«Nous espérons utiliser une grande partie de nos liquidités pour acquérir des activités que nous garderons à long terme dans notre portefeuille, écrivait-il en février dans sa dernière lettre à ses actionnaires. Cependant, les conditions actuelles n’y sont pas favorables: les cours sont beaucoup trop élevés pour des investisseurs concentrés sur le long terme. Toutefois, avec son associé Charlie Munger, ils continuent d’espérer «réaliser une acquisition colossale». «Même à nos âges - 88 et 95 ans -, cette perspective nous excite», ajoutait en février le «sage d’Omaha» pour persuader les marchés qu’il n’a pas perdu le goût des grosses opérations. »
Qu’est-ce qui donne du sens à la vie ? Grâce à quoi peut-on espérer en l’avenir même quand on a 88 ans ? Le salut éternel ? Peut-être, mais ça, c’est de l’autre côté de la barricade, quand on est parti ad patres. Alors se retrouver, bon grand père, entouré de tous ses petits enfants - et arrière-petits enfants ? Mais ça c’est pour le présent immédiat du thanksgiving, pas pour demain ni après-demain. Demandons plutôt à Warren Buffet : c’est l’investissement boursier qui met encore une fois en érection même les vieillards. Et si c’est Buffet qui le dit vous pouvez le croire, il sait de quoi il parle !
Je sens comme un scepticisme à cette idée : non seulement personne autour de moi n’a les milliards pour vérifier cette affirmation, mais nous sommes peut-être encore beaucoup à refuser d’imaginer les opérations boursières comme capables d’illuminer une vie sur le déclin, de revigorer les neurones et de faire couler à flot la sérotonine, la dopamine, l’ocytocine et les endorphines dans nos veines. Pourtant je crois qu’il y a une part de vérité là dedans. Qu’est-ce qui fait grisailler la vie des vieillards ? C’est qu’ils n’ont pas de futur - no future, comme dit le proverbe. De la tasse de thé du matin à la camomille du soir, de la toilette furtive avec l’aide de la soignante à l’édredon vespéral, rien n’arrive sauf des écrans de télé pour bercer une somnolence sans rêves…
Brrrr !!! Un peu de vie que diable ! Et pour cela il faut du futur c’est à dire de l’imprévu, du risque, de l’espoir ! Ah ! Voir l’instant qui vient apporter du meilleur ou du pire… Et pour cela, le jeu de la bourse est souverain, même s’il s’agit de peu de choses. « Tout investissement comporte des risques » dit la formule d’avertissement.
Hé bien, justement : bazardez votre livret Ecureuil et achetez de la Française des jeux - s’il en est encore temps !
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