vendredi 28 février 2025

Peuple américain, réveille-toi : Trump est devenu fou ! – Chronique du 1er mars




Bonjour-bonjour

 

Consternation ! Tel est le mot qui revient à chaque récit de la rupture entre le Président américain et Volodymyr Zelensky. Lors de la conférence de presse à la Maison blanche, la violence et la grossièreté des propos, le mépris pour les engagements de l’Amérique ainsi qu’à l’égard des conséquences de ces renversements d’alliance – au point qu’on en arrive à penser que Donald Trump est désormais un allié de la Russie – tout cela provoque la peur des guerres qui risquent d’en résulter chez nous, les européens.

Et surtout nous sommes ramenés à un lointain passé, lorsque les traités entre les États n’avaient de valeur que s’ils étaient soutenus par une force armée respectable. Nous qui avons vécus sous le parapluie atomique américain, nous voilà contraints de nous doter d’un grand potentiel d’armement (et cela à grande vitesse): nous devrons donc renoncer aux budgets alloués à des projets civils pourtant indispensables. 

==> Plus d’avions, de missiles, de drones = moins d’hôpitaux, d’écoles, de prisons.

 

En attendant, la stupéfaction vient aussi de l’inertie apparente du peuple américain. Comment ! Voilà un homme qui de son bureau de la Maison Blanche prend seul des décisions qui renversent les alliances et autant que faire se peut supprime les libertés démocratiques telles que celles de la presse (privée de sources officielles), ou celle des citoyens qui perdent certains de leurs droits, tels que l’IVG ou la transition de genre ; qui transforme les ennemis historiques de l’Amérique en alliés au point de répéter servilement la propagande du Kremlin – provoquant en réaction la presse internationale qui commence à surnommer le Président américain le « caniche de Poutine » ; ou bien de donner un pouvoir discrétionnaire sur l’administration à Elon Musk qui n’a reçu aucun mandat démocratique.

Bref : où est le peuple américain ? Ces citoyens qui habituellement défendent leurs libertés contre les abus du pouvoir en descendant dans les rues ou en faisant des sit-in énormes sur les campus de leurs universités ? Qui bloquent les routes avec leurs poids lourds ? Les voilà inertes ?

Où est donc la lutte populaire pour défendre la démocratie ?

jeudi 27 février 2025

A Tchernobyl, un champignon se nourrit de la radioactivité – Chronique du 28 février

Bonjour-bonjour

 

La découverte que tout le monde espérait sans trop y croire vient de se produire : à Tchernobyl prospère un champignon « radiotrophe » qui se nourrit de la radioactivité et donc qui décontamine le site. Le «Cladosporium sphaerospermum» s'épanouit en absorbant les radiations pour les transformer en énergie métabolique  : si ce champignon est exploitable, il pourrait éviter de coûteuses opérations de décontamination, aujourd'hui réalisées par une main-d'œuvre humaine dans des conditions dangereuses. (Lu ici)

 

- Mais ce n’est pas tout : on apprend incidemment (grâce à Wikipédia) que ce champignon n’est pas seul à posséder cette caractéristique, et que toute une classe de champignons sont également radiotrophes :

 

 


Champignons radiotrophes

 

Ce champignon, capable de capter les rayonnements ionisants et de les transformer en énergie utile à son métabolisme, pourrait donc nous aider à nettoyer les déchets nucléaires : finies les angoisses de ces déchets de nos centrales capables de contaminer la nature des milliers d’années après qu’ils aient été générés par nos centrales. Alléluia ! 

- Attendez, j’ai gardé le meilleur pour la fin. Car la substance grâce à laquelle ces champignons se nourrissent de radioactivité n’est pas si rare que ça : il s’agit de la mélanine, molécule présente également dans notre peau et qui lui permet de bronzer. Et donc : une petite manipulation et hop ! Voilà les humains (africains à la peau noire particulièrement) qui deviennent capables de dégrader la radioactivité et sa nocivité avec.

- Et maintenant, rêvons un peu. Ces champignons auraient gardé intacte une propriété datant des premiers moments de la vie sur terre quand les proto-organismes devaient affronter des conditions extrêmes de chaleur et de radioactivité. Dégradées dans la plupart des cas, mais maintenues actives dans quelques autres, voilà ces capacités, qui nous font pourtant défaut aujourd’hui, susceptibles de revenir à la vie.

Merci la nature !

mercredi 26 février 2025

La fin des idéologies – Chronique du 27 février

Cynisme : subst. masc.

Définition : attitude cynique, mépris effronté (= qui n'a honte de rien) des convenances et de l'opinion qui pousse à exprimer sans ménagements des principes contraires à la morale, à la norme sociale.

- Emploi : décrire les déclarations de la nouvelle administration américaine depuis l’élection de Donald Trump.

 

Bonjour-bonjour

 

Oui, le cynisme est vraiment le mot du jour, celui qui rend compte du langage normal et convenu entre les États, celui en tout cas qui nous vient de Washington.

Car, comment qualifier autrement les déclarations du nouveau Président des USA, celles qu’il utilise pour expliquer que la fourniture de l’argent américain destiné à financer les armes dont l’Ukraine a besoin pour repousser l’envahisseur russe, est subordonné à l’accès gratuit aux « terres rares » contenues dans son sous-sol ? D’ailleurs le Président Zelensky doit se rendre là-bas aujourd’hui, sans doute pour marchander l’échange terres rares contre dollars.

 

- La politique s’affiche à présent sans aucune dissimulation, sans aucun ornement moral, sans affichage de défense de la justice. C’est là qu’on comprend que les idéologies sont bien mortes – mortes et enterrées.

