Le joueur sud-coréen Lee Sedol, qui avait tenté de vaincre AlphaGo dans une série de cinq matches, prend sa retraite. Son niveau est moins bon qu'avant et il estime que l'IA ne peut pas être vaincue. Alors, à quoi bon continuer ?
Le problème pour Lee Sedol, c’est que son adversaire n’est pas humain. AlphaGo n’est qu’une machine qui n’a pas d’état d’âme et se montre infatigable à la tâche qui lui est assignée. Dès lors, il lui est impossible de déceler une quelconque expression sur le visage de son opposant qui pourrait lui permettre de deviner s’il est en train de prendre l’ascendant
Selon nous, le problème n’est pas tant de savoir si l’IA peut triompher de l’intelligence humaine, puisqu’elle le fait déjà depuis un certain temps, mais grâce à quoi cela arrive. On sait même qu’à présent les calculateurs les plus puissants deviennent champions de Go sans avoir à observer des parties jouées par les humains - c’est à dire sans puiser leur science dans la pratique des humains.
Mais ce que Lee Sedol nous apprend, c’est ce qu’on savait déjà sans plus y penser : les machines n’ont pas d’affect, pas de passions ni d’émotions, rien qui trahisse quelque chose comme une réaction au déroulé de partie.
Or, c’est cela dont le joueur de go a besoin : pouvoir étudier ses adversaires humains, évaluer leurs émotions vécues, façon de dire que c’est aussi là dessus que se joue la partie. Il est tentant de croire que ce que les machines ne peuvent reproduire, c’est justement ce qu’il y a de plus humain chez l’homme : non pas l’intelligence mais le sentiment.
Rabelais disait déjà « Le rire est le propre de l’homme » ; il pensait alors à distinguer l’homme de l’animal. Mais ça marche aussi pour les machines.
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