lundi 29 novembre 2021

Le ministère du bonheur – Chronique du 30 novembre

Bonjour-bonjour

 

Durant ma maraude matinale en vue de capter des informations dont faire mon miel, je tombe sur l’info suivante : « Le général émirati Ahmed Nasser al-Raisi, visé par plusieurs plaintes pour "torture" en France et en Turquie, a été élu président d'Interpol, a annoncé l'agence de coopération policière. »  

- Un super policier ex-tortionnaire en chef, voilà qui est riche de sens. Piqué par cette stupéfiante information, je poursuis ma recherche, et j’apprends ceci : « Du temps où il était inspecteur général au ministère de l’Intérieur des Emirats, Ahmed Nasser al-Raisi avait “créé la direction générale du bonheur au sein du ministère de l’Intérieur”, chargée d’améliorer le fonctionnement de l’administration. »

De mieux en mieux me dis-je : il n’y a donc pas que le Bhoutan pour avoir un tel ministère ? (1)

Mais, qui donc va définir le bonheur ? Ne risque-t-on pas de rencontrer un régime de dictature épouvantable qui, sous prétexte de leur apporter la félicité, s’efforce de prendre le contrôle des esprits ? Les habitants de la Corée du nord par exemple ne sont-ils pas supposés heureux du simple fait que Kim jong-un dirige le pays ? 

Cherchant la réponse à mon interrogation, j’arrive sur cet article de Wiki qui élargit le champ d’investigation : « C’est en 2016 qui les Émirat Arabes Unis ont créé le poste de ministre d’État responsable des plans, des programmes et des politiques pour parvenir à une société plus heureuse. Trois ans après la création des ministères du bonheur, de la tolérance et de l'intelligence artificielle, les Émirats Arabes Unis ont créé en 2019 un ministère des «possibilités» » (2).  

--> Pour prendre en charge le bonheur des citoyens, il faut donc aussi préserver la tolérance (s’agissant des Émirats on se demande en quoi ça peut consister, mais ne critiquons pas, poursuivons) ; il faut également promouvoir l’intelligence artificielle, sans qu’on sache si elle figure ici à titre de moyen ou de source d’inspiration ; enfin, cerise sur le gâteau, le ministère des possibilités chargé d’éradiquer le mot « impossible » du vocabulaire des Émirats Arabes Unis bien évidemment indispensable pour parvenir au bonheur (si vous ne me croyez pas lisez ceci). Et c’est là qu’on reprend contact avec la notion commune chez nous de bonheur.

Car pourrait-on être heureux là où l’impossibilité survit ? Si je suis heureux aucun obstacle à mon bonheur ne doit survenir, et surtout pas ce qui le réduirait et le menacerait dans la durée.

- En 68 le mot d’ordre était « Jouissez sans entraves ! ». Heureux de savoir que c’est aussi le souci de Ahmed Nasser al-Raisi.

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(1) Sur le Bhoutan, lire ici.

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