’imprévu était-il imprévisible ? » – Cette question était un sujet de philo du bac, il y a de cela bien des années, et on se doute qu’elle a dû laisser les candidats perplexes.
Aujourd’hui un fait divers nous propose une éclairante illustration pour mieux comprendre l’enjeu de ce sujet. Lisez plutôt cette dépêche de l’AFP: « Le porte-conteneurs Ever Given, déporté par une rafale de vent, s'est échoué dans le Canal de Suez le 24 mars 2021. Ce porte conteneur, plus long que la Tour Eiffel, bloque le canal de Suez après s’être mis en travers du canal qui ne mesure qu’un peu plus de 300 mètres de large.
Et c’est là que notre sujet de dissertation dévoile son enjeu : si nous avions été un peu plus modestes, par exemple en construisant des cargos à voile qui nous auraient obligés à composer avec les vents aux lieu de leur opposer la masse de nos bateaux, alors on pu prévoir cet échouage, et donc on aurait su quoi faire pour l’éviter.
Il ne s’agit donc pas de posséder toujours plus de puissance pour avoir toujours plus de performances, mais de se soumettre aux lois de la nature pour atteindre notre but grâce à elles et non pas contre elle. On peut évacuer l'imprévisible et parvenir à une prévision exacte de l'issue de nos entreprises quand elles sont liées au déterminisme de la nature et non confrontées à lui.
« On ne peut vaincre la nature qu'en lui obéissant » écrivait Francis Bacon en 1620 : cela fait six siècles, mais cela reste toujours vrai.
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