mardi 7 février 2023

Le droit à la vie – Chronique du 8 janvier

Bonjour-bonjour

 

Alors que dans les manifestations de rue on entend que la gouvernement veut imposer de travailler jusqu’à la mort, d’autres estimations montrent que cette volonté de manipuler le droit à la vie existe ailleurs dans ce projet.

--> Ainsi de la mesure mettant en application la retraite minimale à 1200 euros.

En effet, qu’est-ce que cette somme jugée « minimale » ? Le montant en deçà duquel le niveau de vie est insuffisant. Or, que voyons-nous ? Les salariés n'ayant pas effectué de carrière complète ne seront pas concernés par ce montant : « Les 1.200 € seront alors proratisés selon le nombre de trimestres cotisés par rapport à la durée requise (avec en plus une éventuelle décote de 5 % par an en cas de départ en retraite entre 64 et 67 ans, si la durée de cotisation requise n'est pas atteinte) … Idem pour les temps partiels. » (Lire ici)

Alors si vous n’avez pas été au travail durant la période requise, votre « droit à la vie » est amputé d’autant, au risque d’être rattrapé par le RSA dont le montant est rappelons-le de 768,60 €

Alors, soit 1200 euros c’est bien trop pour faire vivre quelqu’un, étant établi que 768,60 ça suffit bien. Soit le RSA est une aumône qui ne permet pas de vivre, mais seulement de survivre. 

Dont acte.

 - Reste quand même une surprise : si la retraite minimale diminue en fonction de la durée travaillée, alors une personne qui n’aurait jamais travaillé ne mériterait pas de vivre une fois devenu vieille. Et donc le droit à vivre n’est pas imprescriptible, mais il est soumis à la contribution à la production économique. 

Car même si vous êtes productifs, il faut encore que vous ayez été reconnu comme utile à la collectivité par la rétribution de votre travail. Si vous êtes un artiste genre Van Gogh qui n’a vendu qu’un tableau au cours de sa vie : vous n’avez cotisé à aucune caisse de retraite et donc vous n’avez rien à espérer pour vos vieux jours.

Reste alors un cas à examiner : celui des rentiers qui n’ont jamais travaillé, mais qui par la vertu de l’héritage ont toujours eu de l’argent (et même beaucoup) pour vivre.

Si on accepte que la retraite minimale soit amputée pour des trimestres non cotisés, alors il faut aussi confisquer le capital hérité et le redistribuer. Et les héritiers, qu’en fait-on ?

Soyons charitables : on leur alloue le RSA

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N.B. Il y a un an, je discutais de la fin de retraite avec la question : y a-t-il un âge de find e retraite. 

Voir ici.

lundi 6 février 2023

Ceci n’est pas un livre – Chronique du 7 février

Bonjour-bonjour

 

 

« Syndrome "tsundoku" : est-il grave de ne pas lire les livres qu'on achète ? » c’est avec ce titre un peu racoleur que Philosophie magazine de ce mois a attiré mon attention. Car, s’interroger sur la manie de collectionner des livres qu’on ne lit pas peut paraitre un peu décalé à une époque où le numérique est en train de ronger l’édition papier ne laissant peu à peu aux éditeurs que des rogatons qui iront pour certains d’entre eux directement au pilon.

- Si je me suis arrêté sur ce sujet, c’est parce qu’il nous relie à un passé déjà fort lointain : en effet, des bibliomanes, il y en avait déjà il y a plusieurs siècles, au point que Diderot dans l’Encyclopédie le décrit comme « un homme qui achète des livres pour les avoir, en repaitre sa vue ; pour les choses qu’ils contiennent, c’est un mystère auquel il ne prétend pas être initié »

Oui, cela est vrai et on en connait encore des cas, mais ce qui nous retient c’est que cet amour de la forme et de l’objet existe également dans tous les autres cas de collections. Un collectionneur s’intéresse-t-il à autre chose qu’à un objet ? – Sûrement pas. Plus encore : s’intéresse-t-il au fonctionnement, au service qu’il pourrait encore rendre ? Par exemple les vieilles montres sont-elles recherchées pour donner l’heure à ceux qui les collectionnent ? Quant aux vieilles voitures, même si on se soucie de les maintenir en état de marche, cela fait longtemps qu’on voyage avec des moyens de transports un peu plus rapides et confortables.

