dimanche 3 août 2025

Le Tour de France et la loi du marché – Chronique du 4 aout

Bonjour-bonjour

 

Allez, finissons-une bonne fois avec ces exploits sportifs d’été ; il faut dire que ça meuble le temps laissé vide par le reste de l’actualité (quoique… Gaza, l’Ukraine, les droits de douane, l’humiliation de l’Europe…)

Reste juste une question résiduelle : Tadej Pogacar et Pauline Ferrand-Prévot : ils ont gagné combien ? Le maillot jaune, combien ça rapporte ?

- 50000 € si t’es une femme

- 500000 € si t’es un homme. (Ref. ici)

Précisons que ces sommes représentent la totalité des sommes – hors salaire – empochées par l’équipe, qui intègre les primes partagées entre les équip(iers-ières). 

Ne criez pas déjà au scandale de la discrimination abominable de la société patriarcale. C’est qu’on touche-là à un phénomène transgenre, à savoir la loi du marché : l’argent va à l’argent. A ceux qui rapportent beaucoup, on donne beaucoup et à ceux qui rapportent moins on donne moins.

Et ce n’est pas un scandale : on vit là-dessus depuis bien longtemps, comme en témoigne cette citation de Hobbes : « Le prix ou la VALEUR d'un homme est, comme pour tous les autres objets, son prix, c'est-à-dire ce qu'on donnerait pour avoir l'usage de son pouvoir. » Thomas Hobbes - Léviathan (1651) chapitre 10. Ça date de 1651. A l’époque les joueurs de foot n’existaient pas mais on savait déjà combien il faudrait les payer quand on les aurait inventés.

Alors, maintenant vous demandez : « Comment faire pour parvenir à la parité hommes/femmes en matière de rétribution ? » 

- Ou bien vous vous mettez en dehors du marché privé, comme le tournoi de Roland Garros, qui alloue les mêmes sommes aux hommes et aux femmes en compétition ; mais vous n’empêcherez pas les sponsors de n’en faire qu’en fonction de leurs dividendes. 

- Ou bien vous faites de la pub pour les compétitions sportives féminines: vous allumez votre télé systématiquement quand il y a des reportage sur le sport féminin ; vous achetez du Fanta et vous changez votre voiture pour une Skoda « sponsor officiel du Tour de France femme »

Achetez aussi le tee shirt d’une équipe féminine, et mettez-le pour aller au bureau à la rentrée.

 

N’oubliez pas le mettre aussi le casque : c’est à vous que ça fera de la publicité.

samedi 2 août 2025

Les femmes accèdent à l’homo « potens » – Chronique du 3 aout

Bonjour-bonjour

 

Que faire un 2 aout quand on reste chez soi au lieu d’aller croupir dans les bouchons de la vallée du Rhône ? Se mettre devant sa télé et regarder cette l’étape du Tour de France qui arrive au sommet du col de la Madeleine – étape qu’on a vue il y a une semaine, sauf qu’alors c’étaient des hommes sur les vélos alors qu’hier c’étaient des femmes. 

- Occasion de constater que les images de ces coureuses cycliste ne différaient guère des images venues une semaine avant avec des hommes : même vision de l’énergie dans la grimpée des cols, même apparence de projectile profilé pour la vitesse, dans la descente ; même manifestation de la gloire au passage victorieux de la ligne d’arrivée.

 


 Pauline Ferrand-Prévot à l'arrivée au col de la Madeleine


Le 21ème siècle a vu l’épanouissement des sports jusqu’ici réservés aux hommes, tels que certains sports d’équipe comme le football et le rugby ; mais aussi le sport cycliste. C’est l’occasion de le constater : il y a des sports genrés et des sports non-genrés. Les sports genrés nous montrent qu’avec exactement les même règles sportives la pratique des hommes et des femmes diffèrent. Par exemple, il n’y a aucun doute quant au sexe des joueurs de rugby quand c’est un gros quintal de muscle qui percute un autre quintal dressé devant lui, et quand c’est une femme (80 kilos quand même ! – voir ici). C’est le même sport mais ce n’est pas le même spectacle.

Certains papy-bougons voudront en conclure qu’il y a des sports réservés aux hommes et d’autres ouverts aux femmes : « Du basket, pourquoi pas ? – mais du rugby non ! » Mais ce ne sont que des radotages de vieillards moisis. La vérité c’est qu’il y a de la place pour plusieurs manières de faire vivre ces règles qu’on a pourtant crues valables uniquement pour la force physique – domaine où la nature a tracé une ligne de démarcation entre les hommes et les femmes. Autant le dire : aujourd’hui, même si la différence hommes-femmes est restée dans l’effort physique (la production de watts pour parler comme les spécialistes du cyclisme), elle n’a plus du tout la même valeur. Il fut un temps où conduire un 38 tonnes demandait du biceps ; aujourd’hui il y a des femmes camionneuse (sic), même si ça déplait à certains.

 

Je ne sais pas si quelqu’un a fait une analyse sérieuse des femmes-de-pouvoir comparées aux hommes-de-pouvoir. Dans la meute animale, les femelles « alpha » se distinguent des autres par le fait qu’elles forment couple avec un mâle « alpha ». On a longtemps cru qu’il en allait de même chez les humains : les femmes qui atteignaient au pouvoir ne pouvaient le faire que soutenues par l’autorité du mâle, comme Catherine de Médicis, reine de France par la grâce de son mariage avec le futur Henri II. 

En tout cas après s’être emparées du pouvoir symbolique les voici que les femmes font main basse sur toutes les gloires que les hommes croyaient leur être réservées.

 

- Voilà sans doute la tendance qui définit le mieux l’espèce humaine : l’être humain est un « homo potens ». 

- Maintenant que les femmes ont investi ce domaine dans toutes ses dimensions, on se demande ce qu’elles vont y apporter de nouveau. – La sagesse ?

vendredi 1 août 2025

Des soins hors de prix – Chronique du 2 aout

Bonjour-bonjour

 

A présent la sécurité sociale intervient dans les soins dus au malade. C’est ce qui se passe lorsque le ministère impose un plafonnement des arrêts de travail à 15 jours en première prescription. 

Selon cet article, il s’agit pour les médecins de faire valoir que 1°) L'arrêt de travail est un moyen d'améliorer l'état de santé du patient. 2°) Que seul le médecin est juge des soins nécessaires pour améliorer la santé du patient. Et donc que 3°) imposer un plafond de 15 jours maximum d'arrêt de travail, c'est remettre en cause les compétences des médecins. 

--> Et là on est au-delà des compétences de l’administration : « Si un patient vient pour une dépression, on va en général l'arrêter 30 jours, le temps que les médicaments fassent effet. S'il se casse le col du fémur, c'est 45 jours. Et surtout, la maladie de Jacques, ce n'est pas la même que celle de Paul, chaque patient est différent. »

 

On pourrait rétorquer que ces arrêts de travail ne sont pas compatibles avec les ressources de la sécurité sociale. Toutefois on doit dire que les statistiques ne sont pas favorables aux médecins : si ces frais ont été multipliés – en progression de plus de 6%, portant ces dépenses à plus de 20 milliards d’euros – comment ne pas soupçonner les médecins de favoriser au-delà du raisonnable de genre de prescriptions ? Une sorte de deal entre patient et médecin : « Tu me prescrit un arrêt de travail et moi je reviens te consulter. »

Oui, c’est cela qui irrite au plus haut point le corps médical : la réforme ne les empêche pas de prescrire un arrêt de travail, mais à condition de le faire sous le contrôle de la sécu.

Ça veut bien dire qu’il y a un soupçon.