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Rousseau n’aurait pas dit mieux lui qui, parlant des hommes, affirmait qu’ils naissent bons mais que la société les corrompt. Le chien devient méchant sous l’influence des hommes qui à leur tour sont devenus mauvais à cause la société.
Et la société alors : était elle bonne avant ? Chez Rousseau la réponse est incertaine: la société des cabanes (villages de paillotes tels qu’on les découvrait au 18ème siècle dans les Antilles) était pour lui encore dans l’innocence des premiers âges. Ces gens-là avaient-ils des chiens ? Et qu’en faisaient-ils ? Qui le dira ?
Et nous, que faisons-nous des chiens ?
- De gardiens de nos biens en les éduquant à l’attaque ?
- Des compagnons de chasse qui vont affronter le sanglier, quitte à se faire éventrer à la place du chasseur leur maître ? Dans les deux cas il s’agit de protéger l’homme - et du coup il convient qu’ils soient méchants contre l’adversaire et qu’ils restent doux avec leurs maitres. On voit donc que, comme les soldats ou les gardiens, le chien ne doit pas être intégralement violent.
Mais enfin n’est-il pas ridicule d’accuser les chiens de méchanceté ? Pour être méchant il faut avoir l’intention de faire du mal à quelqu’un : celui qui blesserait par imprudence ou accidentellement ne serait pas qualifié de « méchant ». Et encore une fois, le chien est-il méchant ? Lui, il cherche seulement à se nourrir, et s’il pouvait dévorer le lièvre en lui laissant la vie sauve - par exemple en laissant un petit morceau de l’animal qui pourrait repousser comme une bouture sur une plante, il le ferait sans aucun doute. Il ne cherche pas à détruire comme le méchant, mais seulement à subsister.
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