--> Dès lors pourquoi s’offusquer qu’un livre soit collectionné non pour le texte qu’il contient mais pour sa forme matérielle ?


Reste à parler de la généralité du phénomène qui motive le collectionneur. En dehors du désir de complétude qui caractérise le collectionneur qui veut avoir une série complète, du début à la fin, on souligne généralement son amour de l’objet – amour parfois considéré comme fétichiste. 

Soit – Pour ma part je voudrais ne retenir que l’indifférence que manifestent ces collectionneurs par rapport à la fonction utilitaire des objets collectionnés : il y a des collectionneurs de pots de chambre qui ne tiennent évidemment pas compte de leur usage malséant. (1)

Or, qu’est-ce qu’un objet considéré pour sa seule forme et sa seule matière ? Un objet d’art, tout simplement. Comme aurait dit Magritte 


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(1) Certains appellent ces gens-là noctevasophiles. Pourquoi pas ? Lire plus de détails ici

dimanche 5 février 2023

Un conflit d’intérêt ? – Chronique du 6 février

Bonjour-bonjour

 

Selon cet article, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’assemblée nationale, veut que le régime des retraites des députés "s'aligne" sur la réforme. En effet, le projet de loi du gouvernement ne prévoit pour ce régime actuellement aucune modification, car seul le bureau de l'Assemblée nationale peut décider d'éventuels changements.

Pourtant modifier ce régime en fonction du projet actuel serait une mesure qui permettrait de vérifier que les députés eux-mêmes considèrent cette réforme comme essentielle puisqu’ils s’y soumettent volontairement

 On se dit que la démocratie fonctionne dès lors que personne n’est au-dessus des lois, ce qui serait le cas si la loi ne s’appliquait pas également à tous.

 

- J’avoue ne pas avoir étudié de près la question, et donc je ne sais pas exactement si cela représenterait un sacrifice significatif pour nos élus. Mais sur le principe, mettre par cette réforme les retraites les députés sur un pied d’égalité avec le reste de la fonction publique – qui par ailleurs est plutôt généreuse – parait une bonne mesure.

En réalité, le problème est de savoir « faire universel » : si la retraite est liée à la solidarité intergénérationnelle, alors l’actif d'aujourd’hui n’a pas le souci de savoir à qui va l’argent qu’il donne à sa caisse de retraite – l’important n’est pas que cet argent aille plutôt à des cheminots comme lui ou à des avocats ou à des fonctionnaires – l’essentiel est qu’il paye la retraite d’un vieux.

Par ailleurs, cette mesure permettrait aux députés de résoudre une grave difficulté : à savoir d’estimer de la valeur de la loi qu’il va voter sachant qu’elle doit s’appliquer à tous les français. Comment savoir si une telle universalité est bonne – ou pas ? 

Le seul moyen est alors de se demander : « Si c’était pour moi, qu’est-ce que j’en penserais ? »

Alors, le conflit d’intérêt serait une bonne (une très bonne) chose.

samedi 4 février 2023

Pfuitttt – Chronique du 5 février

Bonjour-bonjour

 

Vous avez vu ça ?

 

 

 

Ça c’est le ballon espion chinois (en haut) et le même ballon crevé par la chasse américaine (en bas)

Déjà, à voir cette minable enveloppe dégonflée on se dit que ça n’était pas grand-chose et qu’il n’y avait pas de quoi en faire un scandale d’État, au point d’annuler la visite diplomatique du secrétaire d’État américain. Du temps de la guerre froide, l’affaire de l’avion espion américain U-2 abattu au-dessus de l’Union soviétique et qui mit fin à une période de détente était un peu mieux ficelée : avion récupéré par les soviétique en bon état et pilote fait prisonnier.

Pour le spectateur intrigué (comme moi) cette histoire de ballon sent à plein nez la manipulation politique – avec les chinois qui jouent comme d’habitude les majestés offensées. Car comment glaner des renseignements sur des sites très précis, comme le sont des silos de missiles, avec un ballon dérivant là où le vent le pousse ? Ne va-t-il pas photographier les poulaillers du Missouri, là où il était supposé capter des images de sites stratégiques sensibles ?