Voyons le détail. Comment l’administration précédente expliquait-elle les milliards fournis à l’Ukraine, avec les missiles et les avions, etc. ? Par l’impératif de sauver la liberté d’un peuple, liberté garantie par le droit international et bafoué par un pays qui, sans autre justification que l’ambition démesurée de l’autocrate qui la gouverne l'a envahie et qui menace de passer à d’autres invasions dès l’Ukraine annexée. Pas de condition à cette aide, la morale et la justice commandent ici de façon impérative. Comme le dit Kant si c’est un impératif catégorique, alors « il faut parce qu’il faut ».

Du temps de la guerre froide il y avait deux camps : celui des travailleurs en lutte pour un avenir radieux et contre l’oppression imposée par les capitalistes. Et puis celui des défenseurs de la Liberté, en lutte contre la dictature communiste. Pas de marchandage possible, rien que le gain d’argent pourrait justifier.

Alors bien sûr, il était toujours possible de chercher derrière ce « rideau de fumée idéologique » l’égoïsme des États et la cruauté de l’ambition personnelle des dirigeants. - Mais au moins on savait que les relations entre États devaient rendre des comptes à la Morale et à la Justice.

… Mais ça, c’était « avant ».

mardi 25 février 2025

Un charmeur de Président – Chronique du 26 février

Bonjour-bonjour

 

Dans cet article, Paris-Match rapporte que la presse américaine unanime salue la conférence de presse improvisée que le Président français a tenue dans le bureau ovale de la Maison Blanche avec Donald Trump. Emmanuel Macron détendu, donnant du « cher Donald » au président américain - gestes amicaux, petite tape sur le genou, tout y était pour faire de ce moment une occasion où, dans la meilleure ambiance, des vérités venues d’Europe se sont fait entendre aux oreilles du Président américain.

Et pourtant, le moment du départ venu, le bilan fut tristement maigre, les Etats-Unis mêlant à l’ONU leur vote à ceux de la Russie et de la Chine – sans parler d’autres petites dictatures exotiques.

C’est une situation qui est familière pour nous, français qui pratiquons la « méthode Macron » depuis bientôt 8 ans. Il ne s’agit pas simplement de dire que le Président français manie le verbe avec l’art consommé de faire croire à ses interlocuteurs à la bénignité de ses propos ; car il y a un « quelque chose » de plus qui se passe. Devant Emmanuel Macron, les hostilités se résorbent, les velléités hostiles se dégonflent, les oppositions se dégrippent. 

- Mais voilà : sorti de l’entrevue, les propos reviennent à leur ancienne position - l’effet Macron ne fonctionne qu'avec sa présence. 

Du coup vient l’idée que l'efficacité de son art joue avec l’expression de son visage, son parfum ( ???) – que sais-je ? Tout cela participe de l’effet-Macron.

 


Que pensez-vous de cette comparaison ? Sans la musique du charmeur je n’ai jamais entendu dire que les serpents qui dodelinent de la tête et du corps au son de la flute deviennent ensuite de gentils animaux de compagnie.

Le charme existe mais son effet ne dure que ce que dure l’action du charmeur.

lundi 24 février 2025

Les méchants peuvent-ils être heureux ? – Chronique du 25 février

Bonjour-bonjour

 

Je vais vous parler aujourd’hui de l’affaire Joël Lescouarnec, ce chirurgien qui passe en jugement ces jours-ci pour avoir agressé sexuellement 299 personnes endormies lors de ses interventions.

Cet évènement soulève deux problèmes : 

* L’un sur lequel je reviendrai un jour : certaines de ces victimes n’avaient aucune conscience de ces attouchements subis alors qu’elles étaient encore sous l’effet de l’anesthésie.

Au cours de l’instruction, la police a mis sous leurs yeux les descriptions de ces gestes criminels, écrites par le chirurgien lui-même et qui les concernaient personnellement. Depuis elles vont mal, de plus en plus mal. On évoque des symptômes inexpliqués antérieurs à la découverte qui n’ont fait que s’aggraver avec l’instruction du procès. Il s'agit du processus bien connu d'anamnèse. Mais on se demande si la justice punitive doit se faire à ce prix.

* D’autre part, la police a découvert dans le « journal du violeur » de Joël Lescouarnec, outre la description minutieuse de ses victimes et des sévices qu’il leur a infligées, quelques remarques plus personnelles, dont celle-ci « Tout en fumant ma cigarette du matin, j'ai réfléchi au fait que je suis un grand pervers. Je suis à la fois exhibitionniste [...] voyeur, sadique, masochiste, scatologique, fétichiste [...], pédophile. Et j'en suis très heureux. » (voir ici)

- La philosophe retrouve alors l’une des plus vieilles questions de la morale : « Y a-t-il un bonheur possible pour les méchants ? » Une réponse positive, bien que raccord avec l’histoire véridique de certains tortionnaires morts tranquilles très vieux après avoir joui de leur crimes durant une longue vie, a fait tellement scandale qu’on a imaginé une éternité de souffrances subies dans la géhenne de Lucifer. Il fallait absolument que la justice passe, si ce n’est dans ce monde, alors que ce soit dans l’outre-tombe.



Reste que tout cela ne résout pas la question : peut-on être heureux en infligeant à autrui le malheur ? Le bonheur est-il donc une récompense ? N’est-elle accordée qu’aux justes ?

