dimanche 7 novembre 2021

Le papier manque pour imprimer des livres – Chronique du 8 novembre

Bonjour-bonjour

 

Je ne sais si comme moi vous avez cherché à acquérir le roman de Mohamed Mbougar Sarr La Plus Secrète Mémoire des hommes, prix Goncourt 2021, mais si vous l’avez fait, il vous a fallu débourser 22 euros et... attendre jusqu’au 21 novembre. Mais dans le même temps vous auriez pu l’acquérir pour 15 euros en numérique et l’obtenir immédiatement – sachant que si vous n’avez pas de liseuse, n’importe lequel de vos écrans peut la remplacer, à commencer par votre tablette légère et de bonnes dimensions.

 

- On peut se dire que les marchands de papier à l’origine de la pénurie de livres vont devoir de faire du souci.  Certes le support numérique n’est pas toujours substituable au papier : tous ceux qui auraient eu la mauvaise idée de s’ébrener le fondement avec leur smartphone auront reconnu que le PQ est irremplaçable (1). Mais qu’on songe aux journaux qui disparaissent des kiosques faute d’acquéreur et qui continuent à être lus sous forme numérique : là, personne ne proteste.

C’est l’occasion de dire que le « progrès » auquel on attribue une responsabilité dans la destruction de la planète peut très bien par son développement continu apporter des réponses aux dégâts occasionnés – tels que la déforestation, l’usage excessifs de produits chimiques, le gâchis de l’eau dans le cas de la production de papier. Dans les années 70 on se réjouissait de « sortir de la galaxie Gutenberg » suivant la prophétie de Marshall McLuhan : on accusait alors l’imprimé de dévaster nos belles forêts, à commencer par les ordinateurs qui, faute d’écrans, n’avaient d’autre moyen de communiquer avec leur utilisateur que le papier de l’imprimante.

 

- On s’attend à voir les habitudes de consommation changer après les confinements imposés jusqu’ici par la pandémie ; certaines vont disparaitre d’autres se sont adaptées à de nouvelles pratiques, telles que la consommation par commandes à distance et livraison. Il ne s’agit pas forcément de savoir si elles sont plus vertueuses que les précédentes : on sait déjà qu’elles s’imposeront si elles apportent un avantage pratique aux consommateurs. En tout cas qu’on le craigne ou qu’on l’apprécie, les livres sur écran ont sans doute de belles perspectives devant eux.

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(1) Rabelais qui a fait la recherche a conclu que le meilleur torche-cul était un oison. 



Je ne discuterai pas ici ce sujet, mais je vous invite à relire le chapitre 13 du Gargantua, ce savoureux texte étant – en version numérique – disponible ici.

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