mardi 30 septembre 2025

Nouveau programme de SVT – Chronique du 1er octobre

Bonjour-bonjour

 

Lu ceci dans cet article du café pédagogique :

1) Le projet de programmes de sciences de la vie et de la Terre du cycle 4 (5ème/4ème/3ème) insiste, comme le précédent, sur la distinction des élèves entre ce qui constitue « un savoir scientifique éprouvé de ce qui relève, soit d’une opinion non prouvée, soit d’une croyance ». 


Pour qui se souvient encore des rodomontades du professeur Raoult, affirmant qu’il possédait un savoir scientifique que des profanes comme les journalistes ne pouvaient comprendre et encore moins critiquer, voilà une bonne nouvelle. Je dirais pour ma part que si cet aspect du programme était assimilé, l’année scolaire en SVT serait une réussite

2) « Il en est de même pour les bases de la procréation humaine avec les cycles féminins, le rapport sexuel et la formation d’une cellule œuf. /…/ » Poursuit ce chapitre qui conclut ainsi : « Le programme inclut clairement la notion de clitoris.» (art. cité)

On le devine : j’accroche sur la référence au « clitoris » qualifié ici de « notion ». 

 

 

 

Le clitoris représenté en majesté ici

 

« Une notion est une connaissance élémentaire, souvent tirée d'observations empiriques. Elle est donc moins élaborée et abstraite que le concept » nous dit Wiki. On comprend que les gamins tout juste pubères n’ont pas droit à plus qu’une brève description.

- Toute fois le philosophe proteste : le clitoris mérite mieux qu’une approche élémentaire et empirique. Car il est le seul organe du corps humain qui apporte de la jouissance sans rien réclamer en échange. Voyez ce qu’il en est chez l’homme : le pénis apporte de la jouissance, oui – mais seulement s’il ensemence la femme. L’espèce est là qui veille au grain : « Tu jouiras, oui – mais à condition de remplir ta fonction fécondatrice ». Inutile d’énumérer les autres zones érogènes du corps : elles ont toutes une utilité pour la survie de l’individu ou pour la propagation de l’espèce.

Voilà au moins quelque chose que nos enfants auraient intérêt à savoir en accédant à la puberté.

lundi 29 septembre 2025

Un emprunt national obligatoire ? – Chronique du 30 septembre

Bonjour-bonjour

 

Depuis longtemps on sait que les taux d’intérêts aux quels la France emprunte sur les marchés financiers tiennent compte de l’importance de l’épargne des particuliers. Les quels frissonnent : et si l’État ponctionnait leur épargne ? Quelle défense auraient-ils contre ce racket ? Invraisemblable ?

De fait c’est beaucoup plus probable encore que moins inquiétant : il s’agit de l’émission par la France d’un emprunt national obligatoire ciblé sur les contribuables les plus aisés.

- Cet article explique : « Ce mécanisme permettrait de mobiliser une partie de l’épargne abondante détenue par les plus fortunés, de réduire la dépendance aux marchés financiers et de répartir l’effort de redressement budgétaire selon un principe de justice. ».

- Bien entendu, « les sommes collectées auprès des foyers concernés seraient rendues au terme de l’échéance, assorties d’un intérêt ». Ouf !

Attendez avant de vous réjouir : « l’emprunt obligatoire permettrait de fixer un taux inférieur à celui des emprunts d’État à dix ans sur les marchés financiers. L’opération serait ainsi moins coûteuse pour l’État. »

- On devine que la réaction des épargnants ne se ferait pas attendre : le placement à la caisse d’épargne serait remplacé par le placement de billets de banque dans l’armoire, entre deux piles de pulls.

  


Néanmoins, les auteurs de ce projet ont encore une bonne raison à faire valoir. « Un emprunt national obligatoire contient une dimension de justice sociale. Plutôt que de faire peser un effort indifférencié sur l’ensemble de la population, comme ce serait le cas d’une hausse de la TVA ou d’une réduction massive des dépenses publiques, l’emprunt obligatoire ciblerait les contribuables les plus aisés. L’effort demandé serait donc proportionnel aux capacités contributives, respectant ainsi le principe d’équité. »

Mais hélas ! Il est à craindre que cela ne suffise pas. Et même que ce genre d’argument soit contreproductif, tant les contribuables ont l’habitude de craindre le pire dès qu’ils entendent parler de « justice sociale » ou - pire encore - de « justice fiscale »

dimanche 28 septembre 2025

La baisse du désir d’enfant en France – Chronique du 29 Septembre

Bonjour-bonjour

 

Des études s’appliquent à mesurer le « désir d’enfant » présent dans la jeune population, afin de savoir si ce désir évolue en coïncidence avec celui de la natalité. Or on ne constate semble-t-il pas en effondrement comme celui de la natalité fait craindre – tout juste un tassement. (Voir ici)

Je note cependant que ces statistiques ne prennent pas toujours en compte le désir exprimé par les couples – voire même celui des hommes seulement. En effet on s’ingénie à constater le manque d’implication des pères dans les responsabilités à prendre au quotidien dans la vie des enfants, pour dire que finalement ce sont les femmes qui en décident – et donc de les sonder elles seules plus particulièrement.