A titre de documentation je conseille ces deux ouvrages de Sade : Juliette et les prospérités du vice ; et puis Justine et les infortunes de la vertu.

dimanche 23 février 2025

2025 : un emprunt national pour financer l’armée – Chronique du 24 février

Bonjour-bonjour

 

On le devine, les milliards qu’il va falloir injecter dans nos armées pour contribuer à la création d’une défense européenne devront être ponctionnés sur les autres budgets de la nation : pas question de venir s’endetter encore plus sur les marchés. Quant à créer un impôt spécial armée européenne, on n’y pense même pas : ce serait l’émeute.

D’où l’idée de faire un emprunt d’État faisant appel à l’épargne des français ; après tout on sait qu’elle est bien alimentée, et qu’elle ne sert pas à grand-chose, sauf à sécuriser l’avenir : en prêter un peu pour l’armée, n’est-ce pas aussi une façon de nous sécuriser ?

 

- Jeudi 20 février, dans ses réponses sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de recourir à l'emprunt pour financer les dépenses militaires, à l'échelle nationale comme à l'échelle européenne. 

« Si l'hypothèse était vérifiée, ce ne serait évidemment pas la première fois que la France aurait recours à cette solution. Ce fut déjà le cas à l'époque révolutionnaire, en 1793, pour financer l'effort de guerre d'une nation déclarée en danger, mais le conflit où la France a recouru le plus massivement à cette arme fut la Première Guerre mondiale, à partir de 1914, à un moment où l'impôt sur le revenu, voté sur le principe en 1913, n'avait pas été mis encore en pratique. » (Lire ici)

 

L’hypothèse est séduisante, car outre le fait de nous doter d’une défense digne de ce nom et susceptible de nous faire respecter, on aurait aussi l’occasion de réanimer notre patriotisme par l’évocation de la France de la Grande Guerre.

D’ailleurs, les affiches destinées à faire la publicité de l’emprunt national sont déjà prêtes : il n’y aura qu’à reprendre celles de 1914 – telle celle-ci :

 

 


Une affiche sobre, lisible, pleine de dynamisme : que demander de plus ? Il n’y aurait qu’à revoir l’équipement du poilu, et le tour serait joué.

samedi 22 février 2025

Summum jus, summa injuria – Chronique du 23 février

 Summum jus, summa injuria = Quand on veut appliquer le droit de façon trop stricte, on commet la plus grande des injustices.

 

Bonjour-bonjour

 

Le classement sans suite pour "absence d'infractions", de la plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse visant Julien Bayou, suivi des « excuses » du parti Écologiste pose s’il en était besoin la question des réactions hostiles provoquées un peu partout par les dénonciations pas nécessairement étayées à l’encontre d’hommes accusés d’attitudes sexuellement agressives à l’égard des femmes.

On lira ici le déroulé de cette affaire qui a entrainé en septembre 2022 la mise en retrait de Julien Bayou, alors qu’il était patron du parti écologiste et coprésident du groupe à l'Assemblée. Ce qui importe c’est que le Parti « Les Écologistes » a publiquement déploré les « souffrances » et les « conséquences négatives » que cette affaire a provoquées chez l’ancien patron du parti – lequel accuse la direction actuelle de « médiocrité » et de « lâcheté ».

« Nous regrettons l’impact qu’[elle] a eu sur notre mouvement, autant critiqué d’en faire trop que pas assez, et sur l’ensemble de ses militants et militantes », ajoute le parti, précisant qu’il va engager un débat interne sur « les enseignements à en tirer ».

 

Reste que ce cas pose de façon lumineuse la question des dégâts causés par la condamnation, avant toute investigation, d’hommes sur la simple plainte de femmes. Ce cas est celui d’une justice qui se veut immédiate et sans appel – une justice où la simple autodésignation comme victime vaut preuve. « Il faut écouter la parole des femmes, elles ont été trop longtemps privées de toute attention » peut-on entendre. Oui, bien sûr. Mais après avoir recueilli la plainte, il faut vérifier les faits. À la différence de la justice de l’ancien régime qui se contentait des aveux arrachés sous la torture pour la preuve du délit, nous nous refusons à condamner sur simple aveu : il faut des faits.

Plus encore : derrière ces évènements nous retrouvons la présence de la justice populaire, dont l’unanimité de l’indignation suffit pour rendre son verdict.

Il s’agit de faire passer la justice là où autrefois elle ne passait pas. Mais prenons garde : depuis les romains on sait que « Summum jus, summa injuria »

vendredi 21 février 2025

Les intouchables – Chronique du 22 février

Bonjour-bonjour

 

L’affaire du Collège de Betharram est exemplaire pour montrer les mécanismes de l’immunité accordée par la société à des criminels connus comme tels par tous. On ne cesse en effet d’exhumer les plaintes portées par les victimes à l’encontre des enseignants de cette institution catholique, classées sans suite régulièrement durant plus de 50 ans, jusqu’à ce qu’elles permettent aujourd’hui de mettre en cause l’actuel Premier ministre, ce qui en dit assez long sur l’indifférence actuelle à l’égard de la justice comme déclencheur de l’affaire.

Admettons que seules les violences sur les enfants aient été connues – et non les abus sexuels. Reste que certaines des claques administrées à ces enfants leur ont crevé le tympan, fait forcément connu de tous les proches, et cela n’a ému personne. Il est vrai qu’à l’époque, les taloches pleuvaient sur les petits et que les bonnes gens considéraient habituellement cela comme la seule façon d’enseigner les bonnes manière à certains enfants récalcitrant

 


Publié par Mediapart

 

Mais quand même : les victimes ont été assez nombreuses pour qu’on sache ce qui se passait non seulement dans les classes mais aussi dans les dortoirs : pourtant, rien ne s’est passé. Mais on ne s’en étonnera pas : il existe assez couramment une immunité qui recouvre ces actes répréhensibles commis par certains. On l’a observé récemment avec l’Abbé Pierre, mais aussi avec l’Église en général.


