Alexandre
Benalla au 20h de TF1 : "Je n'ai donné aucun coup. On essaie d'atteindre
le Président, c'est profondément injuste. Il n'y a pas d'affaire d'Etat juste
une affaire d'été" (Vu ici)
Je ne sais pas
si vous êtes comme moi, mes chers lecteurs, mais moi, l’ « affaire »
Benalla, j’en ai ras-le-citron. Car, entendre encore et encore l’histoire de
cet homme qui serait l’indice de l’existence d’une équipe de l’ombre chargée
des basses besognes de la Présidence – basses besogne dont on découvre alors
l’existence jusqu’ici ignorée – ça fait juste suer, non pas de canicule mais
d’ennui.
Heureusement,
monsieur Benalla a le sens du bon mot, lâché juste quand il faut et là où il
faut, comme ici de l’assonance de l’Etat et de l’été, assorti du contraste
entre cette ressemblance et la différence du sens ; car on se doute qu’une
affaire d’Etat dure un peu plus qu’un été. Bref, monsieur Benalla nous pond une
paronomase, l’air de dire : « Vous
voyez, mon cas me donne si peu de souci que j’ai encore l’esprit suffisamment
libre pour faire un bon mot à cette occasion. »
Cette
remarque n’aurait pas plus d’importance que de nous faire sourire si elle ne venait
nous rappeler combien la presse (écrite pour l’essentiel) a donné d’importance à
ces jeux de langages et cela depuis la création du journal Libération en 1973
(voir ici). On remarquera que, malgré son évolution politique, ce journal ne s’est
jamais départi des ces jeux et calembours qui ont fait sa marque de fabrique,
peu à peu reprise par toute la presse, jusqu’aux titres les plus sérieux. Car c’est
un peu comme le sucre dans les confiseries : au début on s’en délecte, et
puis, l’habitude venant, on lui demande juste d’être sucrée pour qu’on remarque
qu’il s’agit bien d’un bonbon.
Bref : le
journal qui a débuté dans ce genre a été le Canard enchainé, pour le quel il constituait un marqueur de « journal
satyrique ». Suite à l’aventure Libé, c’est juste un moyen d’attirer l’attention.
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