Or il me semble qu’au long des décennies récentes, l’attitude des pères a beaucoup évolué, comme en témoigne leur présence dans la prise en charge des très jeunes enfants. 

o-o-o

À ce sujet, qu’on me permette d’évoquer un souvenir personnel. Nous sommes au tout début des années 70, j’ai 30 ans et je suis papa d’un merveilleux enfant. Ma femme et moi exerçons le métier d’enseignant qui nous laisse quelque temps libre au cours de la semaine de travail pour lequel nous avons pu coordonner nos emplois du temps : je suis disponible quand ma femme travaille et réciproquement. Me voici donc à faire les courses à la supérette avec mon bébé sur les bras. Arrivé à la caisse deux femmes m’observent. L’une d’elle, dans un hochement de tête dit à l’autre « Au moins comme ça, ils comprennent ce que c’est ! »

Autrement dit, il est impensable pour ces femmes qu’un homme ait spontanément et en dehors de toute contrainte choisi de s’occuper de son bébé – d’ailleurs à l’époque on pense qu’un homme est incapable de prendre un bébé dans ses bras, de le nourrir, de le changer, le rhabiller etc.

Or, voici ce qu’on voit aujourd’hui un peu partout :

 


Mais les ménagères aigries de ma supérette trouveraient encore le moyen de dire que ces hommes sont des femmeletttes, que c’est leurs femmes qui doivent « porter la culotte » à la maison – bref sans qu’elles l’avouent, elles aimaient les hommes dont les mains étaient trop dures pour toucher la peau des bébés sans l’abimer. Des mains à leur flanquer des torgnoles.

samedi 27 septembre 2025

Une trahison exemplaire – Chronique du 28 septembre

Bonjour-bonjour

 

La sidération qui a suivi l’annonce de la mise en détention de l’ancien Président de la République française exige une attention particulièrement minutieuse de l’arrêt de « mandat de dépôt » pris contre lui.


Les faits.

Suivant le code de procédure pénale, le mandat de dépôt est une « mesure de sûreté engendrée par le placement en détention de la personne concernée. /…/ La cour d'assises est supposée décerner un mandat de dépôt quel que soit le quantum de la peine privative de liberté prononcée si l'accusé est déclaré coupable de crime. Elle peut en faire de même, à condition de motiver sa décision, à l'égard des personnes accusées devant elle de délit connexe. » (article cité ici)

On peut lire dans le code de procédure pénale, Article 367-3 : « La cour peut, par décision spéciale et motivée, décider de décerner mandat de dépôt contre la personne renvoyée pour délit connexe qui n'est pas détenue au moment où l'arrêt est rendu, si la peine prononcée est supérieure ou égale à un an d'emprisonnement et si les éléments de l'espèce justifient une mesure particulière de sûreté. Si la peine prononcée est supérieure à six mois, la cour peut également prononcer un mandat de dépôt à effet différé. »


Le commentaire

- « Mesure de sureté » donc. Est-ce le cas évoqué dans les attendus du jugement ?

« Le mandat de dépôt, se justifie par "l'exceptionnelle gravité des faits". Les magistrats ont tenu à souligner que Nicolas Sarkozy s'est rendu coupable d'une atteinte directe "contre la nation, l'État et la paix publique". Les faits reprochés sont "de nature à altérer la confiance des citoyens", selon la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino.

- Autrement dit, il s’agit bien d’un jugement qui prend en compte le rôle politique joué par Nicolas Sarkozy : ministre au moment des faits, puis président de la république en charge d’incarner la France, Nicolas Sarkozy a non seulement violé la loi électorale, montrant ainsi que cette loi peut être bafouée ; mais, fait plus grave, il s’est mis – et la France à travers lui – dans la situation de client vis-à-vis d’un dictateur dont la barbarie était bien établie.

 Devant cet acte qui s’apparente à un crime de trahison, le maintien en liberté apparait bien plus qu’un trouble à l’ordre public. C’est un déni de Justice.

vendredi 26 septembre 2025

Une approche biologique de la conscience – Chronique du 27 septembre

Bonjour-bonjour

 

Découvrir sous le microscope le lieu où la conscience s’élabore, voir dans une IRM s’activer la zone concernée, savoir enfin si cette observation peut se retrouver chez l’animal : voilà un rêve de scientifique sur le point de s’accomplir.

