Le personnel commence à saturer car, déjà dimanche, des militantes en burkini ont fait irruption en maillot couvrant, afin de faire changer le règlement. Celui-ci, comme dans de nombreuses piscines municipales, interdit le port du burkini, ce maillot de bain intégral. Pour ces militantes, c'est discriminatoire. (lire ici)
Marlène Schiappa a déclaré de son côté : « Les offensives, quand on vient à des dizaines de femmes en burkini, il y a un message politique derrière. Le message politique c’est "couvrez-vous" et vise à créer une nouvelle norme. Je ne crois pas souhaitable de créer cette nouvelle norme. Je pense que les valeurs de la République c’est aussi que chaque femme puisse porter un maillot de bain, sans pression d’aucune sorte alors qu’on voit bien qu’il est encore parfois difficile pour certaines femmes de simplement sortir dans la rue en tenue d’été, en débardeur ou en robe courte. C’est un combat culturel qui est à mener. »
Quant au maire de Grenoble, il a interdit purement et simplement le port du burkini au nom des règles d’hygiène. Le burkini ça peut contenir plein de microbes, raison pour la quelle on ne peut non plus venir se baigner en bermuda ou en short.
Mais enfin, inutile de se cacher derrière son petit doigt : si le maire a pris cet arrêté, c’est parce qu’il n’avait rien d’autre pour empêcher le port du burkini comme discriminatoire à l’égard des femmes.
Les quelles soit ne disent rien soient disent : Et s’il nous plait, à nous, d’être pudiques ?
Bien sûr les anglo-saxons se marrent de voir les français embourbés dans des combats confus où les principes s’étripent les uns les autres au noms de l’universalité. Eux, ils n’y croient pas à l’universalité, au point de tolérer (parfois) des sentences de tribunaux communautaires appliquant la charia.
On est toujours dans la même contradiction : d’une part respecter les règles républicaines qui interdisent de limiter sans des raisons fortes les libertés individuelles, comme de s’habiller comme chacun le veut à condition que la décence soit respectée ; d’autre part, veiller à ce que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, sans que personne ne puisse s’y opposer.
A ce jeu, c’est quand même Marlène Schiappa qui est la plus claire : on croit que le burkini est discriminatoire parce qu’il impose aux femmes des vêtements qui cachent leur corps et que cacher ces corps ça suppose qu’ils soient mauvais et impurs. Là dessus vient se greffer une couche supplémentaire, attribuant à l’islam cette croyance en l’impureté des femmes, et donc jugeant qu’une telle religion ne peut coïncider avec les valeurs qui sont les nôtres. Bien entendu, nulle revendication identitaire puisque les valeurs chrétiennes ne sont pas loin de penser la même chose à propos des femmes que les musulmans.
Alors ? Aujourd’hui est la journée mondiale du naturisme : choisis ton camp, camarade.
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