samedi 29 juin 2019

JEAN-CLAUDE ROMAND EST SORTI DE PRISON CE 28 JUIN POUR S’INSTALLER DANS L’ABBAYE DE FONTGOMBAULT (INDRE)

Après 26 ans de détention, Jean-Claude Romand, le faux médecin qui avait assassiné sa femme, ses enfants et ses parents, est sorti de prison ce 28 juin, pour s’installer dans l’abbaye de Fontgombault (Indre). Avant lui, d’autres anciens détenus ont été accueillis par des religieux, comme Michelle Martin, qui fut complice et ex-femme de Marc Dutroux, et qui, après 16 ans de prison obtint sa libération conditionnelle et fut accueillie dans le couvent des Clarisses à Malonne, près de Namur (sud du pays). Après avoir longuement hésité, les Clarisses avaient accepté d’accueillir l’ancienne détenue en disant suivre l’exemple de saint Augustin, grand défenseur du droit d’asile qu’il voulait appliquer à tous, innocents comme coupables. (Lire ici)

Encore un exemple de l’intérêt des « faits divers » : on démarre avec une lecture consacrée à la remise en liberté d’un détenu potentiellement encore dangereux, et on se retrouve avec saint Augustin et le droit d’asile. Sauf qu’on découvre en se documentant que ce droit est tout sauf une évidence, même pour l’Eglise. Que ceux qui en doutent aillent voir ici : pour les hébreux de l’Ancien Testament, nul droit pour les méchants, et surtout pas le droit d’asile. Pour saint Augustin, le droit d’asile doit s’exercer pour protéger les justes et les bons, tout en s’assurant de la force nécessaire pour surveiller les crapules qui s’immisceraient frauduleusement dans le nombre. Quant à l’Eglise actuelle elle reconnaît que la charité impose le secours aux démunis et aux migrants, tout en tempérant cette obligation par la priorité des secours dûs aux proches et aux compatriotes, ainsi que l’obligation pour les réfugiés de reconnaissance à l’égard du pays d’accueil, sans oublier de respecter ses lois.
On reconnaitra sans doute la même attitude dans l’accueil accordé par les monastères des anciens détenus évoqués ici. Toutefois on remarquera que la notion de rachat par la sanction reste posée : si ces condamnés ont purgé leur peine et payé leur dette à l’égard de la société, alors qu’est-ce qui leur reste à purger pour être admis parmi les gens honnêtes ?

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