C’est du moins ce que croit savoir cet article publié dans « Presse citron ».

Deux observations :

- D’abord, pour découvrir dans l’activité des neurones une manifestation de la conscience, il faut avoir une définition de celle-ci. Les philosophes en sont restés au rudimentaire la conscience c’est « savoir-qu’on-sait », qu’ils retournent en « savoir-qu’on-est » (cogito ergo sum). Les scientifiques recherchent quant à eux « une perception unifiée du monde ». Exit donc le sujet, cet « ego » bien embarrassant si on veut l’observer.

- Après avoir cru voir dans le néo-cortex cette faculté nécessaire à la conscience (néocortex présent, rappelons-le chez certains mammifères) ils observent aujourd’hui que des zones plus archaïques du cerveau s’activent quand se manifeste la conscience – et même que la conscience « s’enracinerait dans ces zones ». On constate en effet que l’absence de néocortex n’empêche nullement d’avoir un comportement conforme à une forme de vie consciente. 

- Mais, par ailleurs, quelle expérience avons-nous de la conscience chez les autres êtres vivants ? Quand mon chat me regarde avec une certaine intensité (du moins ce que je crois être cela), il semble attendre de moi le signe d’une intention qu'il a déjà mémorisée et qui fait un tout cohérent avec ses besoins du moment actuel. N’est-ce pas cela ce que nous appelons « avoir conscience » ?




jeudi 25 septembre 2025

Association de malfaiteurs – Chronique du 26 septembre


De gauche à Droite : Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Brice Hortefeux, Alexandre Djouhri.

 

Bonjour-bonjour

 

Ainsi la bande entière a été coffrée. On se souvient du mystère qui entourait les 50 millions d’euros que Mouammar Kadafi avait donnés pour la campagne de Nicolas Sarkozy lors des présidentielles de 2007. Ces 50 millions avaient disparu d’un seul coup dès qu’ils avaient quitté la Lybie. Qu’étaient-ils devenus ?

On le sait à présent : la « bande des 4 » a utilisé sa science du blanchiment pour faire disparaitre cet somme avant qu’elle n’entre dans les comptes de campagne du « candidat Sarkozy ».

--> Ainsi, le juge a tranché : ces quatre-là forment bien une bande de « blanchisseurs » dont le talent a été tel qu’ils ont pu effacer l’origine de cette somme pour … voilà que les mots manquent : on ne sait trop par quel subterfuge ils ont pu opérer cette mutation. On se rappelle qu’Edouard Balladur avait prétendu réaliser un bénéfice considérable avec la vente de tee-shirt à son effigie ; et que Claude Guéant prétendait avoir empoché des millions en vendant d’hypothétiques tableaux de maitres, authentiques croûte dont personne ne voudrait.

Pitoyables mensonges : le blanchiment n’est pas si facile. Par contre en montant une opération à 4, ces hommes ont su élaborer un subterfuge qu’on ne parvient pas à ce jour à démasquer.

 

Que savons-nous objectivement ? Que cet argent a bien existé. Qu’il a quitté la Lybie. Par contre là on en perd la trace : qu’est-ce qui prouve donc qu’il est bien arrivé en France pour financer la campagne de Nicola Sarkozy ?

Le juge a décidé qu’il suffisait de suivre l’orientation des commis-voyageurs qui ont véhiculé la somme pour comprendre quelle était sa destination finale. Un faisceau d’indices « graves, précis et concordants » existe qui cible Nicolas Sarkozy et sa campagne électorale.

Est-ce donc suffisant ? Oui, car ces 4-là sont condamnés pour avoir voulu ce pacte de corruption ; pas pour l’avoir complètement réalisé.

Alors, c’est vrai : ils n’ont tué personne… sauf la démocratie.

mercredi 24 septembre 2025

« Je ne suis pas content ! » - Chronique du 25 septembre

Bonjour-bonjour

 

Le discours du Président Trump à la tribune de l’ONU a sidéré les observateurs : personne jusqu’à présent n’avait tenu un pareil langage, si menaçant tout en étant en même temps si dysfonctionnel. Car ne croirait-on pas, en l’entendant, entendre un gamin de 8 ans, colérique et boudeur ? Allant jusqu’à nier ses bévues d’hier pour en affirmer avec ostentation de nouvelles ?

 


Et pourtant chacun frisonne et louvoie, baisse la tête, courbe l’échine… Bref, il semble qu’un tel langage, au lieu d’affaiblir son auteur, ne fasse que souligner sa puissance.

