mercredi 11 octobre 2023

Libérez les otages – Chronique du 12 octobre

 
 


Bonjour-bonjour

 

Alors que la libération des otage est un sujet de préoccupation majeur, la politique à suivre en la matière est fortement évoquée en Israël. Car, s’il arrive fréquemment dans ce pays de voir des soldats pris en otage, il est très rare que des civils, particulièrement en si grand nombre, soient séquestrés. 

Alors, bien sûr, Israël a des attitudes fort différentes selon les circonstances. Pourtant il y a une règle bien connue qui est rappelée dans ce document : « En matière de prise d’otages, la doctrine israélienne est très particulière depuis la mise en place de la directive Hannibal à la fin des années 1980, époque où beaucoup de soldats étaient capturés à la frontière libanaise. Ce protocole très controversé est longtemps resté secret, mais l’on sait aujourd’hui que l’état-major imposait de libérer les otages par tous les moyens, quitte à ce qu’ils perdent la vie dans l’opération ou quels que soient ses dommages collatéraux, comme les bombardements massifs. » Lu ici


Libérer les otages, même au prix de leur vie. Mieux vaut un otage mort, mais libéré qu’un otage vivant resté aux mains de ses ravisseurs. Il s’agit de refuser d’entrer dans la négociation avec ceux-ci, quelle qu’en soient les conséquences.

Seulement, qui décide de cela ? Israël est une démocratie où l’opinion publique a un poids considérable. Le Hamas a montré qu’il le sait fort bien, en annonçant qu’il va exécuter les otages un par un en enregistrant leur mort et en diffusant la vidéo sur les réseaux sociaux. Quand une famille aura vu mourir le fils ou la fille de ses voisins et saura que le tour du sien arrive, que fera-t-elle ? N’ira-t-elle pas jusqu’aux dernières extrémités pour faire céder le pouvoir ?

 

Au jeu d’échecs, celui qui gagne est celui qui a plusieurs coups d’avance. On voit que c’est le cas du Hamas. Où en est Israël ? A-t-il le pouvoir de siffler la fin de la partie ?

mardi 10 octobre 2023

Israël/Hamas : qui a commencé ? - Chronique du 11 octobre

Bonjour-bonjour

Concernant la guerre avec le Hamas, la polémique avec LFI porte sur la responsabilité d'Israël dans l'opération commando du Hamas qui a laissé dans son sillage des rivières de sang. Certains affirmant que l'Etat hébreux a commis depuis longtemps des actes de barbarie qui, accumulés, ont déclenché cette opération qui n'est finalement qu'une réaction aux exactions juives.

Qui a commencé ? Si on veut absolument le savoir, il faut lire la Bible dans l’Ancien Testament (le livre de l’Exode). On y apprend que la Terre promise, quand elle fut donnée aux Hébreux, était déjà occupée par différentes tribus cananéennes.
Le Seigneur Dieu interdit alors aux hébreux de faire alliances avec ces gens-là et leur intima l’ordre de les détruire.
Ce qu’ils firent à l’exception des Héviens qui par ruse conclurent alliance avec les hébreux. Finalement Salomon les réduisit en esclavage.
Voici un des texte de la Bible dont cette  histoire est extraite : 
"J'établirai tes limites depuis la mer Rouge jusqu'à la mer des Philistins, et depuis le désert jusqu'au fleuve; car je livrerai entre vos mains les habitants du pays, et tu les chasseras devant toi. 32Tu ne feras point d'alliance avec eux, ni avec leurs dieux. 33Ils n'habiteront point dans ton pays, de peur qu'ils ne te fassent pécher contre moi; car tu servirais leurs dieux, et ce serait un piège pour toi."

(Exode 23 31-33)

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Ça parait bidon de faire remonter la guerre contre les palestiniens à la Bible. Mais c’est tout à fait sérieux : les juifs ont toujours réclamé la Palestine au nom de la promesse qui leur fut faite par Dieu ; et c’est la même histoire qui selon eux inscrit dans les origines du peuple élu le droit (= le devoir) d’en exterminer les occupants.

En tout cas les ultra-orthdoxes y croient  dur comme fer et sont prêt à massacrer tous ceux qui n’y croient pas

lundi 9 octobre 2023

Octobre rouge sang – Chronique du 10 octobre

Bonjour-bonjour

 

Comment une polémique peut-elle s’insinuer dans le mouvement de révolte contre les massacres d’hommes, de femmes et d’enfants perpétré par le Hamas, ces derniers jours en Israël ? Lorsque Jean-Luc Mélenchon déclare que "toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même", n’en vient-il pas à dire que ce que le Hamas a fait aux israéliens n’est que la réponse à ce que ce que ceux-ci avaient fait aux palestiniens ? D’où l’excuse infantile de ces actes : « C’est eux qui ont commencé ! » C’est ainsi qu’outre J-L Mélenchon, nombre de responsables politiques ont refusé de participer à la marche de soutien à Israël initiée par le CRIF : on citera Marine Le Pen et Éric Zemmour. 