Les commentateurs soulignent sa furtivité et indiquent en même temps qu’il s’agit de technologies datant de la fin de la seconde guerre mondiale. A l’époque des satellites espions, on se demande de quoi les américains ont eu peur. 

En même temps, ce sont bien les chinois qui ont armé cet aéronef et l’ont lancé vers les Etats-Unis : qu’en attendaient-ils ? La manipulation américaine ne vient-elle pas à la suite d’une provocation chinoise ?

En tout cas, la certitude c’est que nous, les simples citoyens, on se f* de notre g*

vendredi 3 février 2023

En Asie du sud-est, les sapiens n’étaient pas seuls – Chronique du 4 février

Bonjour-bonjour

 

Jusqu’ici on imaginait notre ancêtre Homo Sapiens fonçant vers l’orient à travers une terre vierge, en lutte avec les tigres à dent de sabres et autres mammouths, mais dépourvus d’adversaires humains. Et voici qu’on admet à présent qu’après l’Europe et ses Néanderthaliens, arrivant en Asie du sud-est il a dû rencontrer d’autres hominidés, genre de dénisoviens, qui n’ont pas dû l’accueillir à bras ouverts. (Lire cet article)


Quelle rencontre ce dut être ! Cette image de nos ancêtres arrivant dans une clairière et voyant pour la première fois un campement de dénisoviens nous fascine ! Nous ne pouvons pas plus l'éradiquer que nous ne pouvons éviter de nous interroger : « Sommes-nous seuls dans l’Univers ? » et de sursauter au moindre signal radio un peu étrange venu de lointaines galaxies.

 

- Pourtant, scientifiquement parlant, ce que je viens d’écrire ne tient pas la route : tout ce que nous savons c’est que des restes de ces différentes variétés d’humains se trouvent dans le même espace et à une période sensiblement identique. Est-ce suffisant pour bâtir tout un roman là-dessus ?

Mais, même en contrôlant sévèrement notre imagination, il est difficile de faire abstraction de l’éventuelle rencontre des nouveaux arrivants avec les populations autochtones. 

Toutefois, s’ils les ont rencontrées, les ont-ils identifiées comme d’autres humains, évitant ainsi de les confondre avec une espèce quelconque de primates ?

Eh bien non seulement la rencontre a eu lieu, mais en plus les mâles ont bien su identifier les femelles pour copuler avec elles : la preuve en est que ces deux espèces se sont métissées au point qu’aujourd’hui encore des hommes portent des gènes venus de ces autres hommes.

- Il faut le dire : là, nous avons quand même un critère d’identification. Rappelez-vous les matelots de Christophe Colomb débarquant aux Bahamas et rencontrant les indigènes : ils se sont empressés de vérifier si ces femmes étaient fécondables.

On dira que notre soif d’altérité qui nous porte à sonder l’Univers à la recherche de signes de vie va bien au-delà du désir de s’accoupler avec des êtres exotiques

C’est vrai.

Quoique… 

jeudi 2 février 2023

Mon corps ma bataille – Chronique du 3 février

Bonjour-bonjour

 

Permettez que je reprenne un thème déjà abordé ici même début juillet : celui du droit des femmes à disposer de leur corps y compris en se faisant avorter. Si j’insiste à ce point, c’est que je ne trouve pas de débat ouvert là dessus – à savoir : l’embryon est-il ou non une partie du corps de sa mère ? (1)

C’est en effet là-dessus que tourne la question : 

            * les partisans du droit à l’avortement estiment que l’embryon est un ensemble de cellules qui se forment dans l’utérus, et qui ne sont pas distinctes du corps de la femme, au point que celle-ci a le droit de le traiter comme le reste de son corps. De même qu’elle peut se faire enlever l’utérus, elle peut également faire disparaitre ce qu’il contient.

            * Par contre pour les adversaires de ce droit, l’embryon est d’emblée une personne, ou au moins une entité autonome, quel que soit le nom qu’on voudra lui donner, et donc même si la femme peut disposer de son corps, elle ne peut le faire de l’embryon qui ne lui « appartient » pas. Raison pour laquelle les États abolitionnistes des Etats-Unis obligent les femmes qui veulent avorter à écouter au stéthoscope battre le cœur de leur fœtus : façon de faire comprendre que « ce cœur ne vous appartient pas ».

