Jean-Michel Colson condamné en appel à la perpétuité pour le viol et la mort de Séverine Gentil
« Maintenant, Séverine peut reposer en paix » a déclaré la nièce de la victime.
Etrange déclaration ? Pas tant que cela, car dans les histoires de fantômes on a fréquemment des âmes errantes criant vengeance ; elles hantent les nuits de leurs bourreaux pour les châtier, apparaissant à leurs parents pour les obliger à les venger.
Toutefois, on peut aussi comprendre cette déclaration comme m’énoncé de ce qui est dû non seulement à la victime mais aussi à ses proches. Il s’agit alors de leur permettre de faire leur deuil, grâce à la punition infligée au coupable. C’est d’ailleurs cette relation crime-châtiment qui permet de justifier la peine de mort : c’est en terme de réparation qu’elle est infligée, réparation due aux parents éplorés, et encore, comme ici, à la victime qui va échapper à cette errance tourmentée des âmes en souffrance.
Entre la spiritualité et la psychologie, il n’y a pas de place pour la vengeance ; c’est pourtant à elle seule que pensait Camus lorsqu’il écrivait contre la peine de mort ses Réflexions sur la guillotine : c’était en 1957 et après avoir longuement décrit le processus de l’exécution capitale il qualifie cet acte « d’assassinat administratif ». Aujourd’hui encore aux Etats-Unis, dans l’acte de décès des condamnés exécutés, on inscrit sous la rubrique cause du décès : « homicide judiciaire ».
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