Bonjour-bonjour
Vous avez vu ça :
BFM-TV mardi soir
Vous n’avez pas l’air de piger ? Lisez mieux le bandeau en bas de l’écran : « les stéréotypes, Joséphine Baker les endossent mais les égratignent ». Ça y est ? La faute est grossière puisqu’il n’y a pas à reconstruire grammaticalement la phrase pour s’apercevoir que le verbe conjugué au pluriel n’est pas accordé avec son sujet qui est au singulier. Pire : cette faute est répétée deux fois, au cas où on aurait un doute. Bis repetita...
On dira peut-être que c’est normal avec ces chaines d’info qui produisent à jet continu de l’information : il est inévitable que de temps à autre de telles fautes arrivent.
Mais on peut quand même s’interroger : une chaine comme BFM a les moyens d’avoir des journalistes spécialisés dans la préparation des titres qui vont s’afficher sur l’écran – et même des correcteurs qui les relisent pour éliminer les coquilles. Si ça n’est pas fait, et compte tenu de la fréquence générale (tous médias confondus) de ces fautes, on doit estimer que la correction grammaticale est devenue le cadet des soucis des journalistes et des responsables d’antenne.
Et dans ce cas, l’interrogation devrait se transformer en indignation : « Comment ? Le respect de notre langue ne serait plus un totem de la civilisation française ? Les petits écoliers d’autrefois qui tremblaient le lundi matin en arrivant à l’école dans la perspective de la terrible dictée sur laquelle ils allaient être jugés, ne seraient plus qu’un très lointain souvenir ? » Dans ce cas ce ne serait plus de la négligence mais de la trahison. Oui, de la trahison vis à vis des pays francophones qui sont si attentifs à la langue française qui est leur langue, leur bien civilisationnel. Écoutez parler les québécois (de Québec plutôt que de Montréal) : voyez combien leur respect du français les conduit à exclure le recours aux termes anglo-saxons au profit de néologismes français ; écoutez aussi les migrants venus de pays d’Afrique francophone : leur langue est souvent plus correcte que celle des petits gars de banlieue. Quand on reproche aux étrangers de ne plus parler la langue de Molière, alors dites-vous qu’à BFM on est devenu un peu étranger à la France.
Pas besoin d’être Alain Finkielkraut pour le dire ; pas besoin non plus de courir loin pour trouver l’élément constitutif de notre indentité culturelle.
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