samedi 16 novembre 2019

Quelle trace le mouvement des Gilets-jaunes a-t-il laissé dans le pays ?

« L’absence de structure était, pour eux (= les gilets-jaunes), une réponse à ce qu’ils dénoncent : cette fronde s’est bâtie dans le rejet de la structuration. Mais, comment avancer, comment marquer des points quand on ne négocie pas et qu’on ne se présente pas aux élections ? », souligne l’historienne Danielle Tartakowsky.
Pourtant, même sans débouché politique direct, le mouvement de novembre 2018 a obtenu des concessions du gouvernement et nourri un nouvel imaginaire social. La question est alors : comment interpréter ce virage pris semble-t-il par la vie politique de  notre pays ? Plus explicitement, comment imaginer un retour au premier plan des partis politiques et des syndicats ? Quel mode d’action auraient-ils - et seraient-ils comme on l’imagine, sous la menace d’un débordement des groupes d’actions formés spontanément pour la circonstance ?
Car c’est là aussi un sujet à examiner dans les jours qui viennent : les gilets-jaunes sont-ils un groupement de pression formé ad-hoc, pour la circonstance des revendications d’alors, et faudrait-il s’attendre à les voir disparaître avec elles, quitte à voir d’autres mode d’action s’inventer pour de nouvelles revendications ? Après les gilets jaunes, les blouses blanches ?



- Ceci je l’écrivais samedi matin, juste avant les débordements qui ont caractérisé les débuts de manifestation un peu partout dans le pays et les affrontements du la Place d’Italie. On voit que la suite n’a pas vraiment surpris : la violence des forces de l’ordre contre les souffrances des travailleurs pauvres ; le refus hautain du  pouvoir face aux cris du peuple : rien de nouveau et s’il faut en conclure que le mouvement des gilets est entrain de disparaître, il faut alors dire qu’il est depuis des semaines et des mois dans cette impasse.
« Quel nouveau mode d’action ? » demandais-je hier. Sans doute rien de bien nouveau mais avec un souffle et des revendications neuves. Mais surtout, ce que les mouvements de protestation de par le monde ont confirmé, c’est qu’il faut trouver autre chose que la grève illimitée, parce qu’elle ne peut sans menacer la survie de gens qui sont déjà au bord de la misère, durer au point de faire plier le pouvoir. 
On l’a vu l’an dernier, le blocage des ronds-points en pleine période des achats de fin d’année a été une arme puissante, même si l’impopularité serait cette année probablement au rendez-vous.

Les gilets peuvent-ils encore atteindre le moral du Président en exprimant le voeu de le voir mourir ? Je ne sais : peut-être devraient-ils trouver quelque chose de plus novateur, parce que là c’est un peu usé…  

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