« Le verbe n’est rien, les canons sont tout. » : c’est cette réalité qui s’impose à nous, nous obligeant à admettre que notre belle rhétorique, nos analyses subtiles primées par les grands concours de l’Administration publique, n’ont en réalité aucune valeur – sans quoi Trump n’aurait pas tenue 30 minutes dans le bureau ovale.

Mais nous - nous les élites, nous les QI à plus de 140 : que devons-nous en penser ?

- C’est comme ça – Résignons-nous devant la bassesse humaine et renfrognons-nous dans une misanthropie bien tenace.

- Utilisons notre intelligence et notre art de prévoir l’avenir pour subtiliser aux puissants, devenus des benêts, leurs armes afin de réinstaller l’intelligence là où elle devrait être : au sommet de l’État.

- Devenons les complices du pouvoir, soyons les valets des puissants, leur éminence grise afin de détourner en notre faveur les surplus de la puissance.

 

… Choisis ton camp, camarade.

mardi 23 septembre 2025

Arrêts de travail abusif : qui est responsable ? – Chronique du 24 septembre

Bonjour-bonjour

 

La communication gouvernementale cible les usagers de la sécu : ils feraient en sorte de prendre des congés de maladie sans nécessité.

Mais la Sécurité sociale n’en reste pas là. Elle vise aussi les médecins via les statistiques des arrêts de maladie "accordés" aux patients et il lui arrive de sanctionner certains praticiens lorsque ce nombre dépasse la moyenne. Ces médecins protestent qu’on touche à leur souveraineté médicale – reste que cette souveraineté, couplée au secret professionnel, rend opaque le bien fondé de ces arrêts de maladie. Le cas évoqué dans cet article, met en jeu la particularité de la patientèle d'un praticien de Montluçon mis en cause pour abus de prescription. 

On se reportera à cet article – je voudrais insister sur ce que nous pouvons imaginer du rapport entre le médecin et son patient. 

Imaginons : ce patient a 40° de fièvre et c’est via son ordinateur qu’il « téléconsulte » son médecin.

Le médecin : Pour nous résumer, cher monsieur, vous avez une forte fièvre, des douleurs articulaires et vous êtes fortement enrhumé. Visiblement vous avez la grippe comme bon nombre de mes patients ces jours-ci. Je vous prescrits du sirop Typhon et des pastilles Valda et surtout restez au chaud. 

Le patient : Et pour mon travail ?

Le médecin : Hé bien je vous donne 8 jours d’arrêts et je vous envoie la feuille pour votre entreprise.

Le patient : 8 jours ! Seulement ! Mais docteur, dans 8 jours je serai encore vanné par le virus. Il me faut 15 jours et c’est un minimum.

Le médecin : Mon pauvre monsieur, sachez que j’ai rempli mon quota d’arrêts de maladie. Je suis dans le viseur des contrôleurs de la sécu et si je donne satisfaction à des demandes comme la vôtre, je vais me trouver « sous accord préalable » ce qui veut dire qu’en réalité c’est la sécu qui va décider de votre arrêt pour grippe. Et croyez-moi, ça n’ira sûrement pas au-delà de 8 jours.

Maintenant, si vous en voulez plus allez consulter mon collègue, le docteur Camomille, qui est gériatre aux Glycines, l’Ehpad voisin. Lui il ne doit pas avoir dépassé son quota d’arrêt de maladie.

lundi 22 septembre 2025

Jardiner… Et la morale dans tout ça ? – Chronique du 23 septembre

Bonjour-bonjour

 

Encore un article de « reporterre » (ici) qui stimule la réflexion : Jardiner, est-ce créer ou détruire ? Article écrit par Marie Astier, qui s’interroge : « Cultiver, c’est détruire un bout de prairie, pour créer un autre espace de vivant qui nous est utile. « De quel droit ? »

 

Si vous êtes amoureu(se)x de la nature vous refusez d’exercer sur elle une activité prédatrice ; vous voilà donc à vous interroger au moment d’arracher une « mauvaise herbe » : ai-je le droit de faire ça ? Et d’ailleurs comment puis-je savoir qu’elle est « mauvaise » cette herbe ? Si je n’étais pas là, que se passerait-il ? En réalité, personne ne le sait, car il faut pour cela retourner aux origines, quand les hommes n’existaient pas encore.

Mon petit verger était alors une parcelle au sein de la forêt primaire dont personne ne sait à quoi elle ressemblait. Au point qu’aujourd’hui on laisse volontairement certaines zones dans les parcs naturels où personne n’intervient histoire de voir au bout de 30 ans à quoi ça ressemble. Mais qui nous dit qu’il ne faudrait attendre plus longtemps ? Il se révèle que même la forêt amazonienne jugée primaire était par endroit déjà habitée et donc déforestée il y a 13000 ans – à quoi ressemblait-elle avant ? Et aujourd’hui est-elle revenue telle qu’« avant » ?

