«Ce qu'il
s'est passé à cette audience, c'est le procès de la victime», présentée comme
«une dingue, une mytho, une menteuse». (Lire ici)
On le
sait : les procès pour viol donnent lieu, presque à chaque fois, à ce genre de
dérive : la victime est accusée d’avoir menti soit parce que la réalité de
la relation n’a pas été établie, soit parce qu’elle n’a pas prouvé qu’elle
n’était pas consentante.
C’est là que
la difficulté commence. Car quant à prouver la réalité du rapport intime, les
analyses d’ADN sont devenues tellement performantes qu’il est bien difficile
d’y échapper. En revanche, comment la femme qui se dit victime peut-elle
prouver qu’elle disait « non » ? On pourrait même affirmer que
certains cas de viols sont reconstruits après coup, la femme réévaluant le
lendemain la situation et disant : « Ce salaud a profité de ma
faiblesse. J’étais impressionnée, je disais « oui », mais je pensais
« non » ». Les chansons réalistes des années 30 sont remplies de
situation comme celles-là et on en profitait alors pour dire qu’il fallait
rudoyer une femme pour qu’elle fonde d’amour. Ceux qui voudront s’en assurer
n’auront qu’à relire les paroles de la chanson Mon homme de Mistinguett, chanson tellement populaire auprès des
femmes qu’on doit bien admettre qu’elle a semblé dire la vérité. (1)
La situation
peut-elle être renversée aujourd’hui ? En raison de ces procès, faut-il
que l’homme attende que la femme s’attaque au zip de son pantalon pour oser un
geste d’amour ?
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(1) Un
extrait :
I'm'fout des
coups !
I'm'prend mes
sous !
Je suis à
bout mais malgré tout que voulez-vous...
Je l'ai
tell'ment dans la peau,
J'en d'viens
marteau.
Dès qu'il
s'approche c'est fini,
Je suis à
lui.