La notoriété impose le silence, en faisant passer au second plan la justice qu’on doit aux victimes. C’est tellement courant qu’on a même inventé une expression pour signifier cela : ont dit que ces gens ont « la carte », entendez qu’ils sont intouchables. Le Journal de Montréal nous explique que cette expression a servi initialement à désigner des réalisateurs de cinéma qui peuvent se permettre de faire n’importe quel film : ils seront toujours applaudis par la critique.

On voit que cette expression a fait tache d’huile.

jeudi 20 février 2025

Peut-on imaginer une science sans passion ? – Chronique du 21 février

Bonjour-bonjour

 

Peut-on imaginer une science sans passion ? C’est avec cette interrogation que l’auteur de cet article interpelle ses confrères : ne serait-il pas plus objectif de restaurer le climat subjectif de la recherche, ses élans, ses frustrations, ses échanges amicaux ou non avec les sujets observés et décrits dans l’anthropologie et la sociologie ?

Nous avons là une réflexion qui retrouve les soucis rencontrés par les historiens : faire en sorte de laisser apparent dans l’exposé des recherches le moment où elle a été effectuée afin de délimiter l’influence éventuelle de l'époque où l'étude a été effectuée.

Il est vrai que l’article cité biaise un peu la question : il s’agit pour lui de montrer qu’il ne faut surtout pas chasser les émotions du moment de la recherche parce que c’est elle qui va en faciliter l’avancée : la raison en est que la discipline évoquée est celle de l’ethnographie qui repose sur les révélations obtenues de la part des personnes qui figurent précisément dans l’objet de l’étude. Le contact familier, voire amical avec cette source est essentiel.

Mais si on l’intègre dans la description de l’étude, c’est aussi qu'on cherche à rétablir la condition même de l’exercice de la science expérimentale dont la démarche reste le modèle de toute autre science rigoureuse – à savoir que le lecteur soit en mesure de réeffectuer la totalité de l’observation. Savoir dans quelle condition l’étude a été réalisée ne l’empêche nullement d’être valable.

Penser le contraire c’est imaginer comme en URSS du temps de Staline que le fait pour le savant d’être juif ou payé par l’industrie capitaliste est suffisant pour en dévaloriser le résultat. 

C’est cette passion-là qui est contraire à la science pas celle qui anime le chercheur.

mercredi 19 février 2025

Renversant ! – Chronique du 20 février

Bonjour-bonjour

 

Les récentes déclarations de Donald Trump sur l’Ukraine et plus particulièrement sur Volodymyr Zelenski, assimilant en totalité les propos de Poutine sur la responsabilité de l’Ukraine dans la guerre et l’illégitimité de son Président, ont littéralement sidéré les occidentaux. Comment un chef d’État peut-il renverser les alliances internationales, sans négociations, sans autre raison que sa fantaisie ? Mais le pire est à venir : c’est l’acceptation qu'on imagine probable par le peuple des Etats-Unis d’Amérique de cette nouvelle donne, et surtout sa satisfaction apparente devant les foucades du chef d’État nouvellement et confortablement élu.

 

Car même ceux que le sort de l’Ukraine indiffère, doivent reconnaitre que la modalité de fonctionnement du gouvernement des Etats-Unis semble aujourd’hui s’apparenter plutôt à ce qu’on appelait autrefois le despotisme qu'à de la démocratie. 

Pour éclairer ce propos, il est bon de remonter quelques siècles en arrière lors de la publication de l’Esprit des lois, par Montesquieu. Pour synthétiser le propos de Montesquieu, lisons ceci : « Si les principes de la monarchie et de la république sont respectivement l’honneur et la vertu, celui du despotisme est la crainte, celle que ressentent les sujets à l’égard de leur despote qui, comme le veut la nature de ce régime politique, gouverne de manière monocratique, « sans loi et sans règle », entraînant « tout par sa volonté et par ses caprices » (Esprit des lois, Livre 2, ch. 1)

Cette citation de Montesquieu suppose que c’est la crainte et non l’assentiment qui gouverne l’adhésion populaire : on voit que la situation est aujourd’hui plus grave encore que celle qu’avait imaginée Montesquieu. Mais en même temps, cela ne suffit pas pour faire de la méthode Trump un avatar de la démocratie, puisque les lois du pays sont désormais issues de ses caprices et non d’une volonté populaire.

mardi 18 février 2025

L’avenir appartient au « monobloc » – Chronique du 19 février

Bonjour-bonjour

 

- Dites, monsieur Xi, pourquoi vos voitures électriques sont-elles si peu chères ? 

Pour le savoir, des experts américains ont démonté des voitures électriques chinoises ainsi que des Tesla, pour tenter de comprendre comment ils arrivent à vendre à des tarifs aussi serrés. 

Cette étude de Caresoft, met en avant par exemple la différence de fixation du ciel de toit : quand un constructeur américain favorise des aimants à un dollar pièce, les constructeurs chinois utilisent une simple bande adhésive coûtant seulement un centime. Rien que sur ce poste bien précis, le coût de production est divisé par 100 !

Et encore ? On lira dans le même article d’autres explications, mais on le voit déjà : il n’y a aucun mystère – les constructeurs chinois utilisent les mêmes recettes que leurs concurrents européens ou américains, qui d’ailleurs les mettent en œuvre depuis des décennies.

Qu’on soit chinois, américain ou européen, la recette est la même : simplifier le processus de production, même si la qualité s’en ressent. Après, c’est le consommateur qui décide s’il achète ou pas.