 

- Et puisqu’on ne peut éviter de laisser notre trace dans la nature, selon quelle valeur juger ce qui est bon et ce qui est mauvais dans notre pression écologique ? Marie Astier écrit : « L’agriculture a donc déforesté, détruit, puis créé de merveilleux lieux de vie en certains endroits, des déserts chimiques en d’autres. Voici un doute qui me taraudait levé. Cultiver, c’est détruire et créer à la fois. (…)

Oui, mais : comment choisir ce qui doit disparaitre et ce qui doit apparaitre, et quel prix il faut payer pour cela ?

L’exemple des sangliers nous montre aujourd’hui que le respect de la nature ne peut exister sans une action destructrice. Quelques précautions qu’on prenne, ces charmantes bêtes on le défaut de ne pas respecter nos plantations en les labourant au mépris des petites plantes qui y poussent. Devrais-je les laisser faire ou bien appeler une horde de chasseurs sanguinaires qui vont les mitrailler ?

 


Marie Astier ne nous laisse pas en rade avec notre questionnement : elle y répond, à la façon des philosophes qui vous renvoient sans cesse à votre responsabilité : « Je veux savoir comment, dans mon jardin, je soupèse mes actions, pour juger si la destruction que j’entame est justifiée par ce qui poussera ensuite. L’agriculture n’étant ni bonne ni mauvaise en soi, jardiner restera donc pour moi un exercice moral permanent. Sans cesse, il me faut affiner les critères qui guident mes gestes. »

Freud à qui on demandait comment élever les enfants répondait : « Faites comme vous voulez, de toute façon ce sera mal ». Si élever et cultiver sont deux activités comparables, avouez que ce pessimisme est décourageant. Par contre si cultiver c’est créer « de merveilleux lieux de vie », alors pas d’hésitation : à vos bèches !

dimanche 21 septembre 2025

L'affaire Jubillar et la notion de preuve judiciaire – Chronique du 22 septembre

Bonjour-bonjour

 

Aujourd’hui s’ouvre le procès d’assise de Cédric Jubillar, accusé d’avoir assassiné sa femme. Pourtant aucune preuve matérielle n’a pu être produite à son encontre : pas de cadavre, pas de traces matérielles telles que sang ou lutte ; pas de témoignages directs. Si ce procès s’ouvre néanmoins, c’est qu’une preuve peut être établie à l’encontre du mari de la victime.

 

- Qu’est-ce donc qu’une preuve ?

On sait que pour la justice d’Ancien régime, les aveux du suspect étaient indispensables : d’où l’usage de la torture. Il n’en va plus de même aujourd’hui : on admet tout mode d’administration de la preuve en matière pénale, y compris la preuve par présomption judiciaire, ainsi que le stipule l’article 1382 du code pénal – Modifié Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 4 : « Les présomptions qui ne sont pas établies par la loi, sont laissées à l'appréciation du juge, qui ne doit les admettre que si elles sont graves, précises et concordantes, et dans les cas seulement où la loi admet la preuve par tout moyen. » (texte ici)

Du reste on a l’habitude d’admettre que les décisions de justice peuvent être prises par le juge qui statue « en son âme et conscience » --> Distinguons : « « Conscience » se lit ici comme « compréhension » ou savoir qu'on sait. Et « âme » comme l'ensemble des facultés intellectuelles, « l'entendement ». (Littré et Dictionnaire de l'Académie française - voir ici). De toute façon on admet qu’il y a plusieurs manières d’accéder à la vérité et que, si la preuve matérielle ne peut être administrée il y a quand même possibilité de la découvrir en suivant les règles habituelles de la connaissance.

Une fois que l’accusation aura fait admettre que cette modalité d’établissement de la preuve est valide, il faudra encore démontrer qu’elle fonctionne bien ici.

Ce qui n’est pas gagné.

samedi 20 septembre 2025

Nougat, un chat pas comme les autres – Chronique du 21 septembre

Bonjour-bonjour

 

Vous venez de mettre votre vieille maman dans un Ehpad et depuis vous êtes rongé(e) de remords : vous l’imaginez déjà seule, bavant dans son fauteuil roulant, avec personne à qui raconter ses vacances à Perros-Guirec, du temps où son mari était aux petits soins pour elle.

En réalité elle est installée dans la salle commune avec quelques autres personnes en train de gratter le ventre d’un chat qui ronronne de plaisir.

