"Un
bonheur éternel", titre L'Equipe, qui reprend donc le concept
d'immortalité déjà présent en Une il y a 20 ans (Je n’invente rien, je lis ici)
Moi, vous le
savez, j’ai plutôt mauvais esprit, prompt à ricaner quand je peux me moquer de
mes compatriotes surpris en flagrant délit de sottise. Mais là, je reste sans
voix, sans ricanement, la bouche arrondie en un « Oh ! » de
stupéfaction.
Car, voilà
que le concept d'éternité nous vient non d’une intuition de notre âme, ni de
la beauté du monde, ni de l’amour triomphant, mais bien par le football.
Déjà, notons
que, si on suit Kant, le concept n’est ni une idée générale ni une intuition –
ce que bien entendu l’éternité ne peut pas être. Mais il y a concept quand
même lorsqu’une idée suit la forme
logique du concept et qu’en plus elle a la
possibilité́ de trouver un objet auquel se rapporter. En effet, sans ce
dernier, le concept n'a pas de sens et il reste totalement vide de contenu :
c’est donc cela que veut dire l’Equipe :
le bonheur qui a saisi les supporters hier soir après la victoire de l’équipe
de France de football a donné un contenu à l’idée qu'ils pouvaient avoir de l’éternité : " ce
bonheur là, il est impossible qu’il finisse un jour".
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