Cet argument est tellement au centre du débat que les sites religieux ne font presque jamais mention de l’interdit religieux, mais seulement du fait que « le fœtus est une personne » et cela dès sa conception. Pour ces gens l’interdit de l’IVG n’est même plus mis en question, puisque le droit de la personne humaine recouvre désormais celui de l’enfant à peine conçu.

 

- Si là est le vrai problème, on peut s’étonner qu’il ne soit jamais mis au centre des débats. Dans le Post cité en référence je concluais que le droit à l’IVG devait être respecté au nom de la laïcité. C’est que la question ne peut être scientifiquement traitée tant qu’on ne saura pas détecter objectivement la présence de l’âme humaine.

Et ça, on n’est pas prêt d’y arriver.

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(1) Pour mémoire le sénat vient d’adopter un texte permettant l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution. (Lire ici)

mercredi 1 février 2023

Que le plus différent gagne – Chronique du 2 février

Bonjour-bonjour


On était habitué à s’exclamer « que le plus fort gagne », et on pensait même que c’était là une idée venue de la théorie de Charles Darwin : pour préserver la vie, la nature aurait privilégié la force des reproducteurs.

Or, il n’en est rien et cela est désormais prouvé par les travaux de Dolph Schulter qui est professeur en évolution biologique à l’université de British Columbia à Vancouver – et qui vient de remporter le prix Crafoord remis par l’Académie Royale des Sciences de Suède, l’équivalent d’un Nobel de biologie, prix qui récompense ses travaux sur les processus d’adaptation des espèces.

Lisons cet article : « 1983, Dolph Schulter est parti dans l’océan Pacifique sud, dans l’archipel des Galapagos, ces mêmes iles où Charles Darwin était passé en 1835 avant de publier son essai l’Origine des Espèces. Là-bas, Schulter étudie la morphologie des oiseaux, précisément des pinsons, et il réalise que, partant d’un ancêtre pinson commun, 13 espèces différentes se sont développées et chacune a accentué sa particularité : pour une espèce, la sélection naturelle a favorisé un gros bec, pour une autre un bec plus court et fin, chacune a développé son mode de vie propre, sa préférence en termes de nourriture, ou encore de reproduction. » (Lu ici)

Selon ce chercheur, ce qui prévaut c’est le « rayonnement adaptatif », c’est-à-dire la loi de la diversité : les espèces survivent en variant, en se diversifiant, toujours, partout, et pour tout, pour les animaux comme pour les plantes, les virus, les bactéries.

 

Si je me suis permis de vous proposer ce large extrait de presse, c’est parce qu’il remet les pendules à l’heure, en soulignant que si la nature a privilégié la voie de la reproduction sexuée ce n’est pas par hasard : c’est parce qu’avec ce brassage génétique, la diversité aléatoire des individus leur permet de se préserver, eux-mêmes ainsi que leur descendance, dans les aléas de l’évolution. Voyez les épidémies récentes, que ce soit celle du Sida ou de la covid : certains individus, pour des raisons ignorées se sont trouvés immunisés naturellement du virus : au cas où il aurait ravagé l’humanité, ces quelques individus auraient pu non seulement survivre, mais se reproduire et léguer leur immunité à leurs descendants, créant une nouvelle espèce résistante à la maladie.

 

Les travaux sur l’évolution des espèces a toujours été une source de théories politiques concernant les précautions à prendre pour assurer la vie des sociétés. Beaucoup ont pensé que la pureté de la race, liée à un patrimoine génétique homogène était la seule solution. On le voit aujourd’hui : ce qui prévaut, c’est au contraire la reproduction sexuée, vaste loterie génétique grâce à laquelle les enfants ne seront pas identiques à leurs parents. D’ailleurs il en va de même avec les espèces, comme le montre les pinsons étudiés par Dolph Schulter. 

 

- A quoi ressembleront nos petits-petits-petits enfants qui devront être adaptés au monde que nous leurs préparons à coup de tonnes de CO2 ?