 


En fait il s’agit de Nougat, le minou-robot qui est la coqueluche des résident(e)s. D’ailleurs on nous le certifie dans cet article du Journal d'Elbeuf : « Dans le service, les résidentes qui entourent Nougat ne se préoccupent absolument pas de savoir s’il est fait d’os et de chair ou de plastique et de circuits imprimés. » Delphine Caly, infirmière coordinatrice ajoute même : « Nous avons déjà fait de la médiation animale, mais c’est sur un temps donné, justifié. Là, l’animal robotique est tout le temps disponible dans le placard si un résident ressent par exemple une grosse angoisse. »

Ça y est ? Vous êtes réconforté(e) ? Non ? Pas encore ? Vous pensez que ce chat n’aura qu’un temps et que viendra le moment où il n’intéressera plus personne ? Sans doute, mais c’est sans compter sur la relève qui est prète. Lisez la suite de l’article : « S’il en avait quelque chose à faire, le chat robotique devrait commencer à se soucier de devoir bientôt partager la vedette. En attendant l’éventuelle arrivée de cette concurrence, il continue à faire le tour des résidents, pour leur plus grand plaisir. »

 

 

Diego, l’Escort-boy en pur latex est déjà prêt.

vendredi 19 septembre 2025

De l’origine du vice – Chronique du 20 septembre

Bonjour-bonjour

 

Voici une nouvelle qui date… du 26 juillet, mais qui n’a pas perdu de son actualité : « la chanteuse de Lulu Van Trapp termine son concert seins nus pour protester après une agression sexuelle. Au micro, elle déclare le rester « jusqu’à ce que ce soit normal, jusqu’à ce que soit complètement désexualisé d’être comme ça ». (Lire cet article)

 

Alors que les Femens jouent sur les instincts jugés insurmontables qui poussent à braquer le regard sur la poitrine des femmes, Lulu joue sur la culture : il n’est pas inévitable que les femmes se fassent agresser sexuellement. Pour éviter ça, Il suffirait qu’elles soient « désexualisées ».

On va pousser des hauts cris : comment ça « désexualiser » ? La nature a doté le corps humain de zones qui attirent le désir sexuel – on n’y peut rien. Mais alors, comment comprendre l’indifférence des hommes devant les tenues que portent au quotidien les femmes dans différents pays. Ainsi des habits d’été de jeunes femmes occidentales comparées aux femmes talibanes. Les hommes vont-ils agresser les femmes qui se promènent en bikini sur la plage ?

Le corps des femmes peut, selon la façon dont elles le dénudent ou pas de façon coutumière, être désexualisé ou au contraire hyper-sexualisé. Seulement à l’encontre de l’opinion ordinaire, c’est le vêtement qui cache qui sexualise ce qui est caché et celui qui dévoile qui banalise ce qui est dévoilé. Donc Lulu a parfaitement raison.

 

- On a l’habitude d’accuser l’islam de développer l’obsession sexuelle des hommes en faisant des femmes des pièges à fantasmes. Mais restons humbles : le christianisme en a fait tout autant, qu’on se rappelle cette phrase de Nietzsche :

« Le christianisme a donné du poison à boire à Eros. Il n'en est pas mort, mais il a dégénéré en vice. » (Par-delà le bien et le mal § 168)

jeudi 18 septembre 2025

Lecornu 1.0 : démission ! – Chronique du 19 septembre

Bonjour-bonjour

 

Edi Rama le Premier ministre albanais, a nommé Diella (« soleil », en albanais), une IA, à la tête du ministère des marchés publics. Une façon pour lui de s’assurer que ces derniers soient « exempts de corruption à 100% ». « Chaque denier public soumis à la procédure d’appel d’offres sera parfaitement transparent » a-t-il assuré.

Pour plus de réalisme, on a doté Diella d’un visage – tout aussi virtuel que sa pensée :

 

 

 (Lire ici)

- Laissant de côté les polémiques qui en Albanie accompagnent cette « nomination », je me prends à rêver : et si nous aussi nous avions un(e) premi.er.ère ministre virtuel.le ? 

Que diraient les banderoles des syndicats défilant dans la rue pour refuser les décisions d’un premier ministre inventé par IA ? 

– Appelons-le « Chat-Lecornu 1.0 » Ça ferait ça : « Lecornu 1.0, t’es foutu / Lecornu 2.0 est dans la rue »

Avant d’en arriver là il faudrait quand même s’être entendu sur la légitimité d’un tel modèle. Qu’on ne puisse contester la ligne politique génératrice des choix opérés par IA. A moins qu’on ne décide de tracer un but général du genre « lutte contre la pauvreté » ; « recherche de l’égalité la plus grande » ; ou encore « le plus de liberté possible » - à ce compte la devise de la République suffirait – ou presque.