 

- Que nous promet l’avenir ? On s’attend à ce que bientôt les nouvelles voitures soient entièrement réalisées grâce à des imprimantes 3D, et la « méthode Tesla » qui consiste à fabriquer directement avec des pièces monoblocs ce qui précédemment nécessitait l’assemblage de plusieurs éléments montre la bonne direction. On sait que des maisons sont déjà réalisées selon cette méthode, et on pourrait en conclure que l’avenir appartient au monobloc.

… Ne pourrait-on en trouver la preuve dans le domaine de la pensée ? On s’étonne de la robustesse des idées « trumpiennes » qui résistent malgré leur folie à la démonstration de leur fausseté. C’est que les boutades du Président sont des affirmations d’opinions sans aucune argumentation, comme si leur énonciation suffisait à les valider. Plus aucune connexion, pas de démonstration avec des faits mis bout à bout et articulés dans les quels on pourrait glisser le levier d’une contre-argumentation. C’est énoncé d’un bloc, ça pourra se refuser, mais pas se réfuter.

C’est la fin de l’art de la réfutation : Aristote va se retourner dans sa tombe.

lundi 17 février 2025

Bravo les hommes ! – Chronique du 18 février

Bonjour-bonjour

 

Voici l’info du jour, livrée avec le café crème du petit matin : selon le récent article publié dans Foreign Affairs par l’économiste américain Nicholas Eberstadt, « Pour la première fois depuis la peste noire dans les années 1300, la population mondiale va diminuer. » 

- On sait, oui. Mais poursuivons : « Là où la dépopulation observée il y a sept siècles a été causée par une maladie mortelle transmise par les puces, celle qui s’annonce sera entièrement due aux choix des individus ».

C’est comme pour le climat : tous responsables mais incapables de faire ce qu’il faudrait, c’est-à-dire suicider l’espèce ? Adieu monde cruel… 

L'article conclut alors sur une note malgré tout optimiste : « une société vieillissante et de moins en moins nombreuse peut maintenir et améliorer sa prospérité. » – A condition bien sûr de réagir à temps et de prendre les bonnes décisions…


- Ainsi, devenus décideurs, les humains s’empressent de ruiner l’espèce humaine et de détruire leur milieu naturel : bravo les hommes ! Voilà votre mortifère liberté récompensée pour son arrogance ! Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenus : tous les grands mythes fondateurs l’ont montré : laissés libres d’agir les humains ont troublé l’ordre voulu par les dieux et ont entrainé la destruction punitive de l’humanité – et même quand les femmes s’en sont mêlées (comme Pandora) le malheur a été le fruit de cette liberté.

Pourtant, comme on vient de le dire, à condition de revenir à la raison, même notre société vieillissante et de moins en moins nombreuse pourrait être sauvée.

Éh bien alors, qu’attendons-nous ? On le devine, c’est comme pour le climat : il faudrait faire aujourd’hui des sacrifices pour le bénéfice des générations de demain.

- Quoi ? Être la génération sacrifiée ? Sacrifier le temps court au bénéfice du temps long ? Voilà ce à quoi nous nous refusons de toute notre énergie.

... On devine la fin.

dimanche 16 février 2025

Qui a été le premier : l’œuf ou la poule ? – Chronique du 17 février

Bonjour-bonjour

 

La question de savoir qui de l’œuf ou de la poule est apparu en premier intrigue philosophes et scientifiques

 


Or voici ce qu’on peut lire ce matin dans Science et vie, la revue en ligne : « Selon le communiqué de presse de l’Université de Genève, “les outils génétiques pour créer des œufs étaient présents bien avant que la nature n'invente les poules”. »


- C’était dans les mers d’il y a un milliard d’années ; à cette époque ni les poules, ni leurs œufs n’existaient. Par contre on rencontrait un microbe marin dont le cycle de reproduction apporte des indices sur les origines de la vie multicellulaire et l’apparition des œufs.

Selon la revue Nature cet organisme présente un comportement de division cellulaire unique. « Une fois sa taille maximale atteinte, Chromosphaera perkinsii (c’est le nom de cette petite bête) ne continue pas de croître, mais se divise en plusieurs cellules distinctes, formant temporairement une colonie multicellulaire. Ce processus, appelé division palintomique, ressemble aux premières étapes de développement embryonnaire observées chez les animaux modernes. »

Cette découverte indique que les mécanismes génétiques nécessaires à la formation d'œufs existaient avant même l'apparition des premiers animaux. Selon le communiqué de presse de l’Université de Genève, “les outils génétiques pour créer des œufs étaient présents bien avant que la nature n'invente les poules”

Et voilà : notre erreur n’a pas seulement été de croire bêtement que la cause de l’œuf devait nécessairement être une poule ; elle a été aussi de croire que l’œuf ne pouvait exister que pour fabriquer une poule ; or comme on le voit, l’œuf a d’abord tiré de lui-même sa justification ; il s’est auto-développé au-delà de sa nature unicellulaire, mais sans s’orienter vers la création d’un organisme nouveau. L’œuf grandit en devenant non pas une poule, mais un super-œuf.

 

- C’est la mise à mal du finalisme qui explique la Nature comme étant destinée à engendrer l’espèce humaine. C’en est fini du « principe anthropique ».

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N.B. « Le principe anthropique fort postule que les paramètres fondamentaux dont l'Univers dépend sont réglés pour que celui-ci permette la naissance et le développement d’observateurs en son sein à un certain stade de son développement. » Lu ici

samedi 15 février 2025

Il y a un nouveau shérif à Washington - Chronique du 16 février

Bonjour-bonjour

 

Discours de JD Vance, le vice-président U.S. aux Européens à Munich : " en Europe, la liberté d’expression, j’en ai peur, est en retrait."

