Pour le gouvernement, cette conférence présente en effet plusieurs avantages. Pas forcément celui de trouver une solution autre que l’âge pivot pour faire des économies, car « si c’était si simple, ça fait longtemps qu’on aurait trouvé une solution », souligne-t-on à Matignon. « Édouard Philippe ne croit pas qu’il y ait de solution sans demander aux Français de travailler plus longtemps », poursuit l’entourage du Premier ministre. Mais la conférence a l’avantage de « mettre tout le monde dans le même bateau, donc la réforme sera mieux acceptée ». (Lu ici)
Quand on lit cette information, on sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche. Car on voit que l’opération de sortie de crise ne résout pas le problème, parce que la CFDT s’est privée du pouvoir d’influer sur le cours des choses alors qu’elle le pouvait encore.
Sachant :
1) que la mission de trouver le financement des retraites sans toucher aux cotisations ni à leur durée est impossible ;
2) que le gouvernement a d’ores et déjà fait savoir qu’en cas d’échec il conduirait la réforme de ce financement par ordonnance ;
3) qu’on en déduit qu’il rétablirait l’équilibre des retraites en rétablissant l’âge pivot ;
--> Alors on ne voit pas comment le syndicat de Laurent Berger pourrait empêcher une telle issue.
Le trouble que nous ressentons ne vient pas seulement de la découverte de cette mascarade, mais plutôt de l’interrogation suivante : sachant que la CFDT n’est pas plus idiote que n’importe qui et qu’elle sait donc bien comment les choses vont se passer, alors quel deal secret a-t-elle passé avec le gouvernement pour accepter de sortir la réforme de l’ornière. Serions-nous atteints de complotisme en disant cela ? Mais a-t-on jamais vu à ce niveau de responsabilité, quelqu’un faire cadeau d’un pouvoir sans en exiger la contrepartie ?
La « contrepartie » ? Quelle contrepartie ? voilà notre interrogation.
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