Ensuite, il faudrait faire admettre à tous que l'IA en question repose sur une science capable de prendre en charge ces buts pour leur assigner un programme d’action rigoureux par lequel les sacrifices exigés permettraient bientôt d’arriver à des lendemains féconds.  

Pas facile ? Les albanais y sont bien arrivés, pourquoi pas nous ? Il est vrai que ce qu’ils attendent de la machine c’est seulement la transparence et rien d’autre.

Mais c’est déjà beaucoup.

… Il est vrai que l’opposition albanaise conteste même ce recours à la machine : « Même Diella sera corrompue en Albanie. » disent-ils.

mercredi 17 septembre 2025

Macron, Louis XV : même combat – Chronique du 18 septembre

Bonjour-bonjour

 

Un peu d’histoire de France : lorsque Louis XIV fut à l’agonie, il fit venir près lui le futur Louis XV encore enfant (il a 5 ans) et lui fit cet aveu : l’amour de la guerre a été pour lui une faute dont il lui faudrait se prémunir. Et pour cause : Louis XIV mourait en laissant à son successeur une dette de 600 millions de livres, coût des guerres incessantes menées par la France – l’État était au bord de la faillite. (Lu ici)

L’intérêt du sujet est de comprendre comment la France s’est désendettée et quel prix il y eut à payer pour cela – car peut-être pourrait-on en tirer des conclusions utiles encore au jourd’hui ?

Vous trouverez ici le texte intégral d’un article fort bien documenté intitulé « La dette en France de 1715 à 1726 ». Je ne peux détailler ici toutes les procédures mises en œuvre pour résorber cette dette dont la France de l’époque ne parvenait pas à soutenir le remboursement. Rappelons seulement que l’une des mauvaises idées mises en œuvre fut le système de Law qui consistait à manipuler la monnaie tout en créant une banque d’émission ce qui revenait à privatiser la dette. De manipulation en manipulation, la spéculation s’empara du système de Law et entraina sa banqueroute.

- Finalement l’auteur de l’article conclut ainsi : « la monarchie française gagna la capacité de s’endetter plus efficacement sans celle d’augmenter les impôts de façon permanente pour faire face à ses engagements. »

Deux constats que nous faisons aujourd’hui à l’identique :

- Oui, la France trouve à alimenter ses emprunts sur le Marché sans aucune difficulté

- Le défaut de ressources vient toujours d’une insuffisance des impôts. 

Macron, Louis XV : même combat.

mardi 16 septembre 2025

Kick-boxing-flic – Chronique du 17 septembre

Bonjour-bonjour

 

Pauvres policiers ! Tourcoing, Reims : même lorsque leur uniforme est au placard, ils ne sont plus à l’abri.

« Violence extrême contre les policier », « lynchage » : « On ne fait plus peur, on est devenu des cibles » - voici les propos relevés dans la presse au sujet des policiers lynchés par des voyous. Et ce n’est pas nouveau : rappelez-vous du temps des Gilets-Jaunes de ce manifestant boxant un policier pourtant équipé pour résister :

 


Et alors ? Voir des voyous brutaliser des policiers, est-ce nouveau ? On sait bien pourtant qu’en troupe, les CRS sont capables de défaire brutalement des manifestants, au point que ce sont eux qui viennent se plaindre des brutalités policières.

Je suppose que l’envie d’aplatir le nez des crapules qui leur coupent la route ne manque pas à nos policiers. Et pourtant : à Reims, samedi dernier, il y a avait 7 policiers et en face d’eux une dizaine de fripouilles qui n’avait ni barre de fer ni coups de poing américains. Comment se fait-il que pas un d’entre eux ne se soit retrouvé à l’hôpital où il n’y aurait plus eu qu’à le cueillir ?

Conclusion : nos policiers sont trop tendres et inexpérimentés pour faire ce métier. Il faut les former aux sports de self-défense, aux arts martiaux comme le taekwondo, ou même plus simplement au karaté.

Quand 10 voyous pleins de bière viendront en vociférant poing levé, s’il y a devant eux 7 policiers qui savent faire ça :


 

… alors, moi je dis : ce n’est pas eux qu’on va retrouver à l’hôpital.

lundi 15 septembre 2025

Des nouvelles du Président du MEDEF – Chronique du 16 septembre

Bonjour-bonjour

 

Patrick Martin, Président de l’organisation patronale va bien. Certes il déplore les menaces d’imposition des entreprises, mais qu’en est-il vraiment ? 

Pour le savoir, nous avons voulu tester son sourire en le comparant à celui de l’animal le plus proche du patron des patron : le requin.