Et de développer : règlements destinés à empêcher l'antiféminisme, les discours haineux, la liberté de s’opposer à l’avortement, tout cela est mis au compte de la censure liberticide. (lire le discours de Vence ici)

Reprenant les reproches que nous faisons à l’équipe de D. Trump, JD Vance les retourne contre les européens : ce sont eux qui condamnent les citoyens européens pour avait fait usage de leur liberté d’expression et qui imposent un carcan de lois liberticides.

« Nous étions dans le même camp » et c’est vous qui en êtes partis déclare-t-il, tandis que les délégués européens s’égosillent en vain à proclamer que pour eux, la liberté c’est de respecter son voisin, d’être humains avec les humains – d’où qu’ils viennent, et de permettre aux femmes d’accéder au statut qu’elles ont-elles-mêmes choisi.

Bon – tout ça ce ne sont que des mots : après tout il ne s’agit peut-être que d’un différend philosophique sur le contenu d’un concept. 

- Mais non. Car dit-il « Il y a un nouveau schérif à Washington grâce à qui même si nous pouvons être en désaccord avec vos opinions, nous nous battrons pour défendre votre droit de les exprimer sur la place publique » Tel quel. 

Bien sûr on n’est pas prêts de voir les G.I. débarquer une nouvelle fois chez nous, cette fois pour assurer la police ; par contre surtaxer nos produits parce qu’on met des amendes aux réseaux pilotés depuis l’Amérique, Google ou autres qui laissent diffuser les propos signalés plus haut : ça, oui, on doit entendre cette déclaration comme menace directe.

Attention : on a surnommé le schérif de Washington « l’Homme qui tire plus vite que son ombre. »

vendredi 14 février 2025

L’Europe, combien de divisions ? – Chronique du 15 février

Bonjour-bonjour

 

Et vous, vous y croyez à l’histoire ? Je veux dire : vous croyez à ce grand chambardement qui déménage les peuples, les monuments, les héroïsmes ? Vous croyez en la modernité qui renvoie le passé aux oubliettes, tandis qu’on accouche le présent d’un venir tout neuf et rutilant ?

Alors, reprenez vos billes et écoutez l’histoire du coup de téléphone de Trump à Poutine au cours duquel ces deux autocrates ont réglé la question de l’Ukraine. 

- Les demandes de l’Ukraine ? Jérémiades sans intérêt – passons à autre chose. 

- L’indignation de l’Europe outrée d’avoir été écartée ? Gesticulation d’un enfant qui se croit plus fort qu’il n’est : répondons qu’elle n’avait qu’à payer les forces militaires qui la protègent.

- Combien de divisions ? demandait Staline en 1943 quand on lui parlait de l’influence du Pape – c’est exactement ce que l’Amérique oppose aux européens qui réclament le respect des traités d’alliance.

 

Difficile leçon de l’histoire qui nous invite à oublier nos croyances dans le progrès, dans la Civilisation, la Paix, la Justice. Nos illusions concernant l’Humanité, avec un « H » en triple majuscule : ça a fait pschittt !

« Pactes sans sabres ne sont que palabres. » disait Hobbes : on devrait écouter plus souvent certains philosophes.


.... Et dans le même temps, on pouvait lire, dans le bulletin quotidien de « La bourse en directe » : « La bourse de Paris a terminé la séance en forte hausse, soutenue par des espoirs de fin de guerre en Ukraine. Donald Trump et Vladimir Poutine ont annoncé des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine, relançant les espoirs de paix. »

Et vous, allez-vous désespérer encore plus ? 

jeudi 13 février 2025

St-Valentin : et vive l’auto-amour ! – Chronique du 14 février

Bonjour-bonjour

 

Une coutume idiote veut que la fête des amoureux soit la fêtes des couples – reléguant ainsi dans l’amertume tous ceux qui ne vont pas par deux. Et pourquoi donc l’amour exclurait-il les individus solitaires ? 

D’ailleurs, faut-il donc que les couples soient les seuls à être fêtés ? Quand je cherche la définition du couple, je trouve ceci : « Couple : deux forces égales, parallèles et de direction opposée, agissant en sens inverse » - Pas de quoi pavoiser.

Et puis, c’est quoi donc cet amour dont on vante le rôle dans le bonheur ? Beaucoup pensent qu'il s'agit de l’amour physique, celui qui culmine dans l’orgasme. Là encore une analyse s’impose : voici donc l’étymologie du mot « orgasme » : « Le verbe grec organ dérive du nom orgè qui signifie « agitation intérieure qui gonfle l’âme ». L’orgasme signifie donc au sens propre « avoir le sang en mouvement » – pour les plantes « être gonflé de sève », et au sens figuré « être possédé d’une passion violente ». Il existe aussi sur la même racine l’adjectif orgas qui signifie « plein de sève ». Épuisant !

La cause est entendue : aimez-vous vous-même ça va aller beaucoup mieux.

 

Bon, me direz-vous : nous on veut bien nous aimer nous-mêmes, mais à part l’autoérotisme dont il n’y a pas lieu de tirer une grande gloire, on ne voit pas comment faire ?

- Éh bien, chers amis, la chose est simple : vous allez vous auto-congratuler, vous féliciter d’une réussite – n’importe laquelle, même si c’est d’avoir fait le potage poireau-pomme-de-terre.