Certains députés français ont réagi : « Des députés Insoumis ont choisi le camp du terrorisme islamique. Le même qui a tué en France. Cette 5e colonne doit être condamnée. » (1). (Lire ici)


S’agit-il donc d’être pour Israël contre les palestiniens ? De définir le peuple israélien comme un peuple martyr aux mains de ses bourreaux arabes ? Et – du coup – d’autoriser la réaction radicale de Tsahal qui, suivant le vœu du peuple, pourrait envahir la bande de Gaza et massacrer à son tour tout ce qui vit là-dedans ?


- Delphine Horvilleur interrogée hier sur l’appel à rejoindre la marche de solidarité avec Israël initiée par le CRIF, a répondu en substance ceci : « Il n’y a pas besoin d’être un ami d’Israël pour aller manifester au Trocadéro : il suffit d’être un ennemi de la barbarie et du terrorisme ». 

Voilà : c’est clair. En condamnant les Français qui refusent de soutenir Israël parce qu’il aurait « bien cherché » ce qui lui arrive – on condamne de fait des gens qui n'ont rien compris à la situation, car en réalité la question n’est pas là : il s’agit de condamner les massacres d’innocents partout où ils se produisent, et en ce jour c’est Israël qui en est la victime. Derrière ce propos il y a la sanctuarisation des vies humaines, et la condamnation des actes de barbarie même lorsqu’ils sont perpétrés par des hommes qui par ailleurs en sont eux-mêmes victimes. C’est d’ailleurs le cas aujourd’hui : le peuple juif a été victime de l’holocauste perpétré par les nazis. Cela l’excuserait-il s’il pratiquait la « solution finale » dans la bande de Gaza ?

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(1) Rappelons que la 5ème colonne désignait pendant la guerre d‘Espagne les ennemis des Républicains embusqués au sein de la population madrilène, attaquée de l’extérieur par les troupes franquistes réparties en 4 colonnes 

dimanche 8 octobre 2023

Palestine : l’autruche est notre totem– Chronique du 9 octobre (2)

Bonjour-bonjour

 

Le conflit palestinien avait disparu des radars. Plus aucun reportage sur les territoires occupés, aucune information aucun suivi de la mentalité des population, rien. Qu’était devenue la Palestine face aux punaises de lit ? Quel poids à côté du harcèlement scolaire ? Et que pouvait donc signifier les violences venues des colons, comparées aux violences de nos policiers porteurs de LBD ?

 

 

L’autruche est devenue notre animal totem

Oui, mais voilà : ce n’est pas parce qu’on refuse de la voir que la réalité n’existe plus. Ce sont les petits enfants qui se cachent les yeux pour faire comme si ce qu’ils redoutent n’existait plus. Les combattants du Hamas sont animés par une haine que rien ne peut faire disparaitre, ils sont soutenus par les palestiniens dont certains sont des enfants des premiers réfugiés chassés de leur terres par la venue des juifs. Comment donc avons-nous pu oublier cela ?

- Il n’y a pas que cela : que nous l’ayons oublié, passe encore. Mais les israéliens eux-mêmes ont perdu la perception de cette violence ; ils ont (d’après ce que l’on dit) toléré le Hamas comme un mal nécessaire pour le fonctionnement des territoires – et oublié que la violence amoncelée contre eux était sans limite.

 - Bien sûr la solution n’est pas si évidente : entre la haine et le calcul rationnel des intérêts de chacun, les Israéliens ont oublié de choisir, laissant à leurs ennemis le pouvoir de s’organiser pour leur porter ces coups très durs. Et ce n’est pas la violence qui va faire disparaitre la violence ; si ça marchait comme ça, ça se saurait. Trouver une solution politique (à deux états), donner une perspective d’avenir aux jeunes palestiniens appliquer les accords d’Oslo et laisser s’épanouir l’espoir qu’ils ont porté : tout cela n’est pas facile, mais c’est toujours plus efficace que de bombarder les civils de la bande de Gaza, épargnant les installations militaires cachées dans le sous-sol.

On enverra Tsahal pour débusquer ces installations et les détruire, au prix de mortels combats de rues – mais quand faudra-t-i recommencer ?

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N.B. Le massacre dans la rave-party nous rappelle celui du Bataclan : mais il faut comparer les évènements pour prendre la mesure de ce qui se passe en Israël (260 morts, des commandos venus pour tuer et enlever les jeunes). Malgré son caractère absolu, l'horreur, comporte encore des degrés.

Auto-destruction des exploiteurs – Chronique du 9 octobre

Bonjour-bonjour

 

Christine Lagarde : Docteur Tant-pis ou Docteur Tant-mieux ? L’inflation ralentit mais en même temps la croissance faiblit : pourtant la directrice de la BCE l’affirme : « Nous voulons ramener l'inflation à 2 %. Et nous y parviendrons ». – Oui, mais à quel prix ?