Pas de doute : ça matche. Voyez plutôt :

 

 

Si je me permets une telle comparaison, c’est parce qu’il apparait de plus en plus que notre époque va sélectionner prioritairement des hommes et des femmes capables de jouer de leur force pour s’imposer au premières places de la société. Finies les personnalités pacifiques, celles qui règlent les conflits par des concessions mutuelles. Place aux requins qui avalent d’abord et qui rejettent après ce qui ne leur convient pas.

Et chez nos gouvernants ?

Hélas ! Notre nouveau 1er Ministre semble avoir des soucis avec ses grosses molaires du fond de la bouche.

 

 

Problème de dent… de sagesse ?

dimanche 14 septembre 2025

Vroum-vroum quand même – Chronique du 15 septembre

Bonjour-bonjour

 

Un chroniqueur est quelqu’un que s’efforce de coller à l’actualité, voire même qui cherche à deviner parmi les info du matin, celles qui sont les prémices des évènements qui seront reconnus comme majeurs demain.

Pourtant il arrive aussi que certaines informations apportent une lueur vacillante, reflet d’un passé qu’on croyait révolu, mais dont on va s’efforcer de conserver le témoignage.

- Ainsi de la voiture dont on sait aujourd’hui qu’il faut la dire « thermique » pour la distinguer de « l’électrique » - de même que la photo-pellicule est « argentique » et non numérique.

C’est ainsi qu’on recueille le témoignage de vieux qui ont conduit, comme moi, des voitures aujourd’hui classées comme véhicule de collection – comme cette Dauphine fabriquée en 1960 par Renault

 


- Cet article évoque un homme aujourd’hui âgé de 92 ans et qui conserve dans son garage une impressionnante collection de voitures de cette lointaine époque.

 

Je voudrais dire que la nostalgie d’une jeunesse envolée ne suffit pas à épuiser le sens de ce genre de collection. Écoutez plutôt ce qu’on dit de cet homme : « De nombreux détails, tels que le bruit du moteur et l'odeur de l'essence, le transportent à une époque où conduire signifiait liberté et aventure. » (art. cité)

Deux remarques :

            - D’abord on note que le progrès en matière automobile est marqué par la disparition des odeurs et du bruit. Nos voitures sont à présent inodores et silencieuses, ce qui soit dit en passant, est un vrai problème pour les super-cars de sport, tels que Ferrari ou Lamborghini dont le rugissement caverneux a disparu au profit d’un bruissement à peine audible.

            - Nos voitures ne sont plus aujourd’hui cet instrument de liberté et d’évasion. Les amateurs d’aventure s’imaginent plutôt partant à vélo les sacoches bourrées de matériel de camping.

Autrefois les jeunes aventuriers partaient à bride abattue sur des destriers fougueux. Il y a un siècle c’était à bord de voitures pétaradantes et fumantes. Et aujourd’hui ?


samedi 13 septembre 2025

« Liberté – Égalité – Réalité » – Chronique du 14 septembre

Bonjour-bonjour

 

Courrier International nous rapporte ici un condensé des réactions de la presse internationale suite à la crise de la dette publique en France – crise assortie du départ de François Bayrou, 1er ministre.

- Article présenté avec une question : la France est-elle « le pays de l’irresponsabilité collective ? »

- Question développée ainsi : en matière de dépenses publiques, les Français sont-ils une « bande d’irresponsables joueurs ? » Ou font-ils preuve d’une résistance saine contre le dogme de l’austérité ? 

Les avis divergent mais je retiens le ton général : « Il y a dans le pays “une forme d’abandon de soi”. “Si la faillite financière n’est pas encore là, ce n’est pas le cas de la faillite morale. […] Mieux vaut la crise de l’État que les économies, la révolte plutôt que les réformes. »

Vu de l’étranger, la crise de la dette publique française aboutit à une crise politique, et le choix du budget n’est en réalité pas autre chose qu’un choix de société – d’où la violence des réactions politiques au vote du budget. 

Depuis 1789 la France montre la voie de la liberté et de la dignité morale au monde entier, et elle prétend continuer à le faire indépendamment du déni de réalité que cela suppose. Enrichir les pauvres sans prendre aux riches, voilà la nouvelle forme de ce credo.

Mais les marchés sont là, qui veillent. Et pour eux la crise française est perçue sur fond de la nouvelle donne internationale, qui demande aux pays européens de fournir un effort, considérable pour se réarmer, tout en perdant des parts de marchés à l’international. Dans ce cadre, la France ne pourrait s’en tirer qu’avec le soutien de l’Europe qui devrait émettre de la dette sous forme de titres de créance européens. Autrement dit, le problème n’est même plus de savoir si nous allons résorber notre dette souveraine, mais à qui nous allons continuer à devoir de l’argent.

- Mais qu’est-ce que ça change ? Voyez ce qu’est devenu le français, ce fier libérateur de l’Humanité :