- Et puis vous allez vous planter devant le miroir de la salle de bains et le questionner : « Miroir, suis-je le plus beau /la plus belle/ ? » Et s’il ne vous répond pas positivement, ne vous démontez pas. Attendez le soir et installez-vous confortablement sur votre canapé ; prenez un verre de scotch et questionnez de la même façon votre smartphone en fonction selfie : je suis sûr que sa réponse sera positive ; sinon recommencez l’opération jusqu’à ce qu’il convienne de la chose.

Quant à ceux qui, le jour de la Saint-Valentin s’en vont draguer à droite ou à gauche, je ne les critique pas


 

… Mais avouez quand même que ça manque de classe.

mercredi 12 février 2025

Ukraine : la diplomatie a fait pschitt – Chronique du 13 février

Bonjour-bonjour

 

Ceux qui prennent l’équipe Trump pour une bande de débiles profonds sont des plaisantins qui devraient avoir honte de leur insuffisance. Car les nouveaux dirigeants américains sont en train de produire un plan de paix pour l’Ukraine qui risque bien de nous déplaire (« nous » = les européens) mais qui tient compte des rapports de forces réels. En gros, il s’agirait de réduire le territoire ukrainien dont nous n’avons pas été capable de défendre les frontières, et – surtout – de créer une « OTAN » européenne qui viendrait garantir sa sécurité – et aussi la nôtre. Quand on sait que pour les américains les conflits se situent surtout sur la zone pacifique, on comprend que le « Traité de l’Atlantique nord » a vécu.

 /On lira ici une analyse de la politique internationale de D. Trump/

Reste la méthode. La méthode Trump (que les plus élégants commentateurs qualifient de « transactionnelle ») relève-t-elle des négociations entre marchands de bestiaux à la foire auvergnate ? Oui, peut-être. Mais qu’on n’oublie pas que l’histoire regorge d’occasions où les puissants se sont partagés les territoire des plus faibles – on parle même du « dépeçage » de la Pologne. Ce que Trump apporte, c’est la mise à nu des mécanismes des relations internationales, réduites à ce qu’elles sont à la base : une négociations entre puissances équivalentes. 

Or il faut le concéder, l’Europe-Unie si elle est bien une puissance économique, tarde à manifester sa volonté d’avoir une défense à la hauteur de ses capacités économiques – ou, si l’on veut elle ne parvient pas à manifester une volonté politique unie.

A vouloir faire sous-traiter sa sécurité par les américains, elle s’est soumise à leur volonté. Et ils nous le font savoir crûment aujourd’hui. Ces gens manquent d’élégance, mais ça ne les empêche pas d’aller dans le sens de l’histoire.

--> Car, voilà la vérité : les valeurs intangibles dont nous avons habillé nos traités d’alliance, la liberté, la justice la démocratie : ça a fait pschitt !

dimanche 9 février 2025

Le moteur impossible – Chronique du 10 février

Bonjour-bonjour

 

« Au Japon, le moteur V8 de 5.0 litres, initialement conçu pour le coupé sport de luxe Lexus RC F, a été transformé par Yamaha pour utiliser l’hydrogène comme carburant. Ce moteur novateur produit 450 chevaux à 6 800 tours par minute et un couple de 540 Nm à 3 600 tours/min, offrant ainsi les performances dynamiques appréciées des moteurs à combustion interne mais sans leurs inconvénients écologiques. Innovation qui apporte une réponse concrète aux défis écologiques tout en préservant les sensations fortes des moteurs traditionnels. » (Lu ici)

On ne parle jamais des performances des moteurs éclectriques, comme si la question était strictement secondaire – j’ai pourtant déjà abordé la question, mais sans retenir l’attention de spécialistes. Dommage.


Les recherches de Yamaha montrent pourtant la bonne direction : conserver les avantages des voitures passées, sans les inconvénients contre lesquels on lutte aujourd’hui. Par exemple : peut-on espérer faire mieux en matière de voiture que Ferrari ou Rolls-Royce ? La sagesse consiste à répondre « non » et à s’appliquer à faire disparaitre les inconvénients qu’ils conservent tels que la pollution de l’air. L’hydrogène employé à la place de l’essence répond à cette problématique. Les détracteurs du procédé ricanent : on ne sait pas aujourd’hui produire de l’hydrogène de façon non polluante : ces nouveaux moteurs risquent bien de rester des innovations sans lendemain.

Oui, mais : on fabrique bien aujourd’hui le fameux réacteur nucléaire ITER à grand coup de milliards sans savoir si cela aboutira à une réussite. Pourquoi ne pas développer des moteurs avant d’avoir fini d’inventer leur carburant ? 

- Soyons audacieux : inventons la charrue avant d’avoir les bœufs !

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N.B. On parle aujourd'hui des besoins en électricité comme d'un problème. Car en plus de la recharge du parc automobile mondial, il va falloir produire de quoi faire fonctionner les data-centers pour l'Intelligence Artificielle. Ça risque de coincer au niveau capacité de production : si on pouvait alléger avec la production e moeurs à hydrogène, ça irait

 sans doute mieux.

samedi 8 février 2025

¡ Hamas y tapas ! – Chronique du 9 février

Bonjour-bonjour

 

0n dira ce qu’on veut de Donald Trump : qu’il est un dangereux psychopathe, que c’est un hurluberlu, qu’il ne faut surtout pas le laisser jouer avec les leviers du pouvoir – on ne peut lui dénier le sens des affaires.

 


- J’en veux pour preuve les entreprises qui applaudissent à tout rompre au projet de transformer la bande de Gaza en nouvelle Riviera.

