Nous sommes chez Pauline et Julien (alias Choupinet et Mimine) que nous avions laissés après un réveillon peu enthousiasmant. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Il est 7h30. Julien s’active dans la cuisine pendant que Pauline traine au lit ;
Julien : Dis, Mimine, je ne retrouve pas la casserole pour le lait. Tu sais où elle est ?
Pauline : Dans le lave-vaisselle. Je ne l’ai pas vidé.
J. Ah bon ? Pourquoi donc ?
P. Tu as vu la date ?
J. 8 mars et alors ?
P. 8 Mars mon cher c’est le jour où les femmes arrêtent tout.
J. « Tout » ? Comment ça « tout » ? Ça veut dire quoi ?
P. Ça veut dire plus de ménage, plus de mômes à torcher et à conduire à l’école, ni à surveiller au goûter etc. Ça veut dire aussi plus de courses, plus de cuisine et plus de lave-vaisselle.
J. Mais enfin personne ne peut comme ça décider de tout lâcher, sans raison et sans mesure de compensation. Tu as pensé à nos enfants ? Comment va-t-on faire ?
P. Bah ! C’est tout simple : tu vas t’en charger.
J. Mais j’ai pas que ça à faire moi ! Et mon travail ? Et mon jogging ?
P. Eh bien tu vas faire comme je fais moi, chaque jour : tu vas cavaler un peu plus vite et jongler entre le RER pour le travail, les courses à Auchan et l’école
J. Enfin Mimine, pourquoi ça ?
P. Mais mon Choupinet tu n’as pas vu quelle date nous sommes aujourd’hui ?
J. Le 8 mars… Ah ! oui : j’y suis – C’est la Journée des droits des femmes. Mais je ne vois pas en quoi ça explique que tu restes au lit.
P. Parce que, Choupinet, les femmes elles en ont assez qu’on les prenne pour des bestiaux qu’on peut exploiter comme des bêtes de somme.
Alors comme tu le sais, les femmes grecques, du temps d’Aristophane ont imaginé de rester les genoux serrés et d’interdire aux l’hommes de les utiliser pour décharger leur libido histoire de les obliger à arrêter la guerre. Mais ça, mon chéri, c’était avant. Aujourd’hui, les femmes en font bien d’avantage qu’en ce temps-là : travailler pour un patron et travailler pour le foyer et puis pour le mari et puis pour les enfants…. Tu imagines un peu ? Alors grève générale pour montrer tout ce qui manque quand les femmes arrêtent tout.
J. Mais chérie adorée, tu ne vas quand même pas faire comme les Femmes d’Aristophane ?
P. Tu veux dire plus de bisouille et plus de baisouille ? Exactement.
Lysistrata for ever !
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