La SNCF “confirme et assume l’attribution par des managers locaux de primes exceptionnelles à certains agents qui se sont mobilisés de façon exceptionnelle et sur une période particulièrement longue pour assurer la continuité du service public pendant la grève”.
“L’engagement et le surcroît d’activité de ces agents non-grévistes ont permis aux trains de circuler y compris les week-ends et pendant les fêtes, aux postes d’aiguillage d’être tenus, et aux voyageurs d’être correctement informés pendant toute la période”, ajoute la direction.
“La tentative de polémique et de politisation de ces mesures managériales classiques récompensant du travail supplémentaire et de l’engagement pour le service est tout à fait déplacée” Lire ici
La SNCF et les grévistes veulent tous les deux la même chose : le bien collectif de l’entreprise et de ses usagers. Les uns en faisant grève, veulent le bien des employés donc celui de l’entreprise, donc celui des usagers ; les autres en empêchant la grève veulent le bien des usagers, donc celui de l’entreprise, donc également celui des travailleurs. Comment dire de façon plus simple en quoi consistent les conflits sociaux ?
Cela étant posé, reste que les arrières pensées sont toujours possibles : l’action sociale et politique a ceci de particulier d’être ambigüe ; elle porte toujours deux significations différentes, et elle sert deux projets opposés. On peut donc tenter l’interprétation suivante : comme la SNCF ne peut sanctionner les grévistes au-delà de la retenue sur salaire, elle peut récompenser les non-grévistes afin d’accroitre indirectement la perte des grévistes. En effet, ce qui compte, c’est l’écart de salaire en fin de mois, ceux qui ont fait grève ont un salaire proche du zéro, alors que ceux qui ont travaillé ont plus qu’espéré.
On pourrait dire que ces derniers n’ont rien demandé et que, par rapport à leurs camarades privés de salaire ils sont innocents. Ils se sont contentés de garder leur activité, et c’est tout. Peut-être même que certains voudront reverser cette prime à la caisse de solidarité.
Mais rien n’enlèvera ce commentaire de l’entreprise, valorisant leur engagent pour le service public, et donc fustigeant implicitement les grévistes comme étant des traitres à leur fonction. Et ça, à la SNCF, on risque de ne pas l’oublier de sitôt.
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