Le médecin de l’ex-infirmier en état végétatif depuis dix ans a annoncé qu’il arrêterait les soins la semaine prochaine. Les parents, contre cette décision, veulent poursuivre leur combat. (Lu ici)
Que dire encore aujourd’hui, le 13 mai 2019, à propos de Vincent Lambert ? Que dire sinon que personne ne sortira indemne de l’examen de la photo de cet homme dont le regard reflète une angoisse et une souffrance muette, comme s’il savait déjà qu’il allait mourir du fait de l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation.
Je voudrais qu’on ne s’arrête pas à son cas particulier, qu’on oublie l’acharnement judiciaire qui l'a fait remonter jusqu’à l’ONU, qu’on ne le prenne que comme un exemple parmi d’autres d’euthanasie, cas où un homme – le médecin en l’occurrence – décide d’arrêter les traitements parce que cette vie n’en est plus une. On a affaire selon moi à un dilemme symétrique, mais équivalent, de celui de l’avortement, lorsqu’il faut arrêter les battements du cœur du fœtus, considérant qu’il n’est pas encore un être humain et que la morale ni la justice ne s’y opposent. Dans les deux cas, un homme tranche du statut d’être humain d’un autre – ou plus exactement qu’il peut décider de qui est un être humain et qui ne l’est plus – ou pas encore.
Hier, je disais à propos de l’opération visant à libérer les otages du Burkina que, pour en juger, on était obligé de prendre le risque de choisir ses valeurs sans jamais pouvoir démontrer rationnellement qu’elles étaient mieux fondées que les autres. Hé bien le cas d’aujourd’hui illustre parfaitement cette situation.
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