 

- L’économie est une science, c’est vrai ; mais son interprétation est souvent subjective. C’est ainsi que l’inflation donne des signes qui nourrissent à la fois les perspectives optimistes (« l’accélération ralentit »), et celle des pessimistes (la croissance est à la baisse). Comment expliquer une telle marge d’erreur ? 

- La manière la plus simple consiste à dire que les uns et les autres ont raison, mais pas en même temps. Ces deux approches correspondent à deux étapes de l’évolution de l’économie qui sont successives et que, si le freinage de l’économie a des conséquences néfastes pour les particuliers, ses effets à plus long terme leur seront bénéfiques. D’abord ralentir, puis réaccélérer ; de toute façon l’économie est faite de cycles, et aucun d’entre eux n’est définitif.

- La seconde explication insiste sur le fait que l’économie ne connait ni les particuliers ni les peuples. Elle obéit aux facteurs mécanique du profit qui, en concentrant dans les mains de quelques-uns le pouvoir d’entreprendre, assure la maximum d’efficacité à leur action. C’est ainsi que les classes opprimées ont vu leur souffrance accompagner l’essor économique de leurs exploiteurs.

Face à cette situation historique, Marx a inventé le principe de l’auto-destruction du capitalisme : ayant enfanté les prolétaires, les capitalistes ont fabriqué les hommes qu’ils vont exploiter et en même temps les ennemis qui vont les abattre.

Mais on le voit bien : cette auto-destruction est longue – très longue – à venir.

samedi 7 octobre 2023

… Et si les phoques étaient effectivement pédés ? – Chronique du 8 octobre

Bonjour-bonjour

 

Une étude scientifique (accessible ici) démontre que 4 %, des mammifères présentent des comportements sexuels entre individus du même sexe. On peut le voir avec ce graphique où le comportement homosexuel est signalé par la couleur violette :

 

 


On voit que si les primates sont particulièrement adeptes de l’homosexualité, les lapins – pourtant fameux copulateurs – dédaignent les galipettes avec les copains-copines du même sexe.

Les scientifiques pensent qu’il doit y avoir une explication à ce comportement qui dissocie la sexualité de la reproduction. Faisant appel à l’évolution des espèces, Paul Vasey, primatologue à l'Université de Lethbridge au Canada, a souligné que ce comportement pourrait favoriser la socialité dans le groupe. Autrement dit, pour sceller les rapports entre les individus, un petit coït fait tout à fait l’affaire, et si ça passe par des rapports entre individus du même genre – hé bien que ça passe par là !

Voilà ce qui pourrait bien servir aux hommes qui voudraient raffermir le lien qui unit les membres d’un groupe. Si c’est un groupe mixte, ça passe par du classique ; s’il s’agit d’un club de supporters de rugby, hé bien ça sera moins classique, mais ça restera plus efficace qu’une troisième mitan - et moins dangereux pour la santé.

Qu’on se le dise – et qu’on y pense pour le prochain match des bleus.

vendredi 6 octobre 2023

Une galerie d'abrutis – Chronique du 7 octobre

Bonjour-bonjour

 

Bientôt les élections européennes, et c'est sans doute en raison de ce contexte que la série « Parlement » diffusée par france.tv a vu sa troisième saison débuter le 29 septembre.


- Nombreux sont les téléspectateurs qui se sont réjouis de retrouver ce programme à la fois humoristique et documentaire sur le Parlement européen. Seulement il y a quelques réfractaires dont je suis qui n’ont pu se décider à le faire, affectés qu’ils sont par la façon dont les eurodéputés sont présentés : « Une galerie d'abrutis, de feignants ou d'imbéciles » (Lire ici)

J’ai eu l’occasion de dire combien l’humour est délétère lorsqu’il contribue à décrédibiliser des personnes ou des institutions. Ici, ce sont les deux qui sont affectés : pas comme on pourrait le croire par la caricature qui ridiculise en grossissant le trait, mais plutôt par son réalisme dont l’effet humoristique s’efface rapidement devant l’accablement. Si le Parlement européen fonctionne avec des gens comme cela, se dit-on, alors l’Europe n’est rien qu’une vitrine et il n’y a rien dans la boutique.

Certains députés de Bruxelles comme Manon Aubry (LFI), penchent pour le réalisme ; écoutons-la : « La manière dont les négociations se déroulent, le poids et l'influence des lobbys, le fait qu'on puisse gagner une première étape et perdre à la deuxième... Quasiment tout est vrai", note la députée européenne LFI. "Ce qui est caricatural, c'est qu'un homme totalement incompétent accède à la fonction de président ». Merci pour la nuance !

 

D’où la question : "Caricaturale" ou "réaliste" ? 

Moi je penche pour « réaliste » et c’est pour cela que je ne pourrais regarder cette série sans une grande tristesse.