/ N.B. Ce qui suit a été rédigé avant la mise au
point du Ministère de l’Education nationale faisant savoir que cette jeune
bachelière avait reçu des propositions fort alléchantes mais les avait refusées
– en particulier à Janson-de-Sailly (voir ici). Nous nous en réjouissons, mais
nous ne croyons pas que cela suffise à falsifier notre article car cette
information a permis de soulever une situation beaucoup plus générale, à savoir
que la Polynésie – et d’autres territoires – passait après la Métropole dans le choix post-bac/
o-o-o
Avec 20 sur
20 en philo, 20 en histoire, 20 en maths, 20 en physique-chimie, 20 en anglais,
20 en mandarin, 20 en espagnol, et 20 en natation, Ranitea, élève de terminale
S au lycée La Mennais de Papeete a, presque fait un sans-faute. Ses seuls
petits écarts : un 15 en TPE, un 18 en sport (notez qu’elle est championne de
Polynésie du 800 m nage libre). En français, elle a obtenu 18 à l'écrit et 19 à
l'oral.
Et pourtant,
elle reste à la recherche d'un établissement pour l'accueillir à la rentrée :
elle a été refusée dans tous les établissements parisiens dans lesquels elle a
postulé et reste en liste d'attente dans le lycée toulousain Pierre-de-Fermat
pour une classe prépa d'ingénieurs.
Pour Valérie
Faua, directrice du lycée privé La Mennais, « on est forcé de constater
qu'être en Polynésie française, ça peut défavoriser les élèves qui demandent
des formations bien particulières (..) » (Lire ici)
… Ainsi les derniers seront les premiers, et
les premiers seront les derniers.
Je suppose
que notre Président qui soutien les « Premiers-de-cordée » va faire
quelque chose pour cette brillante jeune fille qu’un Jury inepte a laissé de
côté ?
Et si c’était
une preuve de plus que la machine ferait le travail mieux que les
humains ? Si en programmant correctement les algorithmes des
ordinateurs du Ministère on obligeait la sélection à ne pas tenir compte de la
localisation des établissements, ni de leur nature (publique ou privée) ?
Bref, si on faisait confiance à la machine qu’on peut paramétrer de bout en
bout plutôt qu’aux options d’un jury qui peut obéir à des préjugés ?
On a cru que
l’examen des dossiers par des personnalités choisies en fonction de leur
expérience était une garantie de bons résultats. Mais on a oublié que parfois
ces expériences étaient des œillères qui allaient systématiquement éliminer
ceux qui auraient eu dans d’autres circonstances des chances de réussites.
J’ai connu le
cas d’un Inspecteur qui, lors de commission de sélection pour des affectations post-bac avait ostensiblement
retourné la pile des dossiers qui était devant lui, afin de contrer une
éventuelle volonté de discriminer ?
Et si dans
ces cas-là aussi, comme dans les Ecritures, il pouvait se faire que « les
derniers deviennent les premiers » ? (1)
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(1) Il s’agit
de la célèbre parabole de l’ouvrier de la onzième heure Matthieu 20 :
8 Quand le
soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers,
et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. 9 Ceux de la
onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier. 10 Les premiers vinrent
ensuite, croyant recevoir davantage; mais ils reçurent aussi chacun un denier.
11 En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison, 12 et dirent:
Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous,
qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur. 13 Il répondit à l'un
d'eux: Mon ami, je ne te fais pas tort; n'es-tu pas convenu avec moi d'un
denier? 14 Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier
autant qu'à toi. 15 Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux?
Ou vois-tu de mauvais oeil que je sois bon? – 16 Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront
les derniers.
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