La preuve : la Trump Golf Charity Foundation prévoit la création de trois terrains de golfs ultramodernes. « C’est tellement simple ! Comme il y a plein de tunnels, on n’a même pas besoin de creuser pour faire un dix-huit trous. » (Lu ici)

- Bon : on reste dans la blague, pas besoin de réagir à ça. Quoique… Un investisseur discret prévoit déjà le lancement d’une chaîne de restauration rapide nommée ¡ Hamas y tapas ! 

- Et alors ? Que des entrepreneurs profitent de l’actualité pour se faire de la publicité gratuite, ça n’est pas une nouveauté non plus.

- « Re-quoique »  – Lisons plus loin : « Pionnière dans l’organisation de visites de Tchernobyl, une agence de tourisme événementiel se targue d’un carnet de réservations déjà bien rempli.

Vous lisez bien : il s’agit de visite du site de Tchernobyl ; nul doute que Gaza sera encore plus porteur. La preuve dans la suite : « C’est fou ! On a proposé les séjours fin janvier et on est déjà complets pour 2026. Il y a une vraie demande de tourisme authentique, tout le monde a envie de visiter un hôpital détruit ou de faire un selfie avec un militant du Hamas. » 

- Mais attention : Trump se trompe quand même un peu en promettant une reconstruction rapide : l’agence en question met aussi en garde contre une reconstruction trop rapide de Gaza : « Les gens ont soif de vrai. Personne ne veut visiter des sites aseptisés. Il faut préserver le caractère sincère des ruines. »

En attendant la reconstruction, l'état actuel des ruines intéresse aussi beaucoup les vendeurs de souvenirs. « On vendra des morceaux de béton collectors, tous numérotés, exactement comme ceux du Mur de Berlin. » D’autres commercialisent des munitions désactivées. « Les drones ont beaucoup de succès. »

Dans le même temps, les malheureux gazaouis seront heureux de se faire de l’argent en vendant leur maison réduite en ruine par petits morceaux ; ils pourront même se faire payer pour poser devant – encore plus cher s’ils sont mutilés.

Au pays de l’oncle Sam, tout s’achète et tout se vend, même l’extrême misère. Les séjours chez l’habitant ont le vent en poupe. Écoutons encore un instant l’Agence de tourisme de Tchernobyl : « Beaucoup de familles ont tout perdu ici. À l’abri d’une tente de fortune, on peut partager leur quotidien pendant quelques jours. C’est une expérience humaine vraiment émouvante. Les gens sont prêts à payer très cher pour vivre de tels moments. » 

- N’est-ce pas un peu cynique ? demande-t-on à l’Agence – Qui répond du tac-au-tac : « Pas du tout. Nous reversons 5 % de nos profits à une association qui prodigue des soins à des familles déplacées en Égypte. C’est un engagement qui nous tient à cœur. »

Et voilà le bon vieux principe du débordement : ce n’est pas moral ? Mais qui êtes-vous pour juger ainsi ? Les vieux indiens chassés de leur terre par les conquérants européens n’ont-ils pas tiré quelques dollars en posant devant leur antique tipi ?

vendredi 7 février 2025

Qu’est-ce que l’humour « au second degré » ? – Chronique du 8 février

Bonjour-bonjour

 

Le monde des médias est agité en ce moment par la polémique autour de la prestation dans l’émission « C à vous » de l’humoriste Merwane Benlazar, d’origine algérienne (mais né dans le 9-3) à qui on reproche un passé proche du salafisme et dont la tenue de scène rappelle l’existence. 

Je n’ai pas assisté à cette émission, mais les déclarations enfiévrées sont suffisamment éloquentes : les uns lui reprochent d’être un islamiste non-repenti : « Au nom de toutes les femmes, de leur liberté, de leurs droits chèrement gagnés ici et bafoués par les islamistes partout à travers le monde, une seule question : pourquoi ? » assène Nathalie Loiseau. D'autres lui reprochent des tweets publiés autre fois et se révulsent à la vue de sa tenue de scène – à quoi Benlazare répond qu’il portait « un bonnet de la marque islamiste Zara, fabriqué en République islamique du Portugal. »

 


Mais plus sérieusement, on lit que, selon le scénariste Guillaume Orignac, ces réactions montrent qu’en France le droit au second degré n’est aujourd’hui pas permis à un arabe musulman

Voilà mon sujet du jour : la second degré, en humour, qu’est-ce que c’est ? « L'humour au second degré est un type d'humour particulier, qui exige de la part de celui qui l'utilise une certaine finesse d'esprit. En effet, ce type d'humour passe par une interprétation, une seconde lecture du sens premier qu'une phrase semble avoir. » On comprend qu’il s’agit la plupart du temps « d’une forme d'ironie et d'humour qui laisse sous-entendre l'inverse de ce que l'on pense vraiment. » (Lu ici et ici)

On donne habituellement l’exemple des sketches de Pierre Desproges sur les juifs en ajoutant qu’il ne pourrait plus les faire aujourd’hui, justement parce que le second degré ne passe plus. Et c'est exact ; ajoutons qu'il ne s’agit pas d’une situation particulière : même des citations visiblement hors contexte ne sont plus supportées - en témoigne le roman d’Agatha Christie dont le titre « Les 10 petits nègres » tombe sous la censure des réseaux sociaux. Notons au passage que la censure aujourd’hui n’est plus prononcée par une commission officielle ; Anastasie c’est vous, c’est moi, à condition d’officier anonymement.


 

Bref : un humoriste qui se déguise en salafiste, à priori ça ne me fera pas rire. En revanche je ne peux lui interdire de vouloir le faire. Ça serait la même chose avec Desproges s'il s'était mis une petite moustache pour brocarder les juifs.