2 pièges ont été tendus par le pouvoir aux manifestants :
- Le premier piège consiste à répéter que le 5 décembre sera une grève ultra-catégorielle : c'est la grève de la SNCF et de la RATP, de ceux qui veulent garder leurs régimes spéciaux.
- Le deuxième piège tendu par Emmanuel Macron, c'est de ne toujours rien dire sur ses intentions. Il l'a confirmé en fin de semaine : le 5 décembre sera quelque chose d'étrange. Il va y avoir une mobilisation massive pour une réforme dont on ne connait pas les termes exacts. Dans une négociation, on appelle ça "promener le chien" : discuter, discuter sans jamais sortir du bois.
Retournement de situation : le 5 décembre, ce ne sont pas les manifestants qui vont envahir le pavé des rues pour dire leur mécontentement, c’est le gouvernement qui va les « promener », exactement comme on promène le chien, c’est à dire pour l’amuser un peu. Allez marcher jeudi, prenez l’air gonflez vos poumons pour crier ce que bon vous semblera - et puis après rentrez chez vous, y a rien à voir ! Pourquoi ? Simplement parce que le projet n’est pas encore établi et que vous ne savez rien de ce qui va se passer. Redescendez lorsque nous vous le dirons.
Bien sûr il faudra bien « sortir du bois » et donc cesser de « promener le chien ». C’est alors que tout se jouera. Mais d’ici là, on aura pu choisir son époque, son terrain, ses alliés.
Dans l’art de la guerre, Sun Tzu le dit fortement : il faut gagner la guerre sans jamais avoir à combattre ; vaincre l’ennemi en contournant ses défenses, et utiliser sa force pour le renverser - comme à la lutte. Les syndicalistes qui sont à la manoeuvre cette année devraient bien méditer ces précieux conseils : ils peuvent leur